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IACM-Bulletin du 27 janvier 2015

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Science/Homme — Le nabilone a rĂ©duit les cauchemars des patients atteints de troubles du stress post traumatique

Les chercheurs du Canadian Forces Health Services Group Headquarters Ă  Ottawa, Canada, ont Ă©crit dans leur journal Psychoneuroendocrinology que lors d’une Ă©tude contrĂŽlĂ©e incluant 10 patients atteints de troubles du stress post traumatique, le nabilone a rĂ©duit les cauchemars. Les militaires canadiens, de sexe masculin, prĂ©sentant cette pathologie, qui en dĂ©pit de la prise du traitement standard ont continuĂ© Ă  avoir des cauchemars liĂ©s Ă  leur trauma, ont reçu un traitement en double aveugle de 0,5mg de nabilone ou un placebo titrĂ© Ă  la dose efficace (suppression des cauchemars) et pouvant atteindre un maximum de 3mg. Les sujets ont Ă©tĂ© suivis pendant 7 semaines, Ă  la suite d’une pĂ©riode de sevrage de deux semaines. Il leur a Ă©tĂ© administrĂ© le traitement de l’autre Ă©tude et ils ont Ă©tĂ© suivis pendant une pĂ©riode additionnelle de sept semaines. Le nabilone est un dĂ©rivĂ© de synthĂšse du THC et prĂ©sente des effets similaires.

Parmi les dix sujets qui ont participĂ©, la rĂ©duction moyenne des cauchemars mesurĂ©e par un questionnaire standardisĂ© Ă©tait de : -3,6 (nabilone) et de -1,0 (placebo). Les amĂ©liorations mesurĂ©es dans le cadre d’un autre questionnaire Ă©taient de 1,9 (grande amĂ©lioration) et de 3,2 (peu d’amĂ©lioration), respectivement pour le groupe nabilone et le groupe placĂ©bo. Les chercheurs ont conclu que le nabilone « s’est rĂ©vĂ©lĂ© efficace pour soulager le personnel militaire prĂ©sentant ces troubles. Ces rĂ©sultats sont prometteurs en vue d’un traitement clinique efficace pour les patients prĂ©sentant des cauchemars et ne rĂ©pondant pas positivement aux traitements conventionnels. »

Jetly R, Heber A, Fraser G, Boisvert D. The efficacy of nabilone, a synthetic cannabinoid, in the treatment of PTSD-associated nightmares: A preliminary randomized, double-blind, placebo-controlled cross-over design study. Psychoneuroendocrinology 2015;51:585-8.

Science/Homme — Lors d’une Ă©tude clinique, le Sativex n’a pas rĂ©duit la douleur due Ă  un cancer

L’extrait de cannabis Sativex de la compagnie britannique GW Pharmaceuticals n’a pu soulager la douleur de patients atteints de cancers, comme il Ă©tait espĂ©rĂ©. GW qui dĂ©veloppe le Sativex destinĂ© Ă  soulager la douleur, en collaboration avec la compagnie japonaise Otsuka a indiquĂ© que le premier des trois essais n’a pas prĂ©sentĂ© de diffĂ©rence significative entre les sujets Ă  qui il a Ă©tĂ© administrĂ© ce produit et ceux Ă  qui il a Ă©tĂ© administrĂ© un placĂ©bo. Cette Ă©tude contrĂŽlĂ©e avec placĂ©bo a rĂ©uni 399 patients dans des centres mexicains, amĂ©ricains et europĂ©ens. La dose moyenne de Sativex a Ă©tĂ© de 3 Ă  10 vaporisations par jour (contenant 8,1 Ă  27mg de THC) sur une pĂ©riode de traitement de 5 semaines avec une pĂ©riode additionnelle de stabilisation de 5 Ă  14 jours au dĂ©but de l’essai et d’une semaine Ă  la fin.

Justin Gover de GW Pharmaceuticals a indiquĂ© que les rĂ©sultats Ă©taient dĂ©cevants et surprenants, Ă©tant donnĂ© les rĂ©sultats encourageants des premiers essais. La compagnie n’a pas pour autant abandonnĂ© les essais. Les rĂ©sultats de 2 autres essais de la phase III sont prĂ©vus pour une date plus tardive de cette annĂ©e et, s’ils sont positifs, ils pourraient permettre Ă  ce produit de traiter des patients prĂ©sentant un cancer Ă  un stade avancĂ©, et prenant dĂ©jĂ  des opiacĂ©s. « Bien que le premier but de cet essai n’ait pas Ă©tĂ© atteint, et Ă©tant donnĂ© les donnĂ©es positives fournies par les phases II du programme, nous restons confiants quant Ă  la possibilitĂ© du Sativex de soulager les douleurs des patients atteints de cancer, » a indiquĂ© Gover.

