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IACM-Bulletin du 9 novembre 2015
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Australie â Le gouvernement veut autoriser la culture du cannabis afin de le vendre en pharmacie
Le gouvernement australien a indiquĂ©, le 17 octobre 2015, vouloir modifier la lĂ©gislation sur les drogues afin de permettre la culture de cannabis destinĂ© Ă la mĂ©decine et la recherche scientifique. « Les projets dâamendements Ă la loi Narcotics Drugs Act sont actuellement finalisĂ©s pour permettre le contrĂŽle de la culture et pour donner aux patients un accĂšs sans risque, lĂ©gal et suivi de cannabis cultivĂ© sur le sol national,» a indiquĂ© Sussan Ley, ministre de la SantĂ©. Les fabricants australiens, les chercheurs et les patients doivent actuellement avoir recours Ă des fournisseurs internationaux : le coĂ»t, les quantitĂ©s limitĂ©es et les barriĂšres douaniĂšres rendent lâaccĂšs Ă ce produit difficile.
La culture contrĂŽlĂ©e du cannabis en Australie complĂštera le puzzle depuzzle de lĂ©gislation existante et permettra ainsi de produire et fournir des produits Ă base de cannabis. La production personnelle reste interdite, a indiquĂ© la ministre. Le gouvernement sâassurera que la culture du cannabis en Australie est en accord avec les obligations internationales et que les productions agricoles pourvoiront aux besoins des pharmacies.
Science/Homme â Pour les douleurs du cancer, les rĂ©sultats des deux Ă©tudes cliniques portant sur un extrait de cannabis sont mitigĂ©s
Le 27 octobre, les compagnies GW Pharmaceuticals et Otsuka Pharmaceutical ont indiquĂ© leurs rĂ©sultats de la phase 3 des essais relatifs Ă leur extrait de cannabis Sativex dans le traitement de la douleur des patients prĂ©sentant un cancer Ă un stade avancĂ© et qui nâont pas Ă©tĂ© suffisamment soulagĂ©s par une thĂ©rapie puissante Ă base dâopioĂŻdes. De la mĂȘme maniĂšre que lors du premier essai, le Sativex nâa pas satisfait le paramĂštre principal. Pourtant, une analyse des patients au cours des phases 2 et 3 de ces essais (qui nâincluaient que des sites cliniques aux Etats-Unis,) a montrĂ© une amĂ©lioration statistiquement significative de lâĂ©tat de la douleur, en comparaison du placĂ©bo, et des amĂ©liorations de la qualitĂ© du sommeil, ainsi que dâautres paramĂštres secondaires significatifs. Lâessai 2 incluait 397 patients provenant de sites situĂ©s aux Etats-Unis, au Mexique et en Europe. Les patients ont reçu du Sativex ou un placĂ©bo en traitement dâappoint afin dâoptimiser la thĂ©rapie Ă base dâopioĂŻdes qui a Ă©tĂ© administrĂ©e, pendant lâĂ©tude, aux mĂȘmes doses. Une troisiĂšme Ă©tude (essai 3) conduite entiĂšrement Ă lâextĂ©rieur des Etats-Unis, et qui a utilisĂ© une conception clinique diffĂ©rente nâa pas montrĂ© de distinction avec le placĂ©bo Ă propos du premier paramĂštre.
