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IACM-Bulletin du 9 mai 2018
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Science/Homme — L'usage de cannabis réduit la mortalité chez les patients brûlés
Dans une étude portant sur 3299 patients brûlés, l'usage de cannabis était associé à une mortalité plus faible et à des séjours hospitaliers plus courts que chez les non-utilisateurs et les utilisateurs d'autres médicaments. Des chercheurs du Centre Jaycee Burn de Caroline du Nord à Chapel Hill, aux États-Unis, ont analysé les données de tous les patients admis dans le centre en 2015.
Tous les patients admis ont été testés pour usage de médicaments, ainsi que d'amphétamine, de cocaïne, de cannabis et d'alcool, et 56% ont été testés positifs pour au moins une substance. Le cannabis était le plus répandu dans 29% des cas, suivi de l'alcool, de la cocaïne et ensuite de l'amphétamine. Les patients qui ont été testés positifs au cannabis ont eu une durée de séjour à l'hôpital plus courte que les non-utilisateurs et les utilisateurs d'autres médicaments. La mortalité était de 4% chez les patients ayant un dépistage positif à la cocaïne et à l'amphétamine, ainsi que chez ceux qui avaient un test négatif pour les médicaments et l'alcool. La mortalité était de 8% pour les personnes qui avaient consommé de l'alcool et de 1% pour les personnes dont le test de dépistage du cannabis était positif.
Science/Homme — Lors d’une étude ouverte un extrait de cannabis contenant du THC et du CBD a réduit les crises d'épilepsie
Lors d’une étude ouverte avec 57 patients souffrant de diverses formes d'épilepsie, un extrait de cannabis avec un rapport CBD/THC de 20 pour 1 a réduit la gravité de la maladie. L'enquête a été réalisée par des chercheurs de l'Unité de Neurologie Pédiatrique du Centre Médical de Tel Aviv, en Israël. Les patients âgés de 1 à 20 ans ont été traités pendant au moins 3 mois avec un suivi médian de 18 mois. La dose quotidienne moyenne de CBD était de 11,4 mg/kg de poids corporel, correspondant à 0,55 mg de THC/kg de poids corporel. 46 patients ont été inclus dans l'analyse d'efficacité.
Vingt-six patients (56%) ont présenté une réduction d'au moins 50% de la fréquence mensuelle moyenne des crises. Il n'y avait pas de différence statistiquement significative dans le taux de réponse parmi les diverses étiologies d'épilepsie, et la souche de cannabis utilisée. Un âge plus jeune au début du traitement (moins de 10 ans) et une dose plus élevée étaient associés à une meilleure réponse au traitement. Les auteurs ont écrit que leurs "résultats suggèrent que l'ajout d'extrait de cannabis enrichi au CBD au régime des traitements des patients souffrant d'épilepsies réfractaires peut entraîner une réduction significative de la fréquence des crises selon les rapports des parents." Cependant, les effets peuvent être dus au THC, au moins en partie.
Science/Homme — Selon une étude de grande envergure l'usage aigu du cannabis peut réduire l'anxiété et la dépression
Le cannabis réduit les symptômes de la dépression, de l'anxiété et du stress selon une étude réalisée par des chercheurs de l’Université de l’État de Washington à Pullman, États-Unis. En utilisant les données d'une application, ils ont analysé 11 953 prises de cannabis chez des personnes souffrant de dépression (3151 prises de cannabis), d'anxiété (5085) et de stress (3717). L'application (StrainprintTM) fournit aux utilisateurs de cannabis médical un moyen de suivre les changements des symptômes en fonction des différentes doses et des souches de cannabis.
Les utilisateurs de cannabis médical ont perçu une réduction de 50% de la dépression et une réduction de 58% de l'anxiété et du stress suite à l'usage de cannabis. Deux bouffées étaient suffisantes pour réduire l'intensité de la dépression et de l'anxiété, tandis que 10 bouffées ou plus produisaient les plus grandes réductions perçues du stress. Les souches présentant un taux élevé de CBD et un faible taux de THC étaient associées aux changements les plus importants lors des évaluations de la dépression, alors que les souches ayant un taux élevé de CBD et un taux de THC élevé ont produit les plus grands changements perçus dans le stress.
