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IACM-Bulletin du 30 septembre 2013

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Science/Homme — une Ă©tude clinique indique que le cannabis rĂ©duit les symptĂŽmes du cancer et les effets secondaires des mĂ©dicaments anticancĂ©reux

Lors d’une Ă©tude clinique ouverte incluant des patients atteints d’un cancer, tous les symptĂŽmes ont Ă©tĂ© rĂ©duits de maniĂšre significative. Les recherches des divisions d’oncologie du Rambam Health Care Campus, Haiffa, et de la facultĂ© de mĂ©decine d'Haiffa, IsraĂ«l, ont Ă©tĂ© effectuĂ©es sur des patients dĂ©tenteurs de licences de cannabis mĂ©dicinal afin d’évaluer les avantages et les effets secondaires du cannabis sur ces patients. L’étude comportait deux entrevues basĂ©es sur des questionnaires relatifs aux symptĂŽmes et aux effets secondaires; la premiĂšre a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e le jour de la dĂ©livrance de la licence et l’autre 6 Ă  8 semaines plus tard.

Des 211 patients prĂ©sents lors de la premiĂšre entrevue, seulement 131 se sont prĂ©sentĂ©s Ă  la seconde, dont 25 ont arrĂȘtĂ© le traitement en moins d’une semaine. Tous les symptĂŽmes

de la maladie ou liĂ©s aux traitements anticancĂ©reux se sont amĂ©liorĂ©s de maniĂšre significative. Aucun effet secondaire, Ă  part une diminution de mĂ©moire pour les patients dont la consommation de cannabis est ancienne, n’a Ă©tĂ© relevĂ©. Les auteurs ont conclu que « les effets positifs du cannabis sur un nombre variĂ© de symptĂŽmes cancĂ©reux sont Ă  tempĂ©rer Ă  cause du risque de dĂ©pendance. Bien que l’étude incluant un groupe contrĂŽle manque, l’amĂ©lioration des symptĂŽmes devrait entrainer et faire augmenter l’usage du cannabis dans le traitement de ces patients. »

Bar-Sela G, Vorobeichik M, Drawsheh S, Omer A, Goldberg V, Muller E. The medical necessity for medicinal cannabis: prospective, observational study evaluating the treatment in cancer patients on supportive or palliative care. Evid Based Complement Alternat Med. 2013;2013:510392, 16 juillet 2013. [in press].

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Etats-Unis — le gouvernement fĂ©dĂ©ral autorise les États Ă  lĂ©galiser le cannabis Ă  usage rĂ©crĂ©atif

Du jour au lendemain, les dĂ©fenseurs du cannabis ont pu constater un changement historique : le 29 aout, l’administration d’Obama a commencĂ© Ă  donner aux États une certaine latitude pour expĂ©rimenter la lĂ©gislation permettant la lĂ©galisation du cannabis Ă  usage rĂ©crĂ©atif. Elle a commencĂ© par laisser le Colorado et Washington Ă©dicter de nouvelles lois autorisant l’usage rĂ©crĂ©atif du cannabis. Le dĂ©partement de la justice a indiquĂ© se refocaliser sur l’application au niveau national, de la loi relative au cannabis, en produisant des charges criminelles dans huit cas seulement comme la distribution aux mineurs, sans poursuite pour les consommateurs, les cultivateurs et les commerces qui y sont liĂ©s. Ces dĂ©cisions interviennent environ aprĂšs un an de rĂ©flexion au sein de l’administration du PrĂ©sident Barack Obama sur la position Ă  tenir face au mouvement grandissant pour des lois sur le cannabis plus souples.

Les supporters de la lĂ©galisation ont accueilli cette dĂ©cision comme une Ă©tape majeure de la fin de la prohibition du cannabis. La loi fĂ©dĂ©rale stipule que le cannabis est illĂ©gal et sĂ©vĂšrement contrĂŽlĂ©, bien que 20 États, ainsi que le District de Columbia en permettent l’usage mĂ©dical. Les votants du Colorado et du district de Washington ont lĂ©galisĂ© l’usage rĂ©crĂ©atif du cannabis lors d’un vote de mesures sans prĂ©cĂ©dent en novembre 2012. La marge d’apprĂ©ciation pour les États n’ira pas plus loin, sauf si le Colorado, Washington ou d’autres États se montraient incapables de contrĂŽler le cannabis, a indiquĂ© le dĂ©partement de la justice.