« Alors que lâensemble des rĂ©sultats est dĂ©cevant, et pas complĂštement cohĂ©rent avec lâexpĂ©rience clinique. lls suggĂšrent que le Sativex pourrait jouer un rĂŽle utile pour traiter certains sous-groupes de patients cancĂ©reux Ă un stade avancĂ© qui ont Ă©puisĂ© tous les traitements Ă base dâopioĂŻdes, » a indiquĂ© le docteur Marie Fallon, Professeur de soins palliatifs, Ă lâUniversitĂ© dâEdinburgh, ainsi quâun chercheur dans la phase 3 du programme. En particulier, les patients amĂ©ricains participant Ă ce programme ont montrĂ© une amĂ©lioration thĂ©rapeutique alors que les rĂ©sultats des patients europĂ©ens nâĂ©taient pas favorables. Les patients amĂ©ricains Ă©taient moins fragiles, donc lâintervention du Sativex a produit moins de « bruit », permettant des rĂ©sultats plus clairs et une orientation prĂ©cieuse quant Ă la dĂ©termination de la population cible la plus optimale pour le Sativex. »
Communiqué de presse de GW Pharmaceuticals du 27 october 2015
Canada â Le parti libĂ©ral, qui veut lĂ©galiser le cannabis, gagne les Ă©lections
Au Canada, le parti libĂ©ral a gagnĂ© les Ă©lections du 19 octobre, avec 184 siĂšges au parlement. La majoritĂ© Ă©tait de 170 siĂšges (338 siĂšges dans la chambre basse). Leur programme incluait notamment la lĂ©galisation de la marijuana. « Nous lĂ©galiserons et lĂ©gifĂ©rerons et restreindrons lâaccĂšs Ă la marijuana, » indiquait leur manifeste.
« Lâactuel systĂšme de la prohibition ne marche pas. Il nâarrĂȘte pas les populations jeunes de consommer de la marijuana, et bien trop de Canadiens se retrouvent avec un casier judiciaire pour possession dâune petite quantitĂ©. La poursuite de ces infractions coute cher Ă notre systĂšme judiciaire qui enferme trop de citoyens pour des dĂ©lits mineurs et sans caractĂšre violent. ParallĂšlement, les recettes du trafic illĂ©gal des drogues soutiennent le crime organisĂ© et dâautres risques Ă la SantĂ© publique, comme le trafic humain et les drogues dures. Afin de sâassurer de garder la marijuana loin des enfants, et les profits loin des poches des criminels, nous lĂ©galiserons, lĂ©gifĂšrerons et restreindrons lâaccĂšs Ă la marijuana. »
En bref
Science/Homme â DâaprĂšs un rapport de cas, la consommation de cannabis pourrait faire diminuer la consommation dâopioĂŻdes
Un homme de 57 ans, qui a bĂ©nĂ©ficiĂ© dâune transplantation du foie et qui prenait de fortes doses dâHydromorphone pour des douleurs abdominales chroniques avant lâacte de chirurgie, a pu rĂ©duire la dose dâopioĂŻdes en lâespace de cinq mois en consommant du cannabis. Les auteurs ont Ă©crit que « les bĂ©nĂ©fices concomitants de prise de cannabis pourraient inclure des amĂ©liorations relatives au profil de la douleur et de lâĂ©tat fonctionnel, ainsi quâaux effets secondaires liĂ©s aux opioĂŻdes. Ce qui souligne le potentiel du cannabis mĂ©dical comme traitement complĂ©mentaire pour les patients en Ă©tat de sevrage de la consommation dâopioĂŻdes. »
Department of Anesthesia, University of Toronto, Canada.
Meng H, et al. Can J Anaesth. 27 octobre 2015. [sous presse]
Science â Demande de participation pour un sondage relatif au cannabis et Ă la nourriture
LâInstitute of Psychology, Health and Society de lâUniversitĂ© de Liverpool organise une Ă©tude sur le cannabis et la nourriture. Les participants doivent avoir plus de 18 ans et avoir consommĂ© du cannabis au moins une fois pendant les six derniers mois.
Monde â Une tentative de dĂ©criminalisation des Nations Unies contrecarrĂ©e
Une tentative des Nations Unies auprĂšs des pays membres, afin de dĂ©criminaliser la possession et la consommation de toutes drogues, a Ă©tĂ© contrecarrĂ©e, a indiquĂ© la BBC. Un article de lâOffice on Drugs and Crime (UNODC) des Nations Unies a Ă©tĂ© retirĂ© Ă la suite de pressions dâau moins un pays. Le document, qui a fait lâobjet dâune fuite, recommandait aux membres des Nations Unies de considĂ©rer la « dĂ©criminalisation et la possession de drogues destinĂ©es Ă la consommation personnelle. » Il Ă©tait indiquĂ© que lâarrestation et lâincarcĂ©ration Ă©taient des mesures disproportionnĂ©es.