Science/Homme — Le CBD peut être utilisé contre l'anxiété et la dépression sans altérer le sommeil normal
Cannabidiol (CBD), un composé non-psychédélique de la plante de cannabis, ne modifie pas le cycle du sommeil normal. Ceci est le résultat d'une étude clinique menée auprès de 27 volontaires sains, qui ont reçu soit du CBD (300 mg) soit un placebo en double aveugle par des chercheurs de l'Université de São Paulo, au Brésil. Le CBD ou le placebo ont été administrés 30 min avant le début des enregistrements de polysomnographie qui ont duré 8 heures. Au cours de la polysomnographie, un certain nombre de paramètres liés au sommeil sont mesurés, y compris les mouvements des jambes, les mouvements oculaires et l'activité électrique du cerveau.
Le médicament n'a pas induit d'effet significatif. Les auteurs ont écrit que "contrairement aux médicaments anxiolytiques et antidépresseurs tels que les benzodiazépines et les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, l'administration aiguë d'une dose anxiolytique de CBD ne semble pas interférer avec le cycle du sommeil des volontaires sains. Les présents résultats soutiennent la proposition que le CBD ne modifie pas l'architecture normale du sommeil."
En bref
Science/Homme — L'effet du cannabis sur les adolescents sur les performances cognitives exagéré
Un examen de 69 études sur les effets du cannabis sur la fonction cognitive chez les jeunes a conclu que "les associations entre consommation de cannabis et fonctionnement cognitif dans les études transversales des adolescents et des jeunes adultes sont faibles et peuvent être d'une importance clinique discutable pour la plupart des personnes. De plus, l'abstinence de plus de 72 heures diminue les déficits cognitifs associés à la consommation de cannabis."
Département de Psychiatrie, École de Médecine Perelman, Université de Pennsylvanie, États-Unis.
Cobb Scott J, et al. JAMA Psychiatry. 18 Avril 2018. [in press]
Science/Homme — L'usage de cannabis était associé à un risque plus faible de fibrillation auriculaire
Chez les patients insuffisants cardiaques, les utilisateurs de cannabis étaient moins susceptibles d'avoir une fibrillation auriculaire que les non-utilisateurs (19,1% contre 21,4%). Les chercheurs ont utilisé une base de données de 3 950 392 patients admis à l'hôpital avec un diagnostic d'insuffisance cardiaque aux États-Unis en 2014. Parmi eux, il y avait 17 755 consommateurs de cannabis. Ils ont écrit, que ce risque réduit n'a pas été expliqué par d'autres raisons, par exemple l'âge.
Département de Médecine Interne, Hôpital et Centre Médical d'Englewood, États-Unis.
Adegbala O, et al. Am J Cardiol. 28 Mar 2018. [in press]
Science/Homme — De fortes doses de THC par voie orale réduisent la consommation de THC inhalé
Dans une étude avec 13 utilisateurs quotidiens de cannabis, l'administration de 120, 180 ou 240 mg de THC (dronabinol) par jour divisés en 3 doses (3 fois 40, 60 ou 80 mg) réduit la consommation de cannabis inhalé avec de fortes concentrations de THC/dronabinol. . Les auteurs ont conclu que "l'administration chronique de dronabinol peut réduire l'auto-administration de cannabis chez les consommateurs quotidiens de cannabis."
École de Médecine de l'Université Johns Hopkins, Baltimore, États-Unis.
Schlienz NJ, et al. Drug Alcohol Depend. 2018;187:254-260.
Science/Homme — L'utilisation du cannabis n'a aucun effet sur la structure cérébrale
Dans une étude portant sur 622 jeunes adultes australiens âgés en moyenne de 25,9 ans, l'usage de cannabis n'était pas lié à la structure du cerveau. Les chercheurs ont étudié le volume de 7 régions du cerveau, y compris le thalamus, l'hippocampe et l'amygdale par imagerie par résonance magnétique (IRM). Cependant, une consommation élevée de cigarettes était associée à un volume du thalamus significativement plus petit.
Institut de la Génétique Psychiatrique et Comportementale de Virginie, Université du Commonwealth de Virginie, États-Unis.
Gillespie NA, et al. Addiction. 24 Avr 2018. [in press]
Science/Homme — Le CBD a réparé les effets négatifs de l'usage régulier du cannabis sur une certaine région du cerveau
Dans une étude ouverte auprès de 18 consommateurs réguliers de cannabis, qui ont pris 200 mg de CBD par jour pendant environ 10 semaines, le volume de certaines zones de l'hippocampe du cerveau a augmenté. L'usage intensif de cannabis peut avoir un effet négatif sur ces zones.
Institut de Santé et de Recherche Médicale d’Illawarra, Université de Wollongong, Australie.
Beale C, et al. Cannabis Cannabinoid Res. 2018;3(1):94-107.