Reuters du 29 aout 2013..

Science/Homme — une Ă©tude clinique indique que le THC permet un endormissement plus rapide et une lĂ©gĂšre rĂ©duction du temps de sommeil

Des concentrations plus fortes de THC ont Ă©tĂ© associĂ©es Ă  un endormissement plus facile et une pĂ©riode de sommeil diurne plus longue la journĂ©e suivante, pour les 13 fumeurs rĂ©guliers de cannabis, qui ont participĂ© Ă  une semaine d’étude sur le THC. Ces rĂ©sultats proviennent d’une Ă©tude rĂ©alisĂ©e au National Institute on Drug Abuse, Baltimore, Etats-Unis, oĂč les participants avaient reçu des doses croissantes de THC oral (40-120mg quotidiennement).

Des concentrations plus fortes de THC prises le soir et de 11-OH-THC ont Ă©tĂ© significativement associĂ©es Ă  des pĂ©riodes de latence de sommeil plus courtes, moins de difficultĂ© Ă  s’endormir, et une pĂ©riode de sommeil plus longue, le jour suivant. Par contre, la pĂ©riode de sommeil nocturne a lĂ©gĂšrement diminuĂ© (3,5 minutes par nuit) pendant l’étude. Les auteurs ont conclu : « que ces rĂ©sultats suggĂšrent que la tolĂ©rance aux effets de somnolence du THC a pu se produire, mais que ces rĂ©sultats devraient ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des prĂ©liminaires, Ă  cause des limites de conception de l’étude. La somnolence que produit le THC oral pourrait se dissiper en cas de consommation forte et chronique.»

Gorelick DA, Goodwin RS, Schwilke E, Schroeder JR, Schwope DM, Kelly DL, Ortemann-Renon C, Bonnet D, Huestis MA. Around-the-clock oral THC effects on sleep in male chronic daily cannabis smokers. Am J Addict 2013;22(5):510-4..

En bref

Science/Homme — une consommation prĂ©coce de cannabis n’amĂšne pas Ă  l’échec scolaire

Des chercheurs se sont intĂ©ressĂ©s Ă  la question suivante : la consommation de cannabis entraine-t-elle un taux de rĂ©ussite scolaire plus faible? 3337 jumeaux adultes ont Ă©tĂ© examinĂ©s. Les chercheurs ont conclu qu’« une consommation prĂ©coce de cannabis et le fait d’abandonner ses Ă©tudes sont des consĂ©quences des facteurs-risques environnementaux. Ces facteurs ont une incidence sur la prĂ©cocitĂ© d’une consommation de cannabis et Ă©galement sur le dĂ©part prĂ©cipitĂ© de l’établissement scolaire. »

VU University, Department of Developmental Psychology and EMGO Institute for Health and Care Research, Amsterdam, The Netherlands.

Verweij KJ, et al. Drug Alcohol Depend. 2013 Aug 11. [in press].

Canada — une majoritĂ© d’électeurs favorables Ă  une rĂ©forme sur les lois relatives au cannabis

Plus de deux tiers (69%) des Ă©lecteurs sont favorables Ă  une dĂ©criminalisation du cannabis quand il ne s’agit que d’une petite quantitĂ© (34%) ou bien Ă  une lĂ©galisation et une taxation (36%).

Lors d’un sondage, 1198 Canadiens de plus de 18 ans ont indiquĂ© que pour 15%, ils ne dĂ©siraient pas un changement de la loi actuelle, et que 13% dĂ©siraient un renforcement des peines.

Press release du Forum Research du 24 août 2013.

