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IACM-Bulletin du 20 avril 2009

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Science — le THC dĂ©clenche la mort par autophagie des cellules cancĂ©reuses du cerveau humain

Des chercheurs espagnols ont dĂ©montrĂ© que le principal composĂ© du cannabis, le THC (dronabinol), a provoquĂ© la mort de cellules cancĂ©reuses situĂ©es dans le cerveau humain par stimulation d’une autophagie, voire une autophagocytose. Ils ont Ă©galement dĂ©montrĂ© que, dans les cellules traitĂ©es au dronabinol, l’autophagie se produisait avant l’apoptose (une forme de mort cellulaire programmĂ©e) et que cette rĂ©action Ă©tait indispensable pour que les cannabinoĂŻdes produisent l’effet antitumoral chez les animaux. Dans un article paru dans la presse spĂ©cialisĂ©e, Guillermo Velasco et son Ă©quipe de l’universitĂ© Complutense de Madrid ont Ă©crit que « nos rĂ©sultats soutiennent l’hypothĂšse selon laquelle il Ă©tait possible d’obtenir un traitement sĂ»r et thĂ©rapeutiquement efficace Ă  base de THC pour les patients atteints d’un cancer ».

Le terme « autophagie » vient du grec et signifie littĂ©ralement « manger soi-mĂȘme ». Nous savons qu’elle peut stimuler la mort des cellules. En revanche, la comprĂ©hension du mĂ©canisme impliquĂ© dans son rĂŽle dans les cas de cancers reste incertaine. L’autophagie comprend la dĂ©gradation de parties de cellules et joue normalement un rĂŽle dans la croissance et le dĂ©veloppement des cellules en permettant le maintien de l’équilibre entre la synthĂšse et la dĂ©gradation des produits cellulaires. Le mĂ©canisme le plus connu de l’autophagie consiste en la formation d’une membrane autour d’une zone de la cellule, permettant ainsi de l’isoler avant sa dĂ©gradation. L’autophagie pourrait jouer un rĂŽle dans la lutte contre le cancer et les infections.

(Source : Salazar M, Carracedo A, Salanueva IJ, HernĂĄndez-Tiedra S, Lorente M, Egia A, VĂĄzquez P, BlĂĄzquez C, Torres S, GarcĂ­a S, Nowak J, Fimia GM, Piacentini M, Cecconi F, Pandolfi PP, GonzĂĄlez-Feria L, Iovanna JL, GuzmĂĄn M, Boya P, Velasco G. Cannabinoid action induces autophagy-mediated cell death through stimulation of ER stress in human glioma cells. J Clin Invest, du 1 avril 2009 [publication Ă©lectronique avant impression])

En bref

Etats-Unis — Michigan

Le 6 avril, l’État du Michigan a commencĂ© Ă  valider les demandes de participation de patients Ă  son nouveau programme sur le cannabis mĂ©dical qui englobe les maladies suivantes : le cancer, le glaucome, le VIH/sida, l’hĂ©patite C, la maladie de Crohn, les fortes douleurs chroniques, les nausĂ©es, l’épilepsie et la spasticitĂ©. Les patients concernĂ©s se verront dĂ©livrer une carte d’identification spĂ©ciale. Au mois de novembre 2008, les Ă©lecteurs se sont prononcĂ©s en faveur du ralliement du Michigan aux douze autres États qui autorisent l’usage mĂ©dical du cannabis. (Source : Detroit News, du 7 avril 2009)

Espagne — Majorque

Les mĂ©decins de Majorque devraient ĂȘtre prochainement autorisĂ©s Ă  prescrire du cannabis dans un but thĂ©rapeutique. C’est ce que vient de dĂ©cider, Ă  une large majoritĂ©, le Parlement des Iles BalĂ©ares le 7 avril dernier. Mais au prĂ©alable, il est prĂ©vu d’évaluer les rĂ©sultats issus de projets pilotes menĂ©s dans d’autres rĂ©gions de l’Espagne. Une telle prise de dĂ©cision par un parlement rĂ©gional est aujourd’hui rendue possible du fait du transfert des responsabilitĂ©s en matiĂšre de systĂšme de santĂ© vers les rĂ©gions, accordĂ© par le gouvernement central. (Source : mallorcazeitung.es, du 9 avril 2009)