Science/Animal â Comment le systĂšme endocannabinoĂŻde pourrait ĂȘtre impliquĂ© dans lâautisme
Une Ă©tude sur des souris suggĂšre que lâactivation des rĂ©cepteurs CB1 par lâendocannabinoĂŻde anandamide, qui implique lâhormone oxytocine, contrĂŽle la rĂ©compense de lâinteraction sociale. Les auteurs ont Ă©crit que « les dĂ©ficits du mĂ©canisme de signalisation pourrait contribuer Ă la dĂ©ficience sociale des troubles du spectre autiste, et pourrait prĂ©senter une voie royale pour le traitement de cette pathologie. »
Department of Anatomy and Neurobiology, University of California, Irvine, ETATS-UNIS.
Wei D, et al. Proc Natl Acad Sci U S A. 26 octobre 2015. [sous presse]
Science/Cellules â Le CBD pourrait amĂ©liorer la fonction de la barriĂšre hĂ©mato-encĂ©phalique
Dans le modĂšle cellulaire de la barriĂšre hĂ©mato-encĂ©phalique, le CBD a empĂȘchĂ© la croissance de la permĂ©abilitĂ© causĂ©e par la privation dâoxygĂšne et de glucose. Cet effet a Ă©tĂ© transmis par le rĂ©cepteur PPAR-Gamma et par le rĂ©cepteur 5-HT1A. Les auteurs ont conclu que « ces donnĂ©es suggĂšrent que lâactivitĂ© de la barriĂšre hĂ©mato-encĂ©phalique pourrait reprĂ©senter un mĂ©canisme non reconnu Ă ce jour de neuro-protection par le CBD induit de lâAVC ischĂ©mique. »
School of Medicine, University of Nottingham, Royal Derby Hospital, Royaume-Uni.
Hind WH, et al. Br J Pharmacol.24 octobre 2015. [sous presse]
Science/Homme â Chez la souris, une crĂšme Ă base de CBD a amĂ©liorĂ© les symptĂŽmes de la sclĂ©rose en plaques
Des chercheurs se sont intĂ©ressĂ©s Ă lâefficacitĂ© de la nouvelle formule de cannabidiol (CBD) comme traitement local dâun modĂšle expĂ©rimental de lâencĂ©phalomyĂ©litis auto-immune, un modĂšle de la sclĂ©rose en plaques.
Les rĂ©sultats ont montrĂ© que le traitement quotidien avec une crĂšme en application topique Ă 1 % de CBD pourrait exercer des effets neuro-protecteurs, faire diminuer le score clinique de la maladie, en recouvrement de la paralysie des pattes arriĂšre. Le CBD prĂ©sente des effets significatifs sur les paramĂštres de lâinflammation.
IRCCS Centro Neurolesi "Bonino-Pulejo", Messina, Italie.
Giacoppo S, et al. Daru 2015;23(1):48.
Science/Animal â Les effets protecteurs de la silymarine sur le foie implique les rĂ©cepteurs cannabinoĂŻdes
La silymarine, un extrait du lait du chardon Marie (Silybum marianum) augmente le nombre de rĂ©cepteurs CB2 et rĂ©duit le nombre de rĂ©cepteurs CB1. Les chercheurs ont montrĂ© quâils ont identifiĂ© un nouveau mĂ©canisme de lâeffet hĂ©patoprotecteur de la silymarine via la modulation des rĂ©cepteurs cannabinoĂŻdes de la rate fibreuse. »
Department of Biochemistry, Faculty of Pharmacy, Zagazig University, Ăgyptien.
