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IACM-Bulletin du 3 juin 2013

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IsraĂ«l — Pour protester contre les restrictions de l’usage mĂ©dical du cannabis, des patients entament une grĂšve de la faim

Le mai 23, en face du domicile du ministre de la Justice Yael German, des patients et des mĂ©decins ont organisĂ© une grĂšve de la faim pour protester contre les restrictions de l’usage mĂ©dical du cannabis. La nouvelle procĂ©dure, dont la mise en Ɠuvre est immĂ©diate, Ă©tablit une liste de pathologies pour lesquelles le recours au cannabis est autorisĂ©. Sur cette liste, on trouve des patients atteints de cancer mĂ©tastasĂ©, de la maladie de Crohn, de colite ulcĂ©rative, du VIH avec une perte de poids extrĂȘme, de sclĂ©rose en plaques prĂ©sentant des spasmes musculaires et d’autres patients dont l’espĂ©rance de vie ne dĂ©passe pas 6 mois. Les patients pour lesquels l’origine de la douleur est d’ordre neurale ne peuvent recevoir une autorisation de cannabis que s’ils ont suivi au prĂ©alable un traitement contre la douleur, au moins pendant un an, dans une clinique reconnue, et que celui-ci n’a pas apportĂ© de soulagement.

Les manifestants veulent que soient inclus la maladie de Parkinson, le glaucome, et d’autres troubles psychiatriques. RĂ©cemment, quatre mĂ©decins, membres du Forum des mĂ©decins pour un accĂšs au cannabis, ont envoyĂ© une lettre au ministre afin de protester contre la nouvelle procĂ©dure. La prĂ©sidente de ce forum, le docteur Ilya Reznick du Reut Hospital Ă  Tel-Aviv, le docteur Jonathan Greenfeld, directeur du service d’oncologie palliative Ă  l’hĂŽpital Assaf Harofeh, le Dr Alan Flashman de l’UniversitĂ© hĂ©braĂŻque de JĂ©rusalem, et le Dr Yakir Rotenberg du centre mĂ©dical Hadassah ont averti que ces nouvelles procĂ©dures pourraient amener les patients, dont la pathologie ne fait plus partie de la liste, Ă  se procurer du cannabis de façon illĂ©gale. Ils indiquent aussi que les mesures annoncĂ©es sont arbitraires, discriminatoires, sans fondement logique, et peuvent ĂȘtre tenues pour responsables des ennuis de discontinuitĂ© de traitement pour certains patients, ce qui est contraire Ă  la Patients’ Rights Law. En IsraĂ«l, actuellement, 11 000 patients sont autorisĂ©s Ă  consommer du cannabis Ă  des fins mĂ©dicales.

Haaretz du 17 mai 2013.

Science/Homme — la consommation de cannabis est associĂ©e Ă  une baisse de rĂ©sistance Ă  l’insuline et un risque de diabĂšte plus faible

Un sondage reprĂ©sentatif montre que malgrĂ© un effet sur l’appĂ©tit et une prise de calories plus importante, la consommation de cannabis est associĂ©e Ă  des niveaux plus faibles d’insuline Ă  jeun, une rĂ©sistance Ă  celle-ci plus faible et une diminution du tour de taille. L’étude Ă©pidĂ©miologique a Ă©tĂ© menĂ©e sur 4657 adultes par les chercheurs de l’UniversitĂ© du Nebraska, du College of Medicine de Omaha, du Department of Epidemiology de l’Harvard School of Public Health Ă  Boston, et de l’unitĂ© Cardiovascular Epidemiology Research du centre mĂ©dical Beth Israel Deaconess Medical Ă  Boston, États-Unis. 579 patients participant Ă  cette Ă©tude ont indiquĂ© qu’ils consommaient rĂ©guliĂšrement du cannabis et 1975 qu’ils en avaient consommĂ©.

La consommation de cannabis a Ă©tĂ© associĂ©e Ă  des niveaux infĂ©rieurs de 16% pour l’insuline Ă  jeun et de 17% pour la rĂ©sistance. Le modĂšle homĂ©ostatique d’évaluation (HOMA) est une mĂ©thode utilisĂ©e pour quantifier la rĂ©sistance Ă  l’insuline et la fonction des cellules qui produisent l’insuline du pancrĂ©as (appelĂ©es bĂȘta cellules). Les chercheurs ont aussi trouvĂ© des associations significatives entre consommation de cannabis et tour de taille diminuĂ©. Ces effets du cannabis seraient protecteurs du dĂ©veloppement des diabĂštes. Les chercheurs se demandent si les rĂ©sultats peuvent ĂȘtre reliĂ©s aux effets sur l’hormone adiponectine, sĂ©crĂ©tĂ©e par les tissus gras. L’adiponectine module un nombre de processus mĂ©taboliques, y compris la rĂ©gulation du glucose. Les niveaux d’hormones sont plus importants chez les adultes prĂ©sentant un taux important de gras.

