- Publié
- DerniĂšre actualisation
- temps de lecture
IACM-Bulletin du 30 juin 2008
- Authors
Science â lâutilisation des cannabinoĂŻdes Ă des fins mĂ©dicales nâaugmente pas le risque dâeffets indĂ©sirables dangereux pour la santĂ©
Des chercheurs du Centre de santĂ© de lâuniversitĂ© McGill de MontrĂ©al et de lâuniversitĂ© British Columbia de Vancouver (Canada) ont dĂ©clarĂ© que la consommation de mĂ©dicaments Ă base de cannabinoĂŻdes Ă©tait en hausse augmentant parallĂšlement aussi les prĂ©occupations quant aux manifestations potentielles des effets indĂ©sirables. Le Dr. Mark Ware du Centre de santĂ© de lâuniversitĂ© McGill a dĂ©clarĂ© que lâĂ©quipe de chercheurs a analysĂ© pas moins de 31 Ă©tudes cliniques sur les mĂ©dicaments Ă base de cannabinoĂŻdes, conduites entre 1966 et 2007, et classĂ© les effets indĂ©sirables associĂ©s en deux groupes distincts : les effets dangereux (provoquant le dĂ©cĂšs, lâhospitalisation ou lâinvaliditĂ©) et les effets non dangereux pour la santĂ©.
Dans un communiquĂ© de presse, le Dr. M. Ware a dĂ©clarĂ© : « En rĂ©sumĂ©, nous avons observĂ© une augmentation du nombre des effets indĂ©sirables non dangereux de 86 % chez les patients traitĂ©s avec des cannabinoĂŻdes, comparĂ©s au groupe tĂ©moin ». Et dâajouter que « pour la plupart, ces effets ont Ă©tĂ© qualifiĂ©s de faible Ă moyennement fort » et quâils concernaient principalement des manifestations de vertige et de fatigue. Les rĂ©sultats des travaux, accompagnĂ©s de commentaires faites par des chercheurs australiens, ont Ă©tĂ© publiĂ©s dans le magazine de la SociĂ©tĂ© canadienne de mĂ©decine.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur:
http://www.cmaj.ca/cgi/content/full/cmaj;178/13/1669
http://www.cmaj.ca/cgi/content/full/178/13/1685
(Sources: UPI, du 17 juin 2008 ; Wang T, Collet JP, Shapiro S, Ware MA. Adverse effects of medical cannabinoids: a systematic review. CMAJ 2008;178(13):1669-78; Degenhardt L, Hall WD. The adverse effects of cannabinoids: implications for use of medical marijuana. CMAJ 2008;178(13):1685-6.)
Science Etats-Unis â consĂ©quences controversĂ©es de lâaugmentation de la teneur du cannabis au cours des dix derniĂšres annĂ©es
Selon un rapport rĂ©digĂ© par la Maison blanche, les concentrations de THC (dronabinol) dans le cannabis saisi aux Ătats-Unis auraient Ă©voluĂ©, respectivement Ă©taient dâenviron 4 % en 1983 et atteignant 9,6 % en 2007. John Walters, Directeur du Service chargĂ© de la politique nationale de lutte contre la drogue de la Maison blanche, a ainsi dĂ©clarĂ© : « La teneur de la marijuana a fortement augmentĂ© au cours des dix derniĂšres annĂ©es renforçant les inquiĂ©tudes au sujet des jeunes adultes ». En guise dâarguments, il a citĂ© les risques de dĂ©velopper des problĂšmes psychologiques, cognitifs et respiratoires, ainsi quâune dĂ©pendance accrue des consommateurs de cannabis aux drogues, tels que la cocaĂŻne et lâhĂ©roĂŻne.
Une augmentation dâenviron 2,5 fois de la teneur du cannabis au cours des 25 derniĂšres annĂ©es rĂ©fute les affirmations de la Maison blanche qui qualifie le phĂ©nomĂšne comme Ă©tant une hausse drastique en seulement dix ans et, en mĂȘme temps, confirme les rĂ©sultats obtenus par une Ă©quipe australienne travaillant Ă lâInstitut national de recherche sur lâalcool et les drogues et Ă lâInstitut national de recherche sur les drogues. Ces chercheurs ont conduit une Ă©tude sur lâĂ©volution des teneurs en dronabinol du cannabis cultivĂ© dans diffĂ©rents pays en rĂ©sumant que les dĂ©clarations tentant dâaffirmer lâexistence dâun rapport cause-effet entre lâaugmentation de la teneur de cannabis et lâapparition de problĂšmes psychiques nâĂ©taient pas basĂ©es sur des preuves scientifiques. En effet, Ă cause des importantes variations des teneurs observĂ©es dans les diffĂ©rents Ă©chantillons de cannabis analysĂ©s, les consommateurs seraient autant exposĂ©s Ă ce phĂ©nomĂšne au cours dâune mĂȘme annĂ©e que pendant une pĂ©riode de dix ans.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur:
http://hosted.ap.org/dynamic/stories/M/MARIJUANA_POTENCY?SITE=FLTAM&SECTION=HOME&TEMPLATE=news_generic.htm
http://www.upi.com/Health_News/2008/06/18/Pot_potency_may_have_mitigating_factors/UPI-18501213813100/
(Sources: Associated Press, du 12 juin 2008; UPI, du 18 juin 2008; McLaren J, Swift W, Dillon P, Allsop S. Cannabis potency and contamination: a review of the literature. Addiction 2008;103(7):1100-9.)
