Publié
DerniĂšre actualisation
temps de lecture

IACM-Bulletin du 21 mai 2007

Authors

Etats-Unis — le SĂ©nat et la Maison des reprĂ©sentants de Rhode Island ont votĂ© pour rendre permanente la Loi d’état sur le cannabis mĂ©dical

Le SĂ©nat de Rhode Island a votĂ© un amendement le 3 mai qui devrait rendre permanente la Loi sur le cannabis mĂ©dical de l’état. L’amendement a Ă©tĂ© adoptĂ© avec 28 voix contre 5, c’est-Ă -dire avec une marge suffisante pour qu’un Ă©ventuel veto du gouverneur Donald Carcieri, ne puisse pas changer le rĂ©sultat. Ce dernier, avait dĂ©jĂ  opposĂ© son veto en 2005 contre la version originale du projet de loi. Les dĂ©putĂ©s de la Chambre des reprĂ©sentants ont adoptĂ© une mesure identique le 2 mai dernier Ă  une majoritĂ© comparable (50 voix pour et 12 voix contre le projet de loi).

L’annĂ©e derniĂšre, Rhode Island est devenu le onziĂšme Ă©tat amĂ©ricain Ă  lancer un programme de cannabis mĂ©dical. Il aurait expirĂ© le 30 juin 2007 si les dĂ©putĂ©s ne l’avaient pas renouvelĂ©. GrĂące Ă  ce programme, des patients souffrant du VIH ou du sida, de cancer ou de glaucome, de sĂ©vĂšres nausĂ©es ou de convulsions, ou d’autres maladies invalidantes peuvent obtenir de l’état une autorisation spĂ©ciale pour dĂ©tenir jusqu’à douze plantes de cannabis ou 71 grammes de cannabis prĂȘt Ă  l’emploi. Les soignants de ces patients peuvent dĂ©tenir jusqu’à 142 grammes de cannabis. Plus de 250 patients et environ le mĂȘme nombre de soignants sont enregistrĂ©s comme participants Ă  ce programme.

Le gouverneur Carcieri n’a toujours pas dĂ©cidĂ© s’il allait opposer son veto Ă  cet amendement ou simplement ne pas apposer sa signature, a dĂ©clarĂ© Jeff Neal, son porte parole. Dans le premier cas, les lĂ©gislateurs du SĂ©nat et de la Chambre des reprĂ©sentants auront la possibilitĂ© de passer outre l’opposition du gouverneur avec une majoritĂ© de trois cinquiĂšmes des voix.

(Sources : Boston Globe du 3 mai 2007, Pawtucket Times du 4 mai 2007).

En bref

Science — schizophrĂ©nie

Des chercheurs anglais ont analysĂ© les symptĂŽmes de 757 sujets qui ont dĂ©veloppĂ© une schizophrĂ©nie. Parmi eux, 182 personnes (24 %) avaient utilisĂ© du cannabis l’annĂ©e de leur premiĂšre consultation chez un psychiatre afin de soulager les symptĂŽmes de la maladie. Contrairement Ă  ce qui a Ă©tĂ© dĂ©crit suite Ă  quelques petites Ă©tudes, aucune diffĂ©rence des symptĂŽmes n’a pu ĂȘtre enregistrĂ©e entre les usagers de cannabis et les non consommateurs. De plus, chez les usagers de cannabis qui ont dĂ©veloppĂ© une schizophrĂ©nie, il n’y avait pas plus d’antĂ©cĂ©dents familiaux de la maladie que chez les non consommateurs. Les auteurs ont conclu que tous ces rĂ©sultats argumentent « contre l’idĂ©e d’une psychose de type schizophrĂ©nique, spĂ©cifiquement provoquĂ©e par la consommation de cannabis ». (Source : Boydell J, et al. Schizophr Res 2007 Apr 24 ; [publication Ă©lectronique avant impression])

Science — pancrĂ©atite

Des chercheurs de l’universitĂ© d’Heidelberg, en Allemagne, ont dĂ©couvert que des patients atteints d’une inflammation aigue du pancrĂ©as (pancrĂ©atite) prĂ©sentent des taux Ă©levĂ©s de rĂ©cepteurs aux cannabinoĂŻdes et d’endocannabinoĂŻdes dans le pancrĂ©as. Dans des Ă©tudes sur les souris avec pancrĂ©tite, un cannabinoĂŻde qui se lie aux rĂ©cepteurs CB1 et CB2 de la mĂȘme maniĂšre que le THC a rĂ©duit Ă  la fois les douleurs et l’inflammation induites par cette maladie. (Source : Michalski CW, et al. Gastroenterology 2007 ;132(5) :1968-78.)

Science — THC dans la sueur

Une Ă©tude a Ă©tĂ© conduite chez 11 usagers quotidiens de cannabis ayant arrĂȘtĂ© la consommation pour permettre d’évaluer les traces laissĂ©es par le THC dans la sueur. Dans la premiĂšre semaine d’abstinence, du THC a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© dans la sueur de tous les sujets avec une concentration d’environ 1 ng/ml. Lors de la deuxiĂšme semaine, la sueur de huit anciens consommateurs a toujours rĂ©vĂ©lĂ© des traces de THC et chez un participant les rĂ©sultats ont mĂȘme Ă©tĂ© positifs jusqu’à quatre semaines aprĂšs le dĂ©but de l’abstinence. En revanche, des doses quotidiennes par voie orale allant jusqu’à 14,8 mg de THC n’ont pas eu des rĂ©sultats positifs aux tests Ă  la sueur (test nĂ©gatif : concentration infĂ©rieure Ă  1 ng/ml. (Source : Huestis MA, et al. Forensic Sci Int 2007 may 2 ; [publication Ă©lectronique avant impression])

Science — vomissements dus au cannabis

L’article citĂ© ci-dessous dĂ©crit le cas d’une personne atteinte de vomissements dus Ă  l’usage quotidien de cannabis. Ce fait rare est caractĂ©risĂ© Ă  la fois par un usage rĂ©gulier de cannabis, des vomissements cycliques et un comportement compulsif de prendre des bains. (Source : Wallace D, et al. Australas Psychiatry 2007 ;15(2) :156-8.)

Science — schizophrĂ©nie et cognition

Des chercheurs allemands ont comparĂ© les performances cognitives de 39 patients schizophrĂšnes (19 usagers de cannabis et 20 non consommateurs) et 39 volontaires en bonne santĂ© (18 usagers de cannabis et 21 non consommateurs). Dans l’ensemble, les rĂ©sultats les plus mauvais ont Ă©tĂ© observĂ©s chez les patients schizophrĂšnes. Selon certains tests, un usage rĂ©gulier de cannabis prĂ©cĂ©dant le premier Ă©pisode psychotique a augmentĂ© la capacitĂ© intellectuelle. Mais d’un autre cotĂ©, l’usage de cannabis a aussi rĂ©duit les performances intellectuelles chez les volontaires en bonne santĂ©, surtout quand ceux-ci ont commencĂ© de consommer du cannabis avant l’ñge de 17 ans. (Sources : Jockers-Scherubl MC, et al. Prog Neuropsychopharmacol Biol Psychiatry 2007 Mar 16 ; [publication Ă©lectronique avant impression])