- Publié
- DerniĂšre actualisation
- temps de lecture
IACM-Bulletin du 26 janvier 2008
- Authors
IsraĂ«l â des patients peuvent obtenir une autorisation gouvernementale pour consommer du cannabis dans un cadre mĂ©dical
Une clinique de Tel-Aviv a commencĂ© Ă administrer du cannabis Ă des patients souffrant de cancer et de V.I.H en toute lĂ©galitĂ© et avec lâapprobation du ministĂšre de la SantĂ©. Sans lâĂ©bruiter, la clinique a dĂ©marrĂ© ce programme il y a six mois. La loi israĂ©lienne stipule que le cannabis peut ĂȘtre utilisĂ© lĂ©galement comme mĂ©dicament si le patient obtient une autorisation spĂ©ciale de la part du ministĂšre de la SantĂ©. Le cannabis administrĂ© est cultivĂ© en IsraĂ«l.
Lâautorisation est dĂ©livrĂ©e seulement pour les patients souffrant de cancer, de V.I.H ou dâinflammation intestinale. La clinique, que le ministĂšre de la SantĂ© a refusĂ© de nommer publiquement, administre la drogue en de petites quantitĂ©s contrĂŽlĂ©es Ă condition que le patient prĂ©sente une autorisation. Un porte-parole de lâassociation israĂ©lienne contre le cancer dĂ©clare que la drogue peut rĂ©duire les effets secondaires pour les patients qui suivent une chimiothĂ©rapie ou dâautres traitements et que lâorganisation ajoutera Ă©ventuellement dâautres informations Ă ce sujet sur son site web.
Lâarticle peut ĂȘtre consultĂ© sur :
http://www.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1198517303901&pagename=JPost%2FJPArticle%2FShowFull
(Source: Jerusalem Post du 6 janvier 2008, communication personnelle du Dr. Raphael Mechoulam)
Science â pour les patients souffrant de douleurs neuropathiques, la nabilone a une efficacitĂ© analgĂ©sique moindre que la dihydrocodĂ©ine
Au Royaume-Uni, une Ă©tude clinique conduite par trois hĂŽpitaux incluant 96 patients qui souffrent de douleurs neuropathiques, a montrĂ© que la nabilone, Ă un dosage quotidien maximal de 2 mg, Ă©tait moins efficace que la dihydrocodĂ©ine dosĂ©e de maniĂšre maximale Ă 240 mg par jour. La nabilone est un dĂ©rivĂ© synthĂ©tique du THC et dont 2 mg produisent le mĂȘme effet que 15-20 mg de THC ; 240 mg de dihydrocodĂ©ine Ă©quivalent en gros Ă 24 mg de morphine. Lors de cette Ă©tude contrĂŽlĂ©e, croisĂ©e, les patients ont reçu pendant six semaines les deux mĂ©dicaments Ă des dosages croissants ; chaque semaine de traitement a Ă©tĂ© interrompue par une pĂ©riode dite dâĂ©limination dâune durĂ©e de deux semaines chacune. Sur une Ă©chelle visuelle analogue mesurant lâintensitĂ© de la douleur de 0 Ă 100 mm, la valeur devait ĂȘtre supĂ©rieure Ă 40 mm. Les participants ont Ă©tĂ© autorisĂ©s Ă poursuivre leur traitement analgĂ©sique, exception faite de la dihydrocodĂ©ine et des cannabinoĂŻdes.
64 patients ont achevĂ© lâĂ©tude. La dihydrocodĂ©ine a eu des effets analgĂ©siques significativement meilleurs que la nabilone, mais les scientifiques ont remarquĂ© « que la signification clinique de cette diffĂ©rence reste faible et quâaucun de ces deux mĂ©dicaments ne pouvait ĂȘtre qualifiĂ© de spĂ©cialement efficace ». De ces 64 patients, 3 ont bĂ©nĂ©ficiĂ© dâune rĂ©duction de lâintensitĂ© de la douleur mesurĂ©e Ă plus de 10 mm avec la nabilone et 12 patients avec la dihydrocodĂ©ine. En revanche, aucun patient nâa bĂ©nĂ©ficiĂ© dâune rĂ©duction de la douleur supĂ©rieure Ă 10 mm avec les deux mĂ©dicaments et aucun important effet secondaire indĂ©sirable nâa pu ĂȘtre associĂ© aux deux substances qui, dâailleurs, ont Ă©tĂ© bien tolĂ©rĂ©es. La nabilone a nĂ©anmoins enregistrĂ© plus dâeffets secondaires faibles que la dihydrocodĂ©ine.
