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IACM-Bulletin du 7 juin 2004
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Etats-Unis â Le Vermont est le neuviĂšme Ă©tat Ă autoriser lâusage mĂ©dical du cannabis
Le 19 mai, le SĂ©nat a rendu un projet de loi autorisant lâusage mĂ©dical de la marijuana, ultime procĂ©dure lĂ©gislative. Le gouverneur James Douglas a indiquĂ© que ce projet pourrait passer sans nĂ©cessiter sa signature. Le Vermont devient ainsi le neuviĂšme Ă©tat amĂ©ricain Ă autoriser des patients reconnus Ă cultiver, Ă dĂ©tenir et Ă consommer du cannabis Ă des fins mĂ©dicales sans craindre dâĂȘtre poursuivi. AprĂšs Hawaii, câest le deuxiĂšme Ă©tat Ă procĂ©der non pas suite Ă une initiative dâĂ©lecteurs mais via la lĂ©gislature de lâĂ©tat. LâAlaska, lâArizona, la Californie, le Colorado, Hawaii, le Maine, le Nevada, lâOregon et lâEtat de Washington disposent dĂ©jĂ de lois similaires.
Cette loi est lâaboutissement de plus de trois ans dâefforts. MalgrĂ© le vaste soutient de lâopinion publique, le projet a du faire face Ă lâopposition de nombreuses personnalitĂ©s parmi lesquelles lâancien gouverneur Howard Dean et son successeur James Douglas.
Contrairement aux autres Ă©tats, câest la direction rĂ©gionale de lâordre public - gĂ©rant notamment la police de lâĂ©tat - qui est responsable de lâapplication de la loi et non la direction rĂ©gionale de la santĂ©. La loi nâautorise que la possession de trois plants de cannabis. En outre, le patient et un personnel soignant doivent sâinscrire auprĂšs de la direction rĂ©gionale de lâordre public. La marijuana devra par ailleurs ĂȘtre stockĂ©e dans un endroit fermĂ© Ă clĂ©, accessible uniquement par le malade et son soignant.
M. Douglas prĂ©cise quâil croit que « les procĂ©dures pour contrĂŽler la distribution du produit » ont contribuĂ© Ă rassurer « une majoritĂ© des reprĂ©sentants du peuple - mais aussi beaucoup de citoyens du Vermont â quâil Ă©tait sereinement envisageable de faire passer ce projet de loi »
(Sources : Associated Press du 19 mai 2004, MPP du 20 mai 2004)
Science â selon une nouvelle Ă©tude, pas de preuves que la consommation de cannabis entraĂźne des troubles psychologiques
DiffĂ©rents rapports indiquent que les jeunes personnes consommant du cannabis ont tendance Ă faire face Ă des difficultĂ©s psychologiques ou sociales. Toutefois, selon les rĂ©sultats dâune Ă©tude publiĂ©e le 15 mai dans The Lancet, il nâexiste pas de preuve que la consommation de cannabis soit directement liĂ©e Ă de tels problĂšmes.
Selon le Dr. John Macleod de lâUniversitĂ© de Birmingham en Grande Bretagne et ses collĂšgues « Les preuves disponibles ne crĂ©ditent pas fondamentalement lâexistence dâune relation causale forte entre la consommation de cannabis et la dĂ©tresse psychosociale mais ne permettent pas non plus de rejeter une telle idĂ©e »
« Les Ă©lĂ©ments mettant en Ă©vidence le rapprochement entre le cannabis et ces problĂšmes ne manquent pas, mais il peut y avoir plusieurs explications Ă cette association. » prĂ©cise-t-il Ă lâagence Reuters, citant des facteurs tels que lâexistence dâĂ©vĂ©nements malheureux au cours de la petite enfance, associables avec la consommation de cannabis et des problĂšmes psychosociaux. M. Macleod et son Ă©quipe ont examinĂ© plus de 48 Ă©tudes Ă long terme. Seize dâentre elles fournissent des donnĂ©es dâune trĂšs grande qualitĂ© sur lâassociation entre consommation de stupĂ©fiants chez les adolescents et les jeunes adultes avec des problĂšmes psychologiques ou sociaux ultĂ©rieurs.
DâaprĂšs Dr. Franjo Grotenhermen de lâinstitut allemand Nova « Les propos sur les dangers du cannabis sont souvent exagĂ©rĂ©s ». Toutefois, prĂ©cise-t-il Ă lâagence Reuters « il y a des raisons de croire que le cannabis peut engendrer des difficultĂ©s psychologiques et sociales chez les jeunes mĂȘme si cette relation de cause Ă effet nâest pas encore prouvĂ©e ». Cependant, « il y aurait des quelques raisons de croire que la pĂ©nalisation du produit joue un rĂŽle important dans sa consommation chez les jeunes »
(Sources : Reuters du 17 Mai 2004, Macleod J, et al. Lancet 2004;363(9421):1579-88; Grotenhermen F. Lancet 2004;363(9421):1568-9.)
En bref
Canada â Bayer demande la mise sur le marchĂ© du Sativex
La compagnie pharmaceutique Bayer a procĂ©dĂ© Ă la demande de mise sur le marchĂ© pour son mĂ©dicament Ă base de Cannabis au Canada. Lâallemand Bayer et le britannique GW Pharmaceuticals ont annoncĂ© le 11 mai quâils avaient fait officiellement la demande dâune licence au ministĂšre de la santĂ© pour le Sativex, un spray oral. Un porte parole de SantĂ© Canada a indiquĂ© quâil fallait gĂ©nĂ©ralement 18 mois au ministĂšre pour examiner une telle requĂȘte. DâaprĂšs un porte parole de Bayer, les deux entreprises sont confiantes suite aux premiers entretiens avec le ministĂšre. (Source : Canadian Press du 11 mai 2004)
Science â SclĂ©rose en plaques
Au moyen dâune enquĂȘte anonyme sur Internet, des chercheurs australiens ont demandĂ© aux malades de la sclĂ©rose en plaques quels Ă©taient les facteurs qui influaient sur leur Ă©tat. De septembre 2001 Ă juillet 2002, plus de 2529 personnes ont rĂ©pondu au questionnaire. Les facteurs bĂ©nĂ©fiques les plus souvent citĂ©s sont la consommation de cannabis, les bains frais, la mĂ©ditation et des mesures diĂ©tĂ©tiques. Les facteurs nĂ©gatifs rapportĂ©s sont lâexposition au stress, Ă la chaleur et aux infections virales. (Source : Simmons RD, et al. Mult Scler 2004;10(2):202-11)
Russie â DĂ©pĂ©nalisation pour les petites quantitĂ©s
Une nouvelle loi sur les stupĂ©fiants a pris effet le 12 mai en Russie. Celle-ci dĂ©pĂ©nalise dĂ©sormais la possession de petites quantitĂ©s. Sous lâancienne loi, la possession dâune simple cigarette de cannabis pouvait entraĂźner une peine de trois ans de prison. A prĂ©sent, les personnes prises en possession de moins de 10 fois la « dose moyenne unitaire » ne seront plus poursuivis pour crime mais punis dâune amende. La limite pour la marijuana est de 20 grammes et pour le haschich de 5 grammes. La possession entre 10 et 50 fois la dose moyenne unitaire est passible dâune beaucoup plus grosse amende (Source : Drug War Chronicle du 14 Mai 2004)