Penner EA, Buettner H, Mittleman MA. The Impact of Marijuana Use on Glucose, Insulin, and Insulin Resistance among US Adults. Am J Med. 16 mai 2013. [in press]

Science/Homme — dans une Ă©tude clinique contrĂŽlĂ©e, le cannabis amĂ©liore les symptĂŽmes de la maladie de Crohn

Une Ă©tude a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par le dĂ©partement de gastroentĂ©rologie et d’hĂ©patologie de l’UniversitĂ© de Tel-Aviv, IsraĂ«l. Pendant 8 semaines, des patients atteints de la maladie de Crohn ont reçu des cigarettes de cannabis, deux fois par jour, ou un placĂ©bo. L’étude clinique incluait 21 participants, qui ne rĂ©pondaient pas Ă  la thĂ©rapie Ă  base de stĂ©roĂŻdes, d’immunomodulateurs, ou d’agents facteur alpha de nĂ©crose anti tumorale. L’inhalation de cannabis a rĂ©duit les symptĂŽmes et l’activitĂ© de la maladie chez les patients.

Cinq des onze patients dans le groupe cannabis, et un patient des onze formant le groupe placebo ont obtenu une rĂ©mission complĂšte de la maladie. Une amĂ©lioration significative de 10 des onze sujets du groupe cannabis et de 4 sujets des 10 du groupe placĂ©bo a Ă©tĂ© notĂ©e. Trois des patients du groupe cannabis ont arrĂȘtĂ© le traitement aux stĂ©roĂŻdes. Les sujets Ă  qui il a Ă©tĂ© administrĂ© du cannabis ont mentionnĂ© avoir plus d’appĂ©tit, un sommeil de meilleur qualitĂ© et aucun effet secondaire significatif. Les auteurs ont conclu qu’un « traitement de courte durĂ©e (8 semaines) avec du cannabis riche en THC produit des bienfaits cliniques significatifs, un sevrage des stĂ©roĂŻdes pour 11 des patients sans effets secondaire. »

Naftali T, Bar Lev L, Dotan I, Lansky EP, Sklerovsky BF, Konikoff FM. Cannabis Induces a Clinical Response in Patients with Crohn's Disease: a Prospective Placebo-Controlled Study. Clin Gastroenterol Hepatol. 3 mai 2013. [in press]

En bref

Science/Homme — le cannabis et le baclofĂšne ont agi de maniĂšre synergĂ©tique chez un patient atteint de sclĂ©rose en plaques

Il a Ă©tĂ© administrĂ© Ă  un patient prĂ©sentant une forme secondaire progressive de sclĂ©rose en plaques, dont la spasticitĂ© ne rĂ©pondait pas au traitement habituel, une combinaison d’injections de baclofĂšne dans le liquide cĂ©rĂ©brospinal et de trĂšs faibles doses de l’extrait de cannabis Sativex. Ce traitement s’est rĂ©vĂ©lĂ© trĂšs efficace. Le BaclofĂšne seul n’a pas Ă©tĂ© efficace. Les chercheurs ont conclu qu’il existait « un effet supra cumulatif de la combinaison de ces deux mĂ©dicaments. »

Department of Neurology, St Josef-Hospital, Ruhr-University Bochum, Germany.

Stroet A, et al. Ther Adv Neurol Disord 2013;6(3):199-203.

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Science/Homme — pour les patients prĂ©sentant une psychose et qui consomment du cannabis, la performance cognitive est amĂ©liorĂ©e

Des chercheurs se sont intĂ©ressĂ©s Ă  la matiĂšre grise du cerveau de 28 patients ayant prĂ©sentĂ© un premier Ă©pisode de psychose et consommant du cannabis, Ă  celle de 78 patients consommant du cannabis et Ă  80 autres sujets sains qui n’ont jamais consommĂ© de cannabis. Les patients ayant consommĂ© du cannabis prĂ©sentaient moins d’anormalitĂ© cĂ©rĂ©brale et moins de troubles cognitifs que les patients n’ayant pas consommĂ© de cannabis.