Science — nouveaux cannabinoïdes

Des chercheurs de l’universitĂ© du Mississippi (Etats-Unis) ont dĂ©couvert neuf nouveaux cannabinoĂŻdes dans une variĂ©tĂ© de cannabis Ă  forte teneur en dronabinol. Parmi eux, deux appartiennent au groupe de cannabinoĂŻdes appelĂ©s cannabichromene (CBC), un au groupe cannabigerol (CBG) et deux autres au groupe cannabinol (CBN). Une importante activitĂ© antibactĂ©rienne a Ă©tĂ© constatĂ©e pour deux des neuf cannabinoĂŻdes, dont l’un issu du groupe CBN (8-hydroxycannabinol). GrĂące Ă  cette dĂ©couverte, le nombre de cannabinoĂŻdes identifiĂ©s Ă  ce jour dans le cannabis s’élĂšve Ă  environ 80. (Source : Radwan MM, et al. J Nat Prod, du 3 avril 2009 [publication Ă©lectronique avant impression])

Science — sclĂ©rodermie (sclĂ©rose du systĂšme)

Selon des Ă©tudes sur les animaux conduites Ă  l’universitĂ© d’Erlangen (Allemagne), un agoniste synthĂ©tique des rĂ©cepteurs CB2 a rĂ©duit l’épaississement des tissus dermiques et la fibrose induits par l’administration d’une substance chimique (blĂ©omycine). Les chercheurs ont remarquĂ© que « les rĂ©cepteurs CB2 pourraient reprĂ©senter une cible molĂ©culaire intĂ©ressante pour le traitement des inflammations prĂ©coces associĂ©es Ă  une sclĂ©rodermie ». (Source : Akhmetshina A, et al. Arthritis Rheum 2009;60(4):1129-36.)

Science — accident vasculaire cĂ©rĂ©bral

Dans un modĂšle animal de l’accident vasculaire cĂ©rĂ©bral, un agoniste des rĂ©cepteurs CB2 a attĂ©nuĂ© les consĂ©quences de l’irrigation rĂ©duite du cerveau lors de l’attaque. La fonction neurologique a Ă©tĂ© amĂ©liorĂ©e par rapport au groupe tĂ©moin. Les chercheurs ont attribuĂ© l’effet protecteur Ă  une attĂ©nuation du dysfonctionnement des plus petites artĂšres cĂ©rĂ©brales. (Source : Zhang M, et al. Microvasc Res, du 27 mars 2009 [publication Ă©lectronique avant impression])

Science — diabùte

Des chercheurs sud-africains ont Ă©tudiĂ© les effets d’un extrait de cannabis sur la sensibilitĂ© Ă  l’insuline d’adipocytes rĂ©sistants Ă  cette mĂȘme hormone. La rĂ©sistance Ă  l’insuline, en d’autres termes l’incapacitĂ© des cellules Ă  absorber le glucose (sucres) malgrĂ© la prĂ©sence d’insuline, a Ă©tĂ© induite grĂące Ă  l’administration de TNF-alpha. La capacitĂ© d’absorption du glucose induite par l’insuline a Ă©tĂ© amĂ©liorĂ©e au niveau des cellules exposĂ©es Ă  l’extrait, laissant ainsi supposer un effet antidiabĂ©tique du cannabis. (Source : Gallant M, et al. Phytomedicine, du 1er avril 2009 [publication Ă©lectronique avant impression])

Science — dĂ©pression / mĂ©moire affective

Selon des travaux menĂ©s Ă  l’universitĂ© d’Oxford (Grande-Bretagne), l’administration d’une dose unique de rimonabant, un antagoniste des rĂ©cepteurs CB1, n’a pas modifiĂ© l’humeur de 30 participants Ă  l’étude. En revanche, le rimonabant a rĂ©duit de maniĂšre sĂ©lective le souvenir d’informations positives, un effet contradictoire similaire Ă  celui observĂ© lors de la prise d’antidĂ©presseurs. Les chercheurs ont conclu que « ces rĂ©sultats laissent supposer qu’une dose unique de rimonabant dĂ©tĂ©riore la mĂ©moire Ă©motionnelle relatives Ă  des informations positives ». (Source : Horder J, et al. Psychopharmacology (Berl), du 1 avril 2009 [publication Ă©lectronique avant impression])