- Publié
- DerniĂšre actualisation
- temps de lecture
IACM-Bulletin du 29 octobre 2007
- Authors
IACM â actualitĂ©s du CongrĂšs 2007 de l'IACM Ă Cologne
Les 5 et 6 octobre, lâIACM a tenu son 4Ăšme CongrĂšs sur les cannabinoĂŻdes et la mĂ©decine. Ci-dessous, vous trouverez des extraits choisis des derniers rĂ©sultats de recherche qui ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s Ă Cologne.
(1) Des chercheurs britanniques ont Ă©valuĂ© lâefficacitĂ© et la tolĂ©rance Ă long terme dâun extrait de cannabis (sativex) chez des patients atteints dâune arthrite rhumatoĂŻde. Parmi les 53 sujets, 38 ont participĂ© Ă lâĂ©tude longitudinale. Pour 70 % des patients, la durĂ©e du traitement Ă©tait dâau moins 3 mois, et de plus de six mois pour 51 %. Les rĂ©sultats ont rĂ©vĂ©lĂ© une rĂ©duction des douleurs ainsi quâune amĂ©lioration de la qualitĂ© du sommeil similaires aux rĂ©sultats de lâĂ©tude par exposition aigue ; aucune indication de dĂ©veloppement dâune tolĂ©rance relatif Ă ces effets bĂ©nĂ©fiques ou encore Ă l'augmentation du dosage du sativex dans la durĂ©e nâa Ă©tĂ© observĂ©e. (Abstract de Robson et al.)
(2) Des chercheurs canadiens ont conduit une Ă©tude pilote permettant de comparer les effets produits par des variĂ©tĂ©s de cannabis naturel Ă des teneurs en THC diffĂ©rents (0 ; 2,5 ; 6 et 9,5 %) chez des patients souffrant de douleurs neuropathiques. 23 patients, non-consommateurs de cannabis au moment de lâĂ©tude, souffrant de douleurs chroniques suite Ă un accident ou une intervention chirurgicale, ont consommĂ© les quatre variĂ©tĂ©s de cannabis pendant 5 jours chacune, puis ont fait une pause de 9 jours avant de passer Ă la variĂ©tĂ© suivante. Les chercheurs ont conclu que fumer 25 mg de THC (9,5 % par inhalation) 3 fois par jour pendant 5 jours offre une amĂ©lioration modĂ©rĂ©e des douleurs chroniques neuropathiques et une augmentation de la qualitĂ© du sommeil. Le traitement a Ă©tĂ© bien tolĂ©rĂ©. (Abstract de Ware et al.)
(3) Des chercheurs espagnols ont dĂ©montrĂ© que les cannabinoĂŻdes peuvent inhiber le dĂ©veloppement dâune neuropathie pĂ©riphĂ©rique et la modification du transit intestinal chez des rats traitĂ©s par chimiothĂ©rapie de longue durĂ©e. La cisplatine (une substance utilisĂ©e en chimiothĂ©rapie) a dĂ©clenchĂ© un ralentissement de la prise de poids ainsi que du transit intestinal, et une neuropathie. Lâadministration dâun cannabinoĂŻde synthĂ©tique associĂ© Ă la cisplatine a eu un effet prĂ©ventif sur le dĂ©veloppement de la neuropathie et le ralentissement du transit intestinal. (Abstract de Abalo et al.)
(4) Des chercheurs israĂ©liens ont annoncĂ© que dans le modĂšle animal (souris) un taux insuffisant d'endocannabinoĂŻdes et/ou de rĂ©cepteurs CB1 Ă©tait Ă lâorigine des problĂšmes de croissance. Ils ont conclu que des traitements Ă base de cannabinoĂŻdes devraient ĂȘtre considĂ©rĂ©s afin dâamĂ©liorer lâappĂ©tit et la prise de poids chez les enfants atteints de troubles de croissance ou de problĂšmes de dĂ©veloppement. (Abstract de Fride et al.)
(5) Des chercheurs allemands ont prĂ©sentĂ© des rĂ©sultats rĂ©trospectifs sur les effets du dronabinol (THC) administrĂ© par voie orale Ă 124 patients souffrant de douleurs chroniques. LâintensitĂ© moyenne de la douleur avant le traitement Ă©tait de 7,6 et est descendue Ă 4,2 pendant le traitement avec le dronabinol. Les chercheurs ont conclu que le traitement a Ă©tĂ© d'une grande efficacitĂ© et bien tolĂ©rĂ© par les patients souffrant de trĂšs fortes douleurs Ă un stade avancĂ© dans la chronicitĂ©. (Abstract de Konrad et al.)
(Source : Recueil des résumés des conférences (Abstract Book) disponible sur
http://www.cannabis-med.org/meeting/cologne2007/reader.pdf / peut ĂȘtre tĂ©lĂ©chargĂ© gratuitement)
IACM â Donald Abrams, Giovanni Marsicano, Mauro Maccarrone et Raphael Mechoulam ont Ă©tĂ© rĂ©compensĂ©s cette annĂ©e
Lors de lâAssemblĂ©e des membres du 5 octobre, lâIACM a Ă©lu un nouveau Conseil dâadministration et une nouvelle PrĂ©sidente. Pendant le dĂźner, lâassociation a honorĂ© quatre personnalitĂ©s pour leurs contributions exceptionnelles en vue de la relance du cannabis et des cannabinoĂŻdes en mĂ©decine. Le prix IACM 2007 pour la recherche clinique est attribuĂ© Ă Donald Abrams; le prix pour la recherche fondamentale Ă Mauro Maccarrone ; le prix dans la catĂ©gorie des jeunes espoirs Ă Giovanni Marsicano et le prix d'honneur 2007 Ă Raphael Mechoulam.
