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IACM-Bulletin du 6 septembre 2008

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Science — la nabilone a Ă©tĂ© efficace pour traiter les sueurs nocturnes de quatre patients atteints d’un cancer Ă  un stade avancĂ©

Un chercheur d’un service de MĂ©decine palliative de l’universitĂ© de Toronto au Canada a prĂ©sentĂ© quatre cas de rĂ©ussite du traitement des sueurs nocturnes avec la nabilone, un dĂ©rivĂ© synthĂ©tique du dronabinol, chez des patients souffrant de cancer Ă  un stade avancĂ©. Les sueurs nocturnes constituaient les prĂ©occupations symptomatiques les plus signifiantes chez ces patients qui avaient Ă©tĂ© dirigĂ©s vers l’hĂŽpital. Sur une Ă©chelle de 0 (absence de sueurs nocturnes) Ă  10 (fortes sueurs nocturnes), l’intensitĂ© moyenne des sueurs Ă©tait de 7,75. On a administrĂ© 1 mg de nabilone par jour au coucher Ă  deux patients et 1 mg deux fois par jour aux deux autres patients qui souffraient en plus de douleurs puissantes, de nausĂ©es et de perte de l’appĂ©tit. Dans les 48 heures qui ont suivi l’administration, tous ces patients ont notĂ© une amĂ©lioration de leur Ă©tat. AprĂšs deux jours de traitement, le niveau des sueurs nocturnes a encore diminuĂ© pour atteindre une intensitĂ© moyenne de 2,75, puis de seulement 2,00 aprĂšs 14 jours de traitement. Aucun effet secondaire n’a Ă©tĂ© relevĂ©.

Les sueurs nocturnes appartiennent aux nombreux symptĂŽmes dont souffrent les patients atteints de cancer Ă  un stade avancĂ©. En persistant, elles diminuent la qualitĂ© de vie des patients car elles troublent leur sommeil. Une Ă©tude rĂ©cente a montrĂ© que ces sueurs font partie d’un ensemble de symptĂŽmes caractĂ©ristiques auquel appartiennent Ă©galement la perte de l’appĂ©tit et la rĂ©duction du poids. De plus, ces sueurs sont l’un des symptĂŽmes qui empirent quand les patients arrivent en fin de vie. D’autres mĂ©dicaments disponibles se rĂ©vĂšlent souvent inefficaces.

(Source: Maida V. Nabilone for the treatment of paraneoplastic night sweats: a report of four cases. J Palliat Med 2008;11(6):929-34.)

Science — selon un rapport de cas, le dronabinol a Ă©tĂ© efficace pour traiter les troubles hyperkynĂ©tiques dus Ă  un dysfonctionnement cellulaire rare

Un chercheur du service de Neurologie de l’universitĂ© du Michigan, aux États-Unis, a prĂ©sentĂ© le cas d’une femme ĂągĂ©e de 24 ans qui souffrait de troubles hyperkynĂ©tiques dus Ă  une dysfonction cellulaire rare (cytopathie mitochondriale). Cette patiente a bien rĂ©pondu aux traitements Ă  base de produits issus du cannabis et qui se sont montrĂ©s efficaces: du cannabis fumĂ© par automĂ©dication et un traitement avec du dronabinol par voie orale, Ă  raison de 5 mg trois fois par jour. Avant les traitements, la femme prĂ©sentait des tremblements, une dystonie gĂ©nĂ©ralisĂ©e et des troubles hyperkynĂ©tiques. Il lui Ă©tait difficile de maintenir son poids de 36 kg, probablement Ă  cause de la forte demande en calories de ses mouvements combinĂ©s avec une perte de l’appĂ©tit.

Enceinte Ă  l’ñge de 26 ans, on lui a administrĂ© du dronabinol (THC) afin de l’aider Ă  mieux contrĂŽler les mouvements involontaires et d’accroĂźtre son poids pendant la grossesse. D’autres mĂ©dicaments qui auraient pu ĂȘtre utilisĂ©s afin de contrĂŽler ses mouvements lui Ă©taient contre-indiquĂ©s. L’utilisation rĂ©guliĂšre du dronabinol lui a permis de rĂ©duire les troubles hyperkynĂ©tiques sans signe de dĂ©veloppement d’une tolĂ©rance ni la nĂ©cessitĂ© d’augmenter les doses. Finalement, elle a pris 20 kg pendant sa grosses et a accouchĂ© sans complications d’un bĂ©bĂ© visiblement en bonne santĂ©.