Le rapport complet est disponible sur :
http://www.bmj.com/cgi/search?fulltext=nabilone
(Source: Frank B, Serpell MG, Hughes J, Matthews JN, Kapur D. Comparison of analgesic effects and patient tolerability of nabilone and dihydrocodeine for chronic neuropathic pain: randomised, crossover, double blind study ; BMJ, du 8 janvier 2008 [Publication Ă©lectronique avant impression])
Canada â une Cour fĂ©dĂ©rale a dĂ©clarĂ© inconstitutionnelle la loi qui permet aux producteurs de cannabis de fournir la drogue Ă un seul et unique patient
Une dĂ©cision de la Cour fĂ©dĂ©rale dĂ©roge Ă une restriction clĂ© du programme relatif Ă lâusage mĂ©dical du cannabis : les Canadiens, Ă qui du cannabis a Ă©tĂ© prescrit pour soigner leur maladie, nâauront plus Ă dĂ©pendre du gouvernement fĂ©dĂ©ral pour sâapprovisionner. La dĂ©cision du juge Barry Strayer, publiĂ©e le 10 janvier, accorde aux consommateurs de cannabis Ă usage mĂ©dical plus de libertĂ© quant au choix de leurs producteurs et permet aux producteurs de fournir la drogue Ă plus dâun seul patient. Actuellement, les usagers mĂ©dicaux du cannabis peuvent cultiver le cannabis destinĂ© Ă leur consommation personnelle, mais les producteurs nâont pas le droit de fournir plus dâun client.
Dans sa dĂ©cision, le juge Strayer a dĂ©clarĂ© la disposition inconstitutionnelle et arbitraire, car « elle crĂ©e un problĂšme majeur dâapprovisionnement pour les patients ». Le gouvernement devrait en plus reconsidĂ©rer les demandes dĂ©posĂ©es par un groupe de patients, consommateurs de cannabis mĂ©dical, qui ont introduit auprĂšs de la justice le fait juridique dâun approvisionneur-producteur unique, a dĂ©clarĂ© Strayer, dans sa dĂ©cision longue de 23 pages. Tandis que le gouvernement soutenait que les patients consommateurs ne pouvant pas produire leur propre cannabis pouvaient toujours lâobtenir du gouvernement, en rĂ©alitĂ© moins de 20 % des patients utilisent cette source dâapprovisionnement. Le gouvernement peut faire appel de la dĂ©cision.
Lâarticle peut ĂȘtre consultĂ© sur : http://canadianpress.google.com/article/ALeqM5itrp6kt_GluGtdJ_YR5bWOGSDKPw
(Source: Canadian Press, du 11 janvier 2008)
En bref
Science â V.I.H et consommation de drogue
Des chercheurs de lâuniversitĂ© de Californie, Ă Los Angeles, dans une Ă©tude longitudinale qui a commencĂ© en 1996, ont Ă©tudiĂ© les effets de la consommation de drogue sur les sous-groupes des lymphocytes T chez des hommes infectĂ©s par le VIH. Cliniquement, ils nâont pas trouvĂ© de lien entre la consommation de cannabis ou dâautres drogues et le nombre de cellules CD4 T et CD8 T, les pourcentages et les taux de modification de ces mĂȘmes cellules. (Source: Chao C, et al. Drug Alcohol Depend. ; du 2 janvier 2008 [Publication Ă©lectronique avant impression])
Science â tolĂ©rance aux effets du THC
Des scientifiques amĂ©ricains ont Ă©tudiĂ© les diffĂ©rences entre les effets du THC chez 30 consommateurs rĂ©guliers de cannabis et 20 non-consommateurs. A trois jours diffĂ©rents, les participants ont reçu du THC dosĂ© Ă 0, Ă 2,5 puis Ă 5 mg de THC en intraveineuse. ComparĂ©s aux non-consommateurs, les consommateurs rĂ©guliers de cannabis ont montrĂ© une tolĂ©rance aux effets psychomimĂ©tiques, câest-Ă -dire les effets du THC qui altĂšrent la perception, dĂ©tĂ©riorent la facultĂ© cognitive et provoquent des angoisses. En revanche, aucune tolĂ©rance aux effets euphorisants nâa Ă©tĂ© observĂ©e. (Source: D'Souza DC, et al. Neuropsychopharmacology ; du 9 janvier 2008 [Publication Ă©lectronique avant impression])
Science â greffe du foie
Des recherches de lâuniversitĂ© de Rochester dans lâEtat de New York ont Ă©tĂ© menĂ©es sur les associations entre la rĂ©cidive suite Ă une greffe du foie et certaines variables, comme lâabus de drogue et lâaddiction. La consommation de drogues nâa pas Ă©tĂ© associĂ©e au risque de rĂ©cidive. Les chercheurs ont conclu que les patients connus pour abus de drogue « ne devaient pas se voir catĂ©goriquement refuser une greffe du foie ». (Source: Nickels M, et al. Exp Clin Transplant 2007;5(2):680-5.)