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IACM-Bulletin du 17 mai 2008

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Etats-Unis — un homme meurt aprĂšs qu’on lui ait refusĂ© une greffe du foie, car il prenait du cannabis Ă  des fins mĂ©dicales

Un homme, Ă  qui l’on a refusĂ© une greffe du foie pour la raison principale qu’il prenait du cannabis mĂ©dical afin de soulager ses symptĂŽmes dus Ă  une hĂ©patite C, vient de dĂ©cĂ©der. Timothy Garon, ĂągĂ© de 56 ans, est mort le 1er mai, aprĂšs qu’un mĂ©decin du comitĂ© du Centre MĂ©dical de l’universitĂ© de Washington ait Ă  nouveau refusĂ© de l’inscrire sur la liste des demandeurs d’une greffe du foie. L’équipe lui avait dit qu’il ne serait pas acceptĂ© sur la liste avant qu’il ne suive un programme de dĂ©sintoxication d’une durĂ©e de 60 jours. Ce cas met l’accent sur les considĂ©rations Ă©thiques de ceux qui octroient des greffes d’organes : l’usage de cannabis recommandĂ© par un mĂ©decin devrait-il ĂȘtre retenu Ă  l’encontre d’un patient nĂ©cessitant une greffe de maniĂšre urgente ?

Le United Network for Organ Sharing, l’organe qui supervise le systĂšme des greffes aux États-Unis laisse aux hĂŽpitaux la possibilitĂ© de dĂ©velopper leurs propres critĂšres. Dans quelques-uns de ces hĂŽpitaux, y compris ceux qui se situent dans l’un des douze États autorisant l’usage du cannabis Ă  des fins mĂ©dicales, les demandes des patients qui consomment des « substances illicites » sont automatiquement rejetĂ©es. Le Dr. Brad Roter, qui a autorisĂ© M. Garon Ă  fumer du cannabis afin d’allĂ©ger ses nausĂ©es, ses douleurs abdominales et de stimuler son appĂ©tit a indiquĂ© qu’il ne savait pas que cela constituerait un tel obstacle Ă  une Ă©ventuelle greffe. Le nombre de patients auxquels une greffe a Ă©tĂ© refusĂ©e pour cause d’usage mĂ©dical du cannabis est inconnu, mais une chose est certaine : le cas de Timothy Garon n’est pas isolĂ©.

(Source: Associated Press du 26 avril et du 2 mai 2008)

En bref

Hollande — recette fiscale

Aux Pays-Bas, 400 millions d’euros provenant de la vente de cannabis dans les coffee shops sont versĂ©s annuellement Ă  l’État. Selon une estimation prudente rĂ©alisĂ©e par Reporter, une Ă©mission de tĂ©lĂ©vision, les ventes de ce secteur totalisent prĂšs de 2 milliards d’euros. Il a Ă©tĂ© calculĂ© qu’environ 265 tonnes de haschich et de cannabis sont vendues annuellement dans les 730 coffee shops du pays. Ces produits sont principalement issus de la culture locale.

(Source : NIS News Bulletin du 3 mai 2008)

Royaume-Uni — nouvelle classification

Madame Jacqui Smith, ministre de l’IntĂ©rieur nĂ©erlandaise, a dĂ©clarĂ© que le cannabis devrait ĂȘtre reclassĂ© dans la catĂ©gorie B. Elle a annoncĂ© vouloir revenir sur le dĂ©classement de Tony Blair qui date de 2004, Ă  cause de l’incertitude relative en termes d’impact de ce produit sur la santĂ© mentale. Un tel reclassement signifie, par exemple, qu’une condamnation Ă  une peine de prison pour possession de cannabis repasse de deux Ă  cinq ans. La dĂ©claration de Madame la Ministre au Parlement a Ă©tĂ© faite malgrĂ© l‘article publiĂ© par l’Advisory Council on the Misuse of Drugs, qui avait Ă©tĂ© commissionnĂ© par Gordon Brown, et qui disait que le cannabis devrait rester dans la catĂ©gorie C. (Source : BBC News du7 mai 2008)

Etats-Unis — lettre au DEA (Drug Enforcement Administration)

John Conyers, prĂ©sident du ComitĂ© Judiciaire de la Chambre, dĂ©sire que la DEA s’explique sur l’usage croissant de « raids d’exĂ©cution de style paramilitaire » et d’ordres de confiscation Ă  l’encontre des patients qui, en Californie, font du cannabis un usage mĂ©dical, et de leurs fournisseurs. ConsidĂ©rant l’augmentation du trafic de drogues et la montĂ©e en violence des cartels internationaux, « pensez-vous que les ressources limitĂ©es de la DEA sont bien utilisĂ©es quand elles servent Ă  des raids sur les individus et leurs soignants qui, compte tenu de la loi en vigueur, se comportent lĂ©galement ? », demande-t-il Ă  l’agence dans une lettre datĂ©e du 29 avril. Les maires de Californie et les lĂ©gislateurs ont insistĂ© pour qu’il convoque des audiences, mais d’abord « je veux vous donner la possibilitĂ© de rĂ©agir Ă  ces dolĂ©ances ». On peut tĂ©lĂ©charger la lettre sur http://www.safeaccessnow.org/downloads/Conyers_DEA_Letter.pdf

(Source : San Francisco Chronicle du 7 mai 2008)

Science — psychose

Selon une Ă©tude menĂ©e par des chercheurs des Pays-Bas Ă  Trinidad, sur 472 patients ĂągĂ©s de 12 Ă  23 ans, la consommation de cannabis augmente le risque de symptĂŽmes psychotiques, mais seulement si cet usage a commencĂ© tĂŽt. Ainsi, le fait d’avoir consommĂ© du cannabis avant l’ñge de 14 ans, et non pas aprĂšs, a Ă©tĂ© associĂ© avec un taux croissant de symptĂŽmes psychotiques. Les chercheurs ont conclu que le dĂ©but de l’adolescence peut ĂȘtre une pĂ©riode critique quant aux effets psychomimĂ©tiques du cannabis. (Source : Konings M, et al. Acta Psychiatr Scand. du 28 avril 2008 [publication Ă©lectronique avant impression])

Science — dĂ©pressions

Dans une Ă©tude menĂ©e par l’universitĂ© Brown de Rhode Island, aux États-Unis, la relation entre les dĂ©sordres liĂ©s Ă  la consommation de substance et des dĂ©sordres dĂ©pressifs majeurs Ă  Ă©tĂ© examinĂ©e. 460 participants ĂągĂ©s de 24 Ă  30, atteints de dĂ©pressions, y ont participĂ©. L’usage de stimulants et les dĂ©pressions reprĂ©sentaient des facteurs prospectifs mutuels Ă  risques au cours des 6 annĂ©es de l’étude. Les dĂ©sordres dus Ă  la consommation d’alcool et de cannabis n’ont pas Ă©tĂ© fortement associĂ©s Ă  la dĂ©pression. (Source : Leventhal AM, et al. Am J Drug Alcohol Abuse 2008;34(3):259-67)