(Source : Farooq MU, Ducommun E, Goudreau J. Treatment of a hyperkinetic movement disorder during pregnancy with dronabinol. Parkinsonism Relat Disord., du 7 août 2008 [publication électronique avant impression]

En bref

Science — activitĂ© antibactĂ©rienne

Des chercheurs italiens ont dĂ©couvert que certains cannabinoĂŻdes naturels, tels que le cannabidiol, le cannabichromene, le cannabigĂ©rol, le dronabinol et le cannabinol offrent une activitĂ© antibactĂ©rienne Ă  l’égard de souches de staphylocoques rĂ©sistantes Ă  certains antibiotiques. Ils ont remarquĂ© que l’usage de cannabinoĂŻdes en tant qu’agents systĂ©miques antibactĂ©riens doit encore ĂȘtre testĂ© dans des essais cliniques, mais que leur application locale sur la peau, afin de rĂ©duire les staphylocoques rĂ©sistants, « semble ĂȘtre prometteur ». (Source : Appendino G, et al. J Nat Prod 2008;71(8):1427-30.)

Australie — soutien pour l’usage mĂ©dical de la marijuana

Dans un sondage sur le thĂšme de la stratĂ©gie nationale de lutte contre les drogues rĂ©alisĂ© en 2007, plus de 23 000 Australiens de plus de 12 ans ont Ă©tĂ© questionnĂ©s sur leur usage et leur attitude envers diffĂ©rentes opinions en matiĂšre de drogues, il en est ressorti que 68,6 % des personnes questionnĂ©es Ă©taient favorables Ă  un changement de la lĂ©gislation qui autoriserait l’usage mĂ©dical de la marijuana.

Pour plus d’information, consultez : http://www.aihw.gov.au/publications/index.cfm/title/10579#full_publication.

Les informations sur l’enquĂȘte figurent dans le chapitre 4 ("Community support for drug-related policy"). (Source : Australian 2007 National Drug Strategy Household Survey)

Etats-Unis — Californie

Cette semaine, le sĂ©nat de l’État de Californie a votĂ© un projet de loi qui rendrait illĂ©gal le licenciement d’un employĂ© pour le seul motif que celui-ci consomme du cannabis. Ce projet renverserait une dĂ©cision rendue prĂ©cĂ©demment cette annĂ©e qui maintenait le renvoi d’un employĂ© qui ne s’était pas prĂ©sentĂ© Ă  un test de drogues, en ayant auparavant averti son employeur qu’il faisait usage de cannabis Ă  des fins mĂ©dicales en dehors de ses heures de travail. Il reste maintenant au projet d’ĂȘtre signĂ© par le Gouverneur Arnold Schwarzenegger. (Source : Ukiah Daily Journal, du 25 aoĂ»t 2008)

Etats-Unis — Californie

Le 25 aoĂ»t, le procureur gĂ©nĂ©ral de la Californie, Jerry Brown a promulguĂ© de nouvelles directives Ă  propos de l’usage mĂ©dical du cannabis : les patients qualifiĂ©s et les soignants peuvent possĂ©der jusqu’à 230 grammes de plants sĂ©chĂ©s de marijuana et cultiver jusqu’à 6 plants adultes (ou 12 jeunes plants), Ă  moins qu’un mĂ©decin en recommande des quantitĂ©s plus importantes. Dans cette recommandation de 11 pages, Jerry Brown demande aux agents fĂ©dĂ©raux de ne pas arrĂȘter les patients qui font usage du cannabis conformĂ©ment aux dispositions de la loi en vigueur dans l’État. De plus, la directive stipule qu’un dispensaire opĂ©rant de façon bĂ©nĂ©vole est lĂ©gal. Les directives ont provoquĂ© des discussions controversĂ©es. (Sources : Times-Standard, du 26 aoĂ»t 2008 ; Inland Valley Daily Bulletin, du 27 aoĂ»t 2008)

Science — performances neurocognitives

24 sujets, dont 12 consommateurs occasionnels et 12 consommateurs rĂ©guliers de cannabis, ont participĂ© Ă  des tests neurocognitifs aprĂšs avoir consommĂ© la drogue. Les deux groupes ont reçu des doses uniques d’un placebo et de 0,5 mg/kg de poids corporel de dronabinol sous forme de cigarettes, c'est-Ă -dire entre 22,5 – 47,5 mg de THC selon la masse corporelle. Le THC a diminuĂ© significativement la performance des consommateurs occasionnels de cannabis lors de la plupart des tests. En revanche, il n’a pas modifiĂ© celle des gros consommateurs. Les chercheurs ont conclu que « le passĂ© de consommation dĂ©termine fortement la rĂ©ponse comportementale Ă  des doses uniques de THC ». (Source : Ramaekers JG, et al. J Psychopharmacol, du 21 aoĂ»t 2008 [publication Ă©lectronique avant impression]