- Publié
- DerniĂšre actualisation
- temps de lecture
IACM-Bulletin du 5 juillet 2006
- Authors
Allemagne â l'opinion publique est majoritairement favorable Ă l'utilisation mĂ©dicale du cannabis
L'utilisation de produits naturels du cannabis pour traiter les patients atteints dâune maladie grave trouve un large soutien parmi la population allemande. Il en va de mĂȘme pour une prise en charge du dronabinol (principe actif du cannabis) par les caisses dâassurance maladie. Câest ce quâa rĂ©vĂ©lĂ© un sondage menĂ© par lâInstitut dâenquĂȘtes publiques Allensbach au cours du mois de juin. Selon cette enquĂȘte, le pourcentage le plus Ă©levĂ© en faveur de lâutilisation mĂ©dicale du cannabis se composait de personnes ayant suivi des Ă©tudes supĂ©rieures et dâadhĂ©rents des partis politiques hors coalition (libĂ©raux, les verts et les socialistes). Cependant, un taux dâavis favorables (au-delĂ de 70 %) a Ă©galement Ă©tĂ© relevĂ© au sein des milieux dâouvriers et de partisans de la CDU et la CSU.
DâaprĂšs ces rĂ©sultats, 77 % de la population allemande se sont prononcĂ©s pour la lĂ©galisation de lâutilisation des produits naturels du cannabis, tels que la marijuana et le haschich, pour les personnes atteintes dâune maladie grave Ă condition que le mĂ©decin soit dâaccord et sans obligation de prise en charge du traitement Ă base de dronabinol par les caisses dâassurance maladie. Seulement 11 % de la population ont exprimĂ© un avis dĂ©favorable. Quant Ă la question de lâobligation de remboursement du traitement Ă base de dronabinol par les caisses dâassurance maladie, Ă condition que lâeffet positif du mĂ©dicament soit fondĂ©, 77 % des Allemands se sont prononcĂ©s pour, et 7 % seulement contre.
Pour ce sondage reprĂ©sentatif, 1438 citoyens allemands (de plus de 16 ans) ont Ă©tĂ© questionnĂ©s individuellement sur ce quâils savaient et sur ce quâils pensaient de lâutilisation des produits comme le cannabis. Parmi les personnes interrogĂ©es, 69 % ont dĂ©clarĂ© quâils Ă©taient dĂ©jĂ informĂ©s sur l'utilisation mĂ©dicale du cannabis ou des produits de synthĂšse aux effets comparables, contre 31 % qui nâĂ©taient pas informĂ©s du tout.
DâaprĂšs lâAssociation pour le Cannabis MĂ©dical (ACM) Ă Neunkirchen-Seelscheid (Allemagne), qui avait demandĂ© cette Ă©tude, il sâagit du premier sondage reprĂ©sentatif sur le sujet en Europe. Dr. Franjo Grotenhermen, prĂ©sident de lâassociation, sâest fĂ©licitĂ© des rĂ©sultats tout en ajoutant quâil nâen Ă©tait pas vraiment surpris : « Lors de sondages similaires, le pourcentage des opinions favorables au cannabis mĂ©dical a atteint une fourchette de 60% Ă 70 % aux Etats-Unis et 90 % au Canada », a expliquĂ© le Dr. Grotenhermen. « Les gens sont tout Ă fait en mesure de distinguer lâutilisation mĂ©dicale du cannabis de son usage rĂ©crĂ©atif. Je souhaite que les politiciens compĂ©tents se mettent enfin Ă rĂ©flĂ©chir sur le statut lĂ©gislatif si peu satisfaisant. Il faut cesser de pousser les utilisateurs de cannabis mĂ©dical vers des situations dâillĂ©galitĂ©. »
LâĂ©tude de lâInstitut de sondage Allensbach sur le cannabis mĂ©dical est disponible sur Internet (au format PDF) et peut ĂȘtre tĂ©lĂ©chargĂ©e sur
http://www.cannabis-med.org/german/allensbach.pdf
Science â les meilleurs spĂ©cialistes de la douleur considĂšrent les cannabinoĂŻdes comme trĂšs prometteuses parmi lâensemble des molĂ©cules actives sur les douleurs neuropathiques.
Les cannabinoĂŻdes offrent une approche essentielle pour le traitement d'un type de douleurs trĂšs rĂ©pandu, d'aprĂšs les constatations d'un groupe dâalgologues de renom. Ils ont Ă©tĂ© invitĂ©s par MedPanel, pour discuter sur les dĂ©fis liĂ©s au traitement des douleurs neuropathiques (douleurs induites par une lĂ©sion nerveuse) ainsi que sur l'avenir de ces thĂ©rapies. Les douleurs neuropathiques apparaissent souvent chez des patients atteints de diabĂšte, dâun cancer, du VIH, de troubles du systĂšme nerveux central, de sclĂ©rose en plaques ainsi que chez des personnes ayant subi certaines interventions chirurgicales.
Matt Fearer de MedPanal a dĂ©clarĂ© : « Lors du sommet, nous avons demandĂ© au groupe dâĂ©valuer les donnĂ©es issues de nouvelles formes de traitements mĂ©dicamenteux ainsi que celles relatives Ă la classification de substances encore en Ă©tude. Ils en ont conclu que le potentiel thĂ©rapeutique des cannabinoĂŻdes reprĂ©sentait Ă leurs yeux lâapproche la plus intĂ©ressante parmi beaucoup dâautres produits Ă©tudiĂ©s ici. Selon eux, les cannabinoĂŻdes offrent un effet analgĂ©sique puissant, agissent positivement et de maniĂšre Ă©tendue sur le systĂšme nerveux, limitent lâapparition d'effets secondaires et peuvent ĂȘtre utilisĂ©s en association avec beaucoup dâautres types de thĂ©rapies. Cependant il apparaĂźt quâun climat sociopolitique peu propice Ă une autorisation, retarde, voire empĂȘche, la possibilitĂ© dâaccĂšs Ă un traitement Ă fort potentiel pour des millions de personnes atteintes de douleurs neuropathiques. »
MedPanel est une organisation internationale siĂšgeant Ă Cambridge qui met Ă disposition de ses clients une plate-forme scientifique en ligne, pour les conseiller dans des domaines aussi essentiels que lâinvestissement, le dĂ©veloppement des produits et le marketing.