Department of Psychiatry, Faculty of Medicine, University of SĂŁo Paulo, Brazil.

Cunha PJ, et al. Schizophr Res. 2013 May 11. [in press]

Italie — le Sativex bientît disponible

La compagnie GW Pharmaceuticals a annoncĂ© que l’extrait de cannabis Sativex a obtenu une autorisation commerciale en Italie. La compagnie attend que son partenaire, Almirall, en rĂ©alise le lancement commercial, en septembre.

Press release by GW Pharmaceuticals of 7 May 2013

Etats-Unis — vote par l’AssemblĂ©e lĂ©gislative du Colorado d’un impĂŽt sur le cannabis rĂ©crĂ©atif

L’AssemblĂ©e lĂ©gislative du Colorado a votĂ© et envoyĂ© au gouverneur un projet de loi qui Ă©tablit, ce qui serait aux États-Unis, le premier impĂŽt sur la vente du cannabis achetĂ© Ă  des fins rĂ©crĂ©atives. Cette mesure a Ă©tĂ© approuvĂ©e en tant que partie d’un ensemble qui met en Ɠuvre la lĂ©galisation du cannabis que les votants ont Ă©dictĂ©e en novembre. La signature du gouverneur dĂ©mocrate John Hickenlooper est maintenant attendue.

Reuters of 9 May 2013

Le gouvernement de Georgie considĂšre la possibilitĂ© de lĂ©galiser le cannabis, a indiquĂ© le ministre du Travail, de la SantĂ© et des Affaires sociales David Sergeyenko. « En matiĂšre de drogues, trĂšs souvent, les mĂ©canismes d’interdiction aboutissent Ă  un effet ricochet qui amĂšne Ă  un renforcement et un dĂ©veloppement dans d’autres directions, etc., » a indiquĂ© l’agence de presse Novosti-Georgia rapportant les paroles de Sergeyenko.

RIA Novosti du 10 mai 2013

Science/Animal — les cannabinoĂŻdes attĂ©nuent la rĂ©action de certains rĂ©cepteurs de la douleur due Ă  un cancer

Le cannabinoïde synthétique WIN 55,212-2 a réduit la réponse des récepteurs de la douleur des fibres-C chez des souris atteintes de cancer. Les fibres-C sont responsables de la sensation de douleur aprÚs un stimulus de forte intensité.

Department of Diagnostic and Biological Sciences, University of Minnesota, Minneapolis, USA.

Uhelski ML, et al. Neuroscience. 11 mai 2013. [in press]

Science/Homme — le systĂšme endocannabinoĂŻde est modifiĂ© chez les patients prĂ©sentant un trouble de stress post-traumatique

En comparaison de 29 personnes en bonne santĂ©, 10 patients souffrant d’un trouble de stress post-traumatique ont prĂ©sentĂ© des concentrations supĂ©rieures d’endocannabinoĂŻdes anandamide et de 2-AG, ainsi que d’autres changements du systĂšme endocannabinoĂŻde. Les auteurs ont Ă©crit que ceci pourrait avoir des consĂ©quences pathophysiologiques ainsi que sur le diagnostic.

Department of Anaesthesiology, Ludwig-Maximilians-University, Munich, Germany.

Hauer D, et al. PLoS One 2013;8(5):e62741.

Science/Animal — sur le modĂšle animal, le cannabidiol a rĂ©duit la crise d’épilepsie

Quand les crises ont été provoquées par une substance chimique ou un électro-choc, le cannabidiol(CBD) a réduit les attaques.

Neuroscience Research Centre, Shahid Beheshti University of Medical Sciences, Tehran, Iran.

Shirazi-Zand Z, et al. Epilepsy Behav 2013;28(1):1-7.

Science/Animal — le cannabidiol facilite l’extinction de la peur

Des micro-injections de CBD dans une rĂ©gion spĂ©cifique du cerveau (cortex infralimbic) des souris ont facilitĂ© l’extinction de la peur. Cet effet est transmis par le rĂ©cepteur CB1. Les chercheurs ont conclu que ces observations « indiquent un potentiel thĂ©rapeutique au CBD pour des thĂ©rapies visant l’extinction de la peur ou de mauvais souvenirs de patient. »

Departamento de Farmacologia, Universidade Federal de Santa Catarina, FlorianĂłpolis, Brazil.

Do Monte FH, et al. Behav Brain Res. 1er mai 2013. [in press]