Kirsten MĂŒller-Vahl de la facultĂ© de MĂ©decine dâHanovre a Ă©tĂ© Ă©lu PrĂ©sidente de lâassociation IACM. Elle succĂšde ainsi Ă Roger Pertwee (2005 - 2007), Raphael Mechoulam (2003 - 2005) et Franjo Grotenhermen (2000 - 2003). Les nouveaux membres du Conseil dâadministration sont : Daniela Parolaro (Italie), Marta Duran (Espagne), Mark Ware (Canada) et Rudolf Brenneisen (Suisse). Les membres suivants ont Ă©tĂ© rĂ©Ă©lus dans leur fonction : Roger Pertwee (Grande-Bretagne), Ethan Russo (Etats-Unis), Willy Notcutt (Grande-Bretagne), Franjo Grotenhermen (Allemagne) et Kurt Blaas (Autriche). Clare Hodges (Grande-Bretagne) a Ă©tĂ© rĂ©Ă©lue comme reprĂ©sentante IACM des patients. LâAssemblĂ© des membres a donnĂ© son accord Ă la proposition faite par le Conseil dâadministration concernant lâabandon de lâorgane consultatif dans les statuts.
En bref
Etats-Unis â coĂ»ts de la prohibition
Selon un rapport publiĂ© sur le site DrugScience.org, lâinterdiction du cannabis coĂ»terait aux Etats-Unis prĂšs de 42 milliards $ par an. Le chiffre annoncĂ© est composĂ© de frais de justice et de pertes fiscales. Selon lâanalyse, les autoritĂ©s judiciaires dĂ©penserait annuellement 10,7 milliards $ pour les arrestations et les poursuites de dĂ©lits liĂ©s au cannabis. A cette somme sâajoutent annuellement 31,1 milliards $ correspondant aux pertes fiscales. Le rapport est disponible sur :
http://www. drugscience.org/bcr/index.html (Source: DrugScience.org du mois dâoctobre 2007)
Science â circulation routiĂšre
Un groupe de travail international composĂ© de onze spĂ©cialistes de six pays propose une limite de 7-10 ng/ml de THC dans le sang pour rĂ©glementer le problĂšme du cannabis au volant. DâaprĂšs eux, cette valeur correspondrait Ă un taux d'alcoolĂ©mie dâenviron 0,5 â°. Le groupe a fait remarquer qu'une loi qui impose un taux zĂ©ro, comme câest le cas dans certains pays europĂ©ens et Etats amĂ©ricains, ne reprĂ©sentent pas une solution basĂ©e sur les connaissances scientifiques et restreignent la libertĂ© des conducteurs dont les facultĂ©s de conduire ne sont pas diminuĂ©es par une consommation actuelle de cannabis. (Source : Grotenhermen F. et al. Addiction, du 4 octobre 2007 [publication Ă©lectronique avant impression])
Science â trouble du dĂ©ficit dâattention et hyperactivitĂ©
Des recherches menĂ©es auprĂšs de jumeaux (760 de sexe fĂ©minin et 752 de sexe masculin) ont montrĂ© que les enfants atteints dâun trouble du dĂ©ficit dâattention et hyperactivitĂ© (TDAH) prĂ©sentaient davantage de risques de dĂ©velopper une dĂ©pendance Ă la nicotine et d'une consommation/dĂ©pendance au cannabis. Auparavant, un rapport avait Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© en Allemagne soulignant que chez le patient TDAH quasiment aucun symptĂŽme liĂ© Ă sa maladie nâavait pu ĂȘtre observĂ© aprĂšs que le sujet eĂ»t consommĂ© du cannabis. (Source : Elkins IJ, et al. Arch Gen Psychiatry 2007;64(10):1145-52)
Science â psychose
Dans un article, un chercheur britannique a comparĂ© sous un angle historique les Ă©tudes menĂ©es sur la relation entre lâalcool et les psychoses et entre le cannabis et les psychoses. Des parallĂšles sont ainsi tracĂ©es entre les recherches sur les consĂ©quences psychologiques de la consommation dâalcool et le dĂ©bat actuel sur la relation entre le cannabis et les psychoses
« quâil convient de considĂ©rer avec prudence Ă cause de conclusions trop vites tirĂ©es selon lesquelles le cannabis Ă©tait par principe - et par nĂ©cessitĂ© - la cause ». (Source : Crome IB. Crim Behav Ment Health 2007;17(4):204-14.
Science â maladie de Parkinson
Des Ă©tudes menĂ©es par des chercheurs de lâuniversitĂ© du Texas ont rĂ©vĂ©lĂ© quâun cannabinoĂŻde synthĂ©tique, qui active le rĂ©cepteur CB1, pouvait rĂ©duire les mouvements dyskinĂ©tiques dans le modĂšle animal (rats) de la maladie de Parkinson. Les dyskinĂ©sies sont souvent des effets secondaires de mĂ©dicaments utilisĂ©s pour traiter la maladie. (Source : Morgese MG, et al. Exp Neurol, du 22 aoĂ»t 2007 [publication Ă©lectronique avant impression])