Etats-Unis — dans le Maine, un nombre croissant de patients sont autorisĂ©s Ă  cultiver du cannabis Ă  usage thĂ©rapeutique

Selon le rapport annuel du DĂ©partement de la santĂ©, environ 575 personnes ont demandĂ© l’autorisation Ă  l’Etat de cultiver leur cannabis mĂ©dicinal. 521 d’entre eux le demandaient pour la premiĂšre fois. Les 8 dispensaires de l’Etat emploient 84 personnes. Le programme Maine Medical Use of Marijuana Program a reçu 612,370 dollars en honoraires et a dĂ©pensĂ© une somme bien infĂ©rieure: 466,028 dollars.

Bangor Daily News of 24 August 2013.

Science/Homme — consommation de cannabis et trouble dĂ©ficit de l’attention avec hyperactivitĂ© (TDAH) sont associĂ©s

Dans une Ă©tude qui a inclus 56 hommes et 20 femmes prĂ©sentant un trouble dĂ©ficit de l’attention avec hyperactivitĂ©, les femmes ont associĂ© consommation de cannabis Ă  une meilleure qualitĂ© de sommeil. Les hommes l’ont associĂ©e Ă  une meilleure attention. Les auteurs ont conclu « que les hommes et les femmes prĂ©sentant un TDAH pouvaient consommer de la marijuana pour diffĂ©rentes raisons. »

Department of Pediatrics, University of California, Irvine, USA.

Ly C & Gehricke JG. Psychiatry Res. 29 août 2013. [in press].

Science/Homme — la consommation de cannabis des personnes jeunes prĂ©sentant un TDAH n’a pas rĂ©duit leurs performances cognitives

Pour les jeunes adultes d’ñge moyen de 24 ans de l’étude, prĂ©sentant un TDAH, la consommation de cannabis n’a pas modifiĂ© les facultĂ©s cognitives, qu’elle que soit leur consommation de cannabis ou pas. 42 patients consommaient du cannabis et 45 n’en consommaient pas. Des analyses exploratoires ont rĂ©vĂ©lĂ© que la consommation de cannabis avant l’ñge de 16 ans pourrait avoir des effets nĂ©gatifs sur la cognition. Les auteurs ont conclu que la consommation rĂ©guliĂšre de cannabis, aprĂšs 16 ans, ne devrait pas ĂȘtre seule mise en cause dans l’aggravation les dĂ©ficits cognitifs sur le long terme, ce qui caractĂ©rise les personnes atteintes de TDAH.

Cincinnati Children's Hospital Medical Center, USA.

Tamm L, et al. Drug Alcohol Depend. 11 août 2013. [in press].

Science/Animal — l’inhibition du transport d’anandamide rĂ©duit la nausĂ©e des musaraignes

Une substance, dĂ©nommĂ©e ARN272, rĂ©duit le transport d’anandamide vers les cellules, et augmente la concentration d’anandamide, ce qui a rĂ©duit le vomissement des musaraignes et les comportements nausĂ©eux chez des rats. Les auteurs ont conclu que « ces rĂ©sultats suggĂšrent que l’inhibition du transport d’anandamide par le composĂ© ARN272 active de maniĂšre tonique les rĂ©cepteurs CB1. »

Department of Psychology and Collaborative Neuroscience Program University of Guelph, Canada.

O'Brien LD, et al. Br J Pharmacol. 2013 Aug 28. [in press].

Science/Animal — suite Ă  une lĂ©sion au nerf sciatique, le CBD s’est rĂ©vĂ©lĂ© neuro-protecteur

Sur de jeunes rats, le CBD (cannabidiol) a rĂ©duit les consĂ©quences de la lĂ©sion mĂ©canique causĂ©e au nerf sciatique. Les auteurs ont conclu que « les rĂ©sultats actuels montrent que le CBD possĂšde des caractĂ©ristiques neuro-protectrices qui pourraient ĂȘtre prometteuses pour une future utilisation clinique .

Institute of Biology, University of Campinas, Brazil.

Perez M, et al. Eur J Neurosci. 25 août 2013. [in press].