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IACM-Bulletin du 20 septembre 2008

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Science — un extrait de cannabis s’est montré efficace contre les douleurs chez des patients SEP dans une étude à long terme

Selon un communiqué de presse de la société britannique GW Pharmaceuticals, le sativex a été efficace dans une étude incluant 42 patients atteints de la sclérose en plaques provoquant des douleurs neuropathiques. Ces patients ont déjà suivi l’étude en phase III et ont continué encore douze semaines avec le traitement à base de sativex. Puis, ils ont poursuivi l’étude sur le sativex en double aveugle contrôlée placebo pendant quatre semaines supplémentaires. Le sativex, disponible en spray qui est administré par vaporisation dans la bouche, est un extrait de cannabis composé de dronabinol (THC) et de cannabidiol (CBD) à teneur égale. Pendant la phase de traitement de quatre semaines, le dosage était défini au départ sans possibilité de l’adapter individuellement.

Dans le groupe des patients à qui l’on a administré le cannabis, les intensités des douleurs n’ont pas évolué. En revanche, dans le groupe témoin, les indices relatifs à l’intensité des douleurs et à la qualité du sommeil ont marqué une régression. Les chercheurs ont donc déduit une différence notable au niveau des résultats obtenus soit avec le sativex soit avec le placebo. De plus, la qualité du sommeil des patients ayant reçu l’extrait de cannabis a pu être nettement améliorée. Au cours des quatre semaines d’étude, des effets secondaires sont apparus chez deux patients traités avec le sativex et chez cinq patients du groupe témoin. Parmi ce dernier, un patient a abandonné l’étude. Aucun symptôme pouvant être associé au syndrome de sevrage n’a été observé. Le Dr. Stephen Wright de GW Pharmaceuticals a expliqué : « Il s’agit de la première étude contrôlée contre placebo qui démontre que le sativex est efficace à long terme chez des patients SEP présentant des douleurs neuropathiques. Ce résultat soutient les résultats obtenus avec des études ouvertes conduites et publiées auparavant ».

Plus d’infos sur http://www.gwpharm.com/

(Source : communiqué de presse de GW Pharmaceuticals, du 8 septembre 2008)

En bref

Royaume-Uni — puissance du cannabis

Selon des sources officielles, la puissance du cannabis saisi entre 2004 et 2007 a baissé d’environ 25 %, allant d’une concentration moyenne en THC de 12,7 % à 9,5 %. En 2004, le cannabis a été déclassé, de la classe B en classe C, moins sévère, conformément aux catégories stipulées par la loi britannique sur la détention et l’usage de stupéfiants. Aujourd’hui, le gouvernement envisage de faire marche arrière en invoquant une augmentation de la puissance de la substance au cours des dernières années, voire décennies. À ce sujet, le journal The Guardian a écrit récemment que « ces nouvelles révélations sèment le doute sur le bien fondé de l’argument clé utilisé par le gouvernement dans l’objectif qui consiste à vouloir réinscrire la drogue en classe B ». (Source : The Guardian, du 28 août 2008)

Science — nouveaux composants du cannabis

Des chercheurs du Centre national de recherche sur les produits naturels de l’université du Mississippi (États-Unis) viennent d’isoler six nouveaux composants non cannabinoïdes dans une variété de cannabis à forte puissance. De plus, ils ont y découvert pour la première fois des traces de deux substances déjà connues : chrysoeriol et 6-prenylapigénine. Il a été découvert que certaines de ces substances offrent une activité allant d’intensité faible à forte contre les bactéries ainsi que les vecteurs de la leishmaniose et de la malaria. (Source : Radwan MM et al. Phytochemistry, du 4 septembre 2008 [publication électronique avant impression])

Science — schizophrénie et hyperactivité

Des chercheurs de l’université de Nottingham (Grande-Bretagne) ont étudié les effets de la consommation de cannabis sur la santé mentale dans trois groupes de jeunes adultes composés comme suit : 36 frères et sœurs non psychotiques d’adolescents schizophrènes (groupe à haut risque génétique), 25 adolescents souffrant de troubles du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et 72 personnes témoins en bonne santé. Chez les jeunes personnes à haut risque génétique (schizophrénie), la consommation de cannabis a été associée à des troubles de santé mentale. Chez les adolescents avec TDAH, la consommation a montré une tendance à la baisse en termes de désorganisation et d’hyperactivité/déficit de l’attention. Les chercheurs ont conclu que pour des personnes de ce groupe, le cannabis pourrait offrir un bénéfice thérapeutique. (Source : Hollis C, et al. Schizophr Res, du 1er septembre 2008 [publication électronique avant impression])

Science — neurotoxicité

Des taux élevés en endocannabinoïdes ont réduit la toxicité d’une substance (diisopropylfluorophosphate, DFP) qui provoque l’accumulation de neurotransmetteurs acétylcholines et la stimulation excessive de récepteurs cholinergiques. Les chercheurs ont conclu que ces « résultats laissent supposer que l’appui de l’envoi de signaux par les endocannabinoïdes peut diminuer l’activité toxique aigue des DFP et poser ainsi la base pour des recherches futures sur le rôle des endocannabinoïdes dans la toxicité cholinergique ». (Source : Nallapaneni A, et al. Neurotoxicology, du 13 août 2008 [publication électronique avant impression])

Science — psychoses

Des chercheurs espagnols ont étudié les effets de la consommation de cannabis avec l’âge lors d’apparitions de psychoses chez 131 patients présentant un premier épisode psychotique et qui, pour cette raison, ont dû être hospitalisés. Ils ont découvert que la psychose apparaît beaucoup plus tôt chez les consommateurs de cannabis que chez les non consommateurs et que d’une part celle-ci est liée au dosage et, d’autre part, n’est pas associable à la consommation d’autres types de drogues. (Source : González-Pinto A, et al. J Clin Psychiatry, du 29 juillet 2008 [publication électronique avant impression])