En bref
Etats-Unis â consommation de cannabis des adolescents
Selon une Ă©tude conduite par des chercheurs de lâuniversitĂ© de lâĂtat de New York, les lois sur le cannabis mĂ©dical en vigueur dans douze Ă©tats nâont pas entraĂźnĂ© une augmentation de la consommation du cannabis parmi les jeunes, et ce malgrĂ© les craintes Ă©noncĂ©es lors des premiĂšres discussions sur une mise en place dâune telle loi. Au contraire : la consommation de cannabis des adolescents a diminuĂ© dans chacun de ces douze Ă©tats et, plus prĂ©cisĂ©ment, a diminuĂ© de maniĂšre plus significative que la moyenne annoncĂ©e pour lâensemble des Ă©tats amĂ©ricains. Le rapport, basĂ© entiĂšrement sur des informations issues de sondages sur la consommation de drogues financĂ©s par le gouvernement aux niveaux fĂ©dĂ©ral et des Ă©tats, est disponible sur :
http://www.mpp.org/teens/. (Source: MPP, du 16 juin 2008)
Etats-Unis â cas de dĂ©cĂšs suite Ă un abus de mĂ©dicaments prescrits
Des travaux rĂ©alisĂ©s en 2007 Ă partir des rĂ©sultats dâautopsies menĂ©es en Floride ont rĂ©vĂ©lĂ© que le nombre de dĂ©cĂšs provoquĂ©s par des mĂ©dicaments prescrits Ă©tait trois fois supĂ©rieur Ă celui relatif aux overdoses (toutes drogues classĂ©es dans les catĂ©gories des substances illicites). Selon un rapport du New York Times, ces rĂ©sultats correspondraient Ă ceux obtenus par des Ă©tudes similaires conduites par lâAdministration de rĂ©pression des narcotiques (Drug Enforcement Administration) qui a avancĂ© le chiffre dâenviron 7 millions de citoyens amĂ©ricains ayant consommĂ© de maniĂšre abusive des mĂ©dicaments prescrits. Dans ce cas, lâaugmentation serait de 80 % au cours des six derniĂšres annĂ©es et le nombre total des personnes concernĂ©es serait supĂ©rieur Ă celui des citoyens amĂ©ricains consommateurs illĂ©gaux de cocaĂŻne, dâhĂ©roĂŻne, dâhallucinogĂšnes, dâecstasy ou autres solvants. (Source: New York Times, du 14 juin 2008)
Science â cannabidiol
Selon des Ă©tudes conduites au Japon, lâacide de cannabidiol (câest-Ă -dire la forme dont le cannabidiol, CBD, est prĂ©sent dans la plante) est un inhibiteur sĂ©lectif de la cyclooxĂšgĂ©nase 2 (inhibiteur COX-2) bien plus efficace que lâacide de delta-9-tĂ©trahydrocannabinol (THCA). Les inhibiteurs COX-2 offrent des effets anti-inflammatoires. Des mĂ©dicaments, tels que lâaspirine (acide acĂ©tylsalicylique), inhibent la production de prostaglandines et de thromboxanes en activant lâenzyme cyclooxygĂ©nase. Mais lâaspirine nâinhibe pas seulement le COX-2, mais aussi lâenzyme COX-1, ce qui pourrait provoquer des saignements intestinaux en tant quâeffets secondaires indĂ©sirables. (Source: Takeda S, et al. Drug Metab Dispos, du 12 juin 2008 [publication Ă©lectronique avant impression])
Science â granulome
Des travaux réalisés par des chercheurs italiens ont révélé que les cannabinoïdes qui activent les récepteurs CB1 et CB2 inhibent la production de vaisseaux sanguins dans les granulomes freinant ainsi les inflammations dans le cas de maladies associées aux granulomes, dont le Morbus Crohn, la tuberculose et la sarcoïdose. (Source : De Filippis D, et al. Br J Pharmacol, du 16 juin 2008 [publication électronique avant impression])
Science â lymphome
Selon des travaux menĂ©s par des chercheurs de lâInstitut Karolinska de Stockhom (SuĂšde), la plupart des lymphomes autres que les lymphomes de Hodgkin prĂ©sentent des taux Ă©levĂ©s de rĂ©cepteurs CB1 et CB2. Un constat attribuĂ© Ă la mort des cellules cancĂ©rigĂšnes provoquĂ©e par les cannabinoĂŻdes. Les chercheurs ont conclu que « nos rĂ©sultats laissent suggĂ©rer que des traitements qui utilisent des coordinats de rĂ©cepteurs aux cannabinoĂŻdes sont efficaces dans la rĂ©duction de la charge tumorale en prĂ©sence de lymphomes malignes qui provoquent lâexpression des CB1 et CB2 ». (Source : Gustafsson K, et al. Int J Cancer, du 10 juin 2008 [publication Ă©lectronique avant impression])