(Source : PRNewswire du 21 juin 2006)
Etats-Unis â la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine contre la sclĂ©rose en plaques finance une Ă©tude menĂ©e par lâuniversitĂ© de Californie sur le cannabis et le THC comme traitement de la SEP
Suite Ă un abandon du soutien financier d'une Ă©tude Ă l'universitĂ© de Californie, câest la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine de la sclĂ©rose en plaques qui a pris le relais. Ainsi lâassociation a dĂ©cidĂ© de financer jusquâĂ la fin (prĂ©vue pour mars 2008) une Ă©tude sur les effets du cannabis fumĂ© et du THC par voie orale pour traiter la SEP. Le Dr. Mark Agius et ses collĂšgues ont dĂ©veloppĂ© un systĂšme permettant de mesurer objectivement lâactivitĂ© musculaire tout spĂ©cialement pour ces recherches. Le Centre dâEtudes sur le cannabis mĂ©dical Ă lâuniversitĂ© de Californie sâest vu privĂ© de son soutien financier alors que les travaux scientifiques de la premiĂšre tranche venaient de sâachever.
Les recherches relatives aux effets du cannabis et du THC sur la spasticitĂ© de la sclĂ©rose en plaques sont contrĂŽlĂ©es placebo et comprennent trois branches, chacune de 20 patients, Ă qui les traitements suivants ont Ă©tĂ© administrĂ©s : du cannabis inhalĂ© et un placebo par voie orale ; un placebo inhalĂ© et du THC par voie orale ; un placebo inhalĂ© et un placebo par voie orale. Il sâagit de la premiĂšre Ă©tude de ce type, financĂ©e par la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine de la sclĂ©rose en plaques.
(Source : http://www.nationalmssociety.org/)
Science â la consommation de cannabis nâaugmente pas le risque de blessures corporelles accidentelles.
Selon une vaste Ă©tude Ă cas contrĂŽlĂ©s, menĂ©e par des chercheurs de lâuniversitĂ© du Missouri Ă Columbia, le cannabis ne prĂ©sente pas une augmentation du risque pour des accidents nĂ©cessitant des soins hospitaliers. Les chercheurs ont Ă©tudiĂ© le rapport entre la consommation illĂ©gale de stupĂ©fiants et les blessures accidentelles chez des adultes entre 18 et 60 ans. Dans le cadre de leur recherche, ils ont questionnĂ© 2161 personnes accidentĂ©es, soignĂ©es dans les services de soins externes ainsi que 1856 sujets tĂ©moins du mĂȘme Ăąge et de mĂȘme sexe.
A lâorigine des blessures on a trouvĂ© 27 % de chutes, 19 % de heurts avec un objet, 18 % dâaccidents de la circulation et 44 % de mĂ©canismes divers. « Dans le cadre de cette Ă©tude, le signalement spontanĂ© dâune consommation de marijuana jusqu'Ă sept jours avant l'accident correspond Ă une rĂ©duction du risque de blessure accidentelle », ont dĂ©clarĂ© les chercheurs. En revanche, la consommation dâautres substances illicites et/ou la consommation rĂ©cente dâalcool (jusquâĂ six heures avant lâaccident) sont en relation avec « une augmentation significative du risque de blessure. ».
(Source : Vinson D. Marijuana and other illicit drug use and the risk of injury: a case-control study. Missouri Medicine 2006;103(2).)
En bref
Etats-Unis â Ă©glise presbytĂ©rienne
Lors de son assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale du 21 juin, l'Ă©glise presbytĂ©rienne a soutenu l'utilisation mĂ©dicale du cannabis pour des personnes atteintes d'une maladie grave. Une rĂ©solution a Ă©tĂ© adoptĂ©e Ă lâunanimitĂ© qui « demande expressĂ©ment une lĂ©gislation fĂ©dĂ©rale autorisant la consommation, la production ainsi que la distribution de cannabis Ă des fins mĂ©dicales ». (Source : Religion News Service du 22 juin 2006)
Science â hypertension artĂ©rielle
Dans un article du Jerusalem Post, le groupe de travail du Dr. Raphael Mechoulam, professeur de lâuniversitĂ© hĂ©braĂŻque de JĂ©rusalem, aurait fabriquĂ© une version synthĂ©tique du cannabinoĂŻde naturel cannabigĂ©rol qui, dans le modĂšle animal (rats), baisserait la tension artĂ©rielle. Toujours dâaprĂšs lâarticle, la molĂ©cule aurait provoquĂ© un relĂąchement des vaisseaux sanguins et possĂšderait des propriĂ©tĂ©s anti-inflammatoires. Yehoshua Maor, lâun des Ă©tudiants travaillant sous la direction du professeur Mechoulam, est lâun des laurĂ©ats du Kaye Innovation Awards. Il a Ă©tĂ© rĂ©compensĂ© par lâuniversitĂ© le 13 juin de cette annĂ©e pour ses travaux sur les effets des cannabinoĂŻdes sur le systĂšme cardio-vasculaire. Sources : Jerusalem Post du 13 juin 2006, eMaxHealth.com du 19 juin 2006)