El Swefy S, et al. Naunyn Schmiedebergs Arch Pharmacol. 16 octobre 2015. [sous presse]
Science/Animal â Dans le modĂšle animal de la schizophrĂ©nie, le THC et les endocannabinoĂŻdes agissent diffĂ©remment
Se servant du modĂšle animal de la schizophrĂ©nie, des chercheurs ont comparĂ© les effets sur lâactivitĂ© neuronale de lâactivitĂ© de lâadministration systĂ©matique de THC avec une substance (URB597), qui inhibe la dĂ©gradation de lâanandamide. Ils ont repĂ©rĂ© diffĂ©rents effets sur le cerveau et ont conclu quâ « une telle information est importante pour comprendre pourquoi la marijuana et lâusage dâun cannabinoĂŻde synthĂ©tique peuvent ĂȘtre contre-indiquĂ©s pour des patients schizophrĂšnes , alors quâune amĂ©lioration par les endocannabinoĂŻdes peut fournir une nouvelle approche thĂ©rapeutique. »
Department of Pharmacology and Center for Biomedical Neuroscience, University of Texas Health Science Center San Antonio, Etats-Unis.
Aguilar DD, et al. J Psychopharmacol. 28 octobre 2015. [sous presse]
Science/Homme â Lors dâune Ă©tude clinique, il nâa Ă©tĂ© observĂ© aucun effet de la dose unique deTHC administrĂ©e pour traiter la douleur abdominale rĂ©sultant dâune pancrĂ©atite chronique
Pour les 24 patients qui souffraient de douleurs abdominals causĂ©es par une pancrĂ©atite chronique, et qui ont reçu une dose de 8 mg de THC ou 5 ou 10 mg de diazepam en essai croisĂ©, il nâa pas Ă©tĂ© trouvĂ© de diffĂ©rence significative quant Ă lâintensitĂ© de la douleur, la vivacitĂ©, lâhumeur, le calme et lâĂ©quilibre. Les auteurs ont Ă©crit quâune simple dose de delta-9-THC nâĂ©tait as efficace pour rĂ©duire la douleur chronique due Ă une pancrĂ©atite chronique, mais Ă©tait bien tolĂ©rĂ©e, avec seulement des effets contraires modĂ©rĂ©s. »
Department of Surgery, Radboud University Medical Center, Nijmegen, Hollande.
de Vries M, et al. Br J Clin Pharmacol. 27 octobre 2015. [sous presse]
Science/Homme â La nabilone nâa pas rĂ©duit la douleur et les nausĂ©es des patients atteints de cancer du cou et de la tĂȘte
Il a Ă©tĂ© administrĂ© Ă 56 patients traitĂ©s pour un cancer du cou et de la tĂȘte de la nabilone ou un placĂ©bo pendant et aprĂšs la radiothĂ©rapie. Ils nâont pu bĂ©nĂ©ficier dâaucun effet du cannabinoĂŻde qui agit de maniĂšre similaire au THC. La nabilone nâa eu aucun effet sur la qualitĂ© de la vie, de la douleur, des nausĂ©es, de lâappĂ©tit, du poids, de lâhumeur et du sommeil. Les auteurs ont conclu quâau dosage administrĂ© de nabilone, comparĂ© au placĂ©bo, nâĂ©tait pas assez puissant pour amĂ©liorer la qualitĂ© de vie des patients.
Canada Faculty of Medicine, Laval University, Québec, Canada.
CÎté M, et al. Ann Otol Rhinol Laryngol. 25 octobre 2015. [sous presse]
Science/Homme â Des doses fortes de THC pourraient entrainer des effets secondaires significatifs
Dans une Ă©tude contrĂŽlĂ©e par placĂ©bo sur douze patients dĂ©pendant aux opioĂŻdes, et qui ont continuĂ© Ă prendre des opioĂŻdes, 40 mg de THC ont causĂ© une accĂ©lĂ©ration du rythme cardiaque, et de lâanxiĂ©tĂ©, ce qui a donc conduit Ă une diminution de la dose. Ces effets avaient dĂ©jĂ Ă©tĂ© observĂ©s aprĂšs lâadministration Ă un patient de 20 mg de THC. Cette Ă©tude souligne la nĂ©cessitĂ© de trouver la bonne dose de THC pour chaque patient.
University of Kentucky College of Medicine, Center on Drug and Alcohol Research, Lexington, Etats-Unis.
Jicha CJ, et al. Drug Alcohol Depend. 9 octobre 2015 Oct 9. [sous presse]