Reuters du 8 janvier 2015

communiqué de presse GW Pharmaceuticals du 8 janvier2015

Science/Homme — Le tĂ©trahydrocannabivarine pourrait aider Ă  traiter l’obĂ©sitĂ©

Le cannabinoĂŻde naturel tĂ©trahydrocannabivarine (THCV) a modifiĂ© la rĂ©ponse nerveuse des stimuli plaisants er dĂ©plaisants de telle maniĂšre qu’il « suggĂšre un potentiel thĂ©rapeutique de traitement de l’obĂ©sitĂ©, » ont indiquĂ© des chercheurs des UniversitĂ©s de Reading et Oxford, Royaume-Uni, dans International Journal of Neuropsychopharmacology. Le THCV est un antagoniste neutre aux rĂ©cepteurs CB1. Les chercheurs ont fait l’hypothĂšse que le THCV, contrairement Ă  l’antagoniste rimonabant, laisserait intactes les rĂ©ponses neurales de rĂ©compense, mais augmenterait les rĂ©ponses adverses. Le Rimonabant a Ă©tĂ© approuvĂ©, dans certains pays europĂ©ens pour traiter l’obĂ©sitĂ©, mais a Ă©tĂ© associĂ© Ă  de sĂ©rieux effets secondaires tels que des idĂ©es suicidaires. Vingt volontaires en bonne santĂ© ont reçu une dose unique de THCV (10mg) et un placĂ©bo en deux occasions diffĂ©rentes.

La rĂ©ponse neurale Ă  la rĂ©compense (vue et goĂ»t du chocolat) et les stimuli contraires (photo de framboises pourries et/ou un goĂ»t moins plaisant que celui des framboises) a Ă©tĂ© enregistrĂ©e par IRM (image Ă  rĂ©sonnance magnĂ©tique). Les deux groupes n’ont pas prĂ©sentĂ© de diffĂ©rence significative. Pourtant, le THCV a faitaugmenter les rĂ©ponses au stimuli chocolat de certaines rĂ©gions du cerveau (cerveau moyen, cortex cingulaire antĂ©rieur, putamen, et noyau caudĂ©). Le THCV a fait aussi augmenter les rĂ©ponses aux stimuli adverses dans l’amygdale, l’insula, le cortex orbitofrontal, le noyau caudĂ© et le putamen.

Tudge L, Williams C, Cowen PJ, McCabe C. Neural Effects of Cannabinoid CB1 Neutral Antagonist Tetrahydrocannabivarin (THCv) on Food Reward and Aversion in Healthy Volunteers. Int J Neuropsychopharmacol. 25 décembre 2014. [sous presse]

En bref

Etats-Unis — Au Colorado, depuis la nouvelle lĂ©gislation, la consommation de cannabis est en augmentation

Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e par le National Survey on Drug Use and Health indique que le pourcentage estimĂ© de consommateurs de cannabis rĂ©guliers est en hausse depuis la lĂ©galisation du cannabis dans cet Etat. La consommation mensuelle a augmentĂ© jusqu’à atteindre 12,7%, ce qui reprĂ©sente une augmentation de 22%. La consommation nationale, mensuelle des personnes de plus de 12 ans est passĂ©e d’environ 4% Ă  7,4%. « Ceci n’est pas surprenant, Ă©tant donnĂ© ce qui se passe du cĂŽtĂ© mĂ©dical, » a indiquĂ© le docteur Mark Kleiman, un professeur de l’ University of California-Los Angeles, qui Ă©tudie les lĂ©gislations sur le cannabis, et qui se rĂ©fĂšre au mĂȘme phĂ©nomĂšne d’augmentation du nombre des patients, qui au Colorado, ont pris pour des raisons mĂ©dicales du cannabis pendant la mĂȘme pĂ©riode. « Je ne pense pas que ceci soit indicatif des consĂ©quences de la lĂ©galisation sur le long terme, » a-t-il conclu.