Science/Homme — Le lupus érythémateux disséminé était associé à un système endocannabinoïde altéré
Par rapport aux sujets sains, les concentrations sanguines de l'endocannabinoïde 2-AG (2-arachidonoylglycérol) ont augmenté chez les patients atteints de lupus érythémateux disséminé. Les niveaux les plus élevés de 2-AG étaient associés à une activité plus faible de la maladie.
Département de médecine, Université Campus Bio-Medico de Rome, Italie.
Navarini L, et al. Int J Biochem Cell Biol. 2018;99:161-168.
Science/Homme — Le nombre de récepteurs cannabinoïdes 1 est augmenté dans la graisse brune
L'activation du tissu adipeux brun par le froid augmente la densité des récepteurs CB1. En revanche, les hommes en surpoids avec une activité réduite de la graisse brune ont montré une diminution du nombre de récepteurs CB1 dans le tissu adipeux brun.
Université de Turku, Finlande.
Lahesmaa M, et al. Diabetes. 12 Avr 2018. [in press]
Science/Homme — La douleur aiguë est réduite par le THC
Dans une étude avec 24 volontaires sains, qui ont reçu soit du paracétamol (1000 mg), soit du THC (10 mg), soit du prométhazine (50 mg) ou un placebo, le THC et le prométhazine ont réduit la sensation de douleur. Les chercheurs ont utilisé différentes tâches, qui ont provoqué des douleurs électriques, de pression, de chaleur, de froid et inflammatoires. Ils ont montré que "les seuils de douleur déterminés en utilisant cette batterie de test de douleur ne sont pas entraînés par la sédation."
Centre de Recherche pour les MĂ©dicaments Humain, Leiden, Pays-Bas.
van Amerongen G, et al. Eur J Pain. 10 Avr 2018. [in press]
Science/Cellules — Le CBD a des propriétés anti-inflammatoires dans un modèle de dermatite de contact allergique
Dans un modèle de dermatite de contact allergique avec des cellules cutanées humaines (kératinocytes), le CBD exerce des effets anti-inflammatoires. Le CBD a élevé les taux de l'endocannabinoïde anandamide et inhibé la libération de plusieurs cytokines, qui sont associées à l'inflammation, notamment le facteur de nécrose tumorale alpha (TNF-alpha) et l'interleukine-6.
Conseil National de Recherches, Italie.
Petrosino S, et al. J Pharmacol Exp Ther. 9 Avr 2018. [in press]
Science/Homme — L'utilisation du cannabis est associée à une densité normale de la matière grise du cerveau chez les patients atteints de schizophrénie
La consommation de cannabis chez les adolescents était associée à des réductions atténuées de la densité de la matière grise, comparativement aux non-utilisateurs, chez les patients souffrant de schizophrénie. La densité totale et régionale de la matière grise chez les personnes souffrant de psychose et chez les adolescents usager de cannabis n'était pas différente de celle des sujets en bonne santé.
Département de Psychiatrie, Centre Médical du Sud-Ouest UT, États-Unis.
Abush H, et al. Psychiatry Res. 28 Mar 2018. [in press]
Science/Animal — Les endocannabinoïdes réduisent l'anxiété
L’augmentation de la concentration des endocannabinoïdes anandamide et 2-AG (2-arachidonoylglycerol) par l’inhibition de leur dégradation par l’inhibition de l'activité des enzymes FAAH et MAGL produit des effets anti-anxiété chez les souris stressées.
Département de Psychiatrie et Sciences du Comportement, Centre Médical de l'Université Vanderbilt, Nashville, États-Unis.
Bedse G, et al. Transl Psychiatry. 2018;8(1):92.
Science/Cellules — Le chanvre présente un potentiel pour le traitement du cancer de l'ovaire
Les chercheurs ont utilisé des cellules d'ovaires cancéreuses pour étudier les effets du chanvre sur leur croissance. Ils ont démontré dans deux études qu'un extrait de chanvre du Kentucky ralentissait la migration cellulaire et inhibait donc les métastases, et que l'extrait réduisait la sécrétion d'interleukine-1 bêta. Cette cytokine stimule la croissance du cancer. Les auteurs ont conclu que "le chanvre KY ralentit le cancer de l'ovaire comparable ou même mieux que le médicament contre le cancer de l'ovaire Cisplatin."
Université de Sullivan College of Pharmacy, Kentucky, États-Unis.
Présentation, Meeting de Biologie Expérimentale 2018, Avril 21-25, San Diego