Denver Post of 26 December 2014

Science/Homme — pour les Inuit, la consommation de cannabis est associĂ©e Ă  une masse de graisse diminuĂ©e et un mĂ©tabolisme du glucose amĂ©liorĂ©

Des chercheurs ont analysĂ© les donnĂ©es de 786 Inuit adultes et ont trouvĂ© que la consommation de cannabis Ă©tait associĂ©e Ă  des indices infĂ©rieurs de masse corporelle, de masse grasse, de taux d’insuline Ă  jeun, et du HOMA-IR,( qui est une mesure du mĂ©tabolisme du glucose).

CHU de Québec Research Center, Canada.

Ngueta G, et al. Obesity (Silver Spring). 31 décembre 2014. [sous presse]

Science/Cellules — l’anandamide active la mort cellulaire des cellules tumorales de la peau

Les cancers de la peau carcinones ainsi que d’autres tumeurs Ă©pithĂ©liales contiennent plus d’enzymes cyclooxygenase-2 (COX-2), ce qui les diffĂ©rencie des cellules normales. Une nouvelle Ă©tude suggĂšre que l’endocannabinoĂŻde anandamide (AEA) “ serai de maniĂšre sĂ©lective toxique pour les cellules tumorales qui surexpriment l’enzyme COX-2 (
). Ainsi, l’anandamide pourrait constituer un agent topique idĂ©al pour l’élimination des cellules malignes qui surexpriment COX-2.“

Brody School of Medicine, Pharmacology and Toxicology, East Carolina University, Greenville, USA.

Soliman E, et al. Mol Carcinog. 3 janvier 2015. [sous presse]

Science/Cellules — le Fenofibrate, un mĂ©dicament contre une cholestĂ©rolimie Ă©levĂ©e, se lie aux rĂ©cepteurs cannabinoĂŻdes

Lors d’une Ă©tude sur un morceau d’intestin de cochon d’Inde, les chercheurs ont dĂ©montrĂ© que le fenofibrate, habituellement utilisĂ© pour faire descendre le taux de cholestĂ©rol du sang, agit comme un agoniste aux rĂ©cepteurs CB2 et un agoniste partiel aux rĂ©cepteurs CB1. Les auteurs ont Ă©crit que le fenofibrate est ainsi identifiĂ© comme un exemple d’une nouvelle classe de mĂ©dicaments ciblant les rĂ©cepteurs cannabinoĂŻdes,modulateur ligand et allostĂ©rique, avec le potentiel d’inter agir thĂ©rapeutiquement avec les rĂ©cepteurs cannabinoĂŻdes, en plus de leur premiĂšre cible qui est les rĂ©cepteurs PPAR.

University of Nottingham Medical School, Royaume-Uni.

Priestley RS, et al. FASEB J. 2014 Dec 30. [sous presse]

Science/Animal — les cannabinoĂŻdes pourraient protĂ©ger des lĂ©sions du foie en cas de diabĂšte

Un taux Ă©levĂ© de glucose dans le sang augmente le risque de dĂ©veloppement d’une nĂ©phropathie diabĂ©tique. Le nombre de rĂ©cepteurs CB1 et GPR55 dans certaines parties du foie est altĂ©rĂ© en rĂ©ponse de l’exposition Ă  des niveaux Ă©levĂ©s de glucose et d’albumine. Les chercheurs ont suggĂ©rĂ© l’investigation pour savoir « si ces rĂ©cepteurs seraient des cibles physiologiques efficaces pour le traitement et la prĂ©vention de la nĂ©phropathie diabĂ©tique. »

College of Health and Biomedicine, Victoria University, Melbourne, Australie.

Jenkin KA, et al. Clin Exp Pharmacol Physiol. 2014 Dec 29. [sous presse]

Science/Animal — dans le cerveau, l’activation de rĂ©cepteur cannabinoĂŻde pourrait protĂ©ger des lĂ©sions

Des chercheurs se sont intĂ©ressĂ©s Ă  certaines rĂ©gions du cerveau (hippocampe) de souris ayant subi une lĂ©sion cĂ©rĂ©brale et ils ont repĂ©rĂ© un effet protecteur du Ă  l’activation des rĂ©cepteurs cannabinoĂŻdes.

Children's Hospital of Philadelphia, USA.

Johnson BN, et al. Front Cell Neurosci 2014;8:435. eCollection 2014

Science/Animal — Ă  la suite d’une lĂ©sion cĂ©rĂ©brale traumatique, la fonction cĂ©rĂ©brale rĂ©duite est amĂ©liorĂ©e par l’agoniste inverse des rĂ©cepteurs CB2

Les dĂ©ficits Ă©motionnels et visuels des souris, Ă  la suite d’une lĂ©sion cĂ©rĂ©brale de faible ampleur, ont Ă©tĂ© rĂ©duits par l’agoniste inverse synthĂ©tique du CB2, le SMM-189. Un agoniste inverse se lie au mĂȘme rĂ©cepteur qu’un agoniste (par exemple le THC aux rĂ©cepteurs CB2) mais induit un effet opposĂ© Ă  celui de l’agoniste.

The University of Tennessee Health Science Center, Memphis, USA.

Reiner A, et al. Int J Mol Sci 2014;16(1):758-87.

Science/Homme — pendant une intervention chirurgicale, les effets contraires des opioĂŻdes pourraient dĂ©pendre d’une variante gĂ©nĂ©tique de l’enzyme responsable de la dĂ©gradation des endocannabinoĂŻdes

Lors d’une Ă©tude incluant 259 enfants de 6 Ă  15 ans, en bonne santĂ©, et sur le point de subir une amygdalectomie, et ayant reçu une dose de morphine, les effets contraires ont Ă©tĂ© fonction de l’acide gras amide hydrolase. Cet acide est responsable de la dĂ©gradation de l’endocannabinoĂŻde anandamide. Quand cet acide gras amide hydrolase ne fonctionne pas bien Ă  cause d’un dĂ©faut gĂ©nĂ©tique, plus d’opioĂŻdes sont liĂ©s Ă  cet effet, par exemple des vomissements et des nausĂ©es post opĂ©ratoires.

Cincinnati Children's Hospital Medical Center, USA.

Sadhasivam S, et al. Pharmacogenomics J. 2015 Jan 6 [sous presse]

Science/Homme — aux Etats-Unis, la catĂ©gorie de la loi mĂ©dicale influence la consommation de cannabis

Des chercheurs de RAND se sont intĂ©ressĂ©s aux incohĂ©rences des textes Ă  propos des relations entre les lois sur le cannabis et la consommation rĂ©crĂ©ative du cannabis. Ils ont examinĂ© l’importance de la dimension lĂ©gislative (nĂ©cessitĂ© d’enregistrement, culture domestique, dispensaires, etc...) et ont conclu que toutes les lois ne sont pas semblables et n’ont pas les mĂȘmes consĂ©quences.

RAND Corporation, Santa Monica, USA.

Pacula RL, et al. J Policy Anal Manage 2015;34(1):7-31.

Science/Cellules — le systĂšme endocannabinoĂŻde participe Ă  l’effet analgĂ©sique du mĂ©tamizol

Le blocage des rĂ©cepteurs cannabinoĂŻdes CB 1 et des rĂ©cepteurs vanilloĂŻdes ont renversĂ© les effets du mĂ©tamizol (dipyrone) de certaines cellules, ce qui laisse suggĂ©rer que « le systĂšme endocannabinoĂŻde/endovanilloĂŻde participe aux effets analgĂ©siques du dipyrone.”

Endocannabinoid Research Group at the Department of Experimental Medicine, The Second University of Naples, Italie.

Maione S, et al. Eur J Pharmacol. 31 décembre 2014. [sous presse]

Science/Animal — les rĂ©cepteurs cannabinoĂŻdes centraux et pĂ©riphĂ©riques sont liĂ©s Ă  la rĂ©duction de la douleur musculaire due au THC

Une recherche menĂ©e sur le modĂšle animal de la douleur musculaire aigue montre que les rĂ©cepteurs cannabinoĂŻdes pĂ©riphĂ©riques et centraux sont impliquĂ©s dans la rĂ©duction de la douleur due au THC. Les chercheurs suggĂšrent que « le THC pourrait constituer une option pharmaceutique future du traitement de la douleur musculaire. L’administration locale de THC pourrait constituer une option intĂ©ressante pour traiter ce type de douleur en Ă©vitant les principaux effets secondaires. »

Facultad de Ciencias de la Salud, Universidad Rey Juan Carlos, Madrid, Espagne.

BagĂŒĂ©s A, et al. Eur J Pharmacol 2014;745:69-75.