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IACM-Bulletin du 24 mars 2007

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Etats-Unis — le Nouveau Mexique est le douziĂšme Ă©tat Ă  lĂ©galiser l’usage mĂ©dical du cannabis.

Le 13 mars, la Chambre des ReprĂ©sentants de l’état du Nouveau-Mexique a adoptĂ© avec 36 voix contre 31 un projet de loi qui lĂ©galise l’usage du cannabis Ă  des fins mĂ©dicales. Le 14 mars, le SĂ©nat, qui avait adoptĂ© ce mĂȘme projet il y a quelques temps dĂ©jĂ , a acceptĂ© une lĂ©gĂšre modification, proposĂ©e par la Chambre des ReprĂ©sentants, qui interdit la distribution de cannabis Ă  moins de 100 mĂštres (300 pieds) d’une Ă©glise, d’une Ă©cole ou d’un centre de soins.

Le projet de loi du Nouveau Mexique a Ă©tĂ© maintenant envoyĂ© au gouverneur Bill Richardson qui avait dĂ©jĂ  dit qu’il approuvait cette mesure. Ceci permettra aux patients de pouvoir allĂ©ger les symptĂŽmes de nombreuses maladies invalidantes, avec l’approbation du DĂ©partement de SantĂ© de l’Etat. A l’entrĂ©e en vigueur dĂ©finitive de la loi, Ă  compter du 1er octobre 2007, le DĂ©partement sera tenu de mettre en place un systĂšme de distribution de cannabis mĂ©dical pour les patients. Le DĂ©partement devra attribuer des cartes d’indentification aux patients et aux soignants, mais aussi des licences aux producteurs pour qu’ils puissent cultiver du cannabis.

Le Gouverneur Richardson reconnaĂźt dans un rapport : « Cette loi offrira un soulagement tant attendu aux Nouveaux Mexicains souffrant de maladies invalidantes tout en proposant des limites appropriĂ©es pour Ă©viter l’abus ». L’Alaska, l’Arizona, la Californie, le Colorado, HawaĂŻ, le Maine, le Nevada, l’Oregon, Rhodes Island, le Vermont et l’Etat de Washington ont dĂ©jĂ  lĂ©galisĂ© l’usage mĂ©dical du cannabis.

(Source : New Mexican du 14 mars 2007, Associated Press du 15 mars 2007).

Science — le dronabinol est aussi efficace que l’ondansĂ©tron dans le traitement des nausĂ©es et des vomissements post-chimiothĂ©rapie cancĂ©reuse

Dans une Ă©tude clinique de l’hĂŽpital du Bethesda MĂ©morial Ă  Boynton Beach, aux Etats-Unis, le dronabinol a Ă©tĂ© aussi efficace que l’ondansĂ©tron chez 61 patients pour rĂ©duire les nausĂ©es et les vomissements post-chimiothĂ©rapie cancĂ©reuse. La combinaison de ces deux traitements ne s’est pas avĂ©rĂ©e plus puissante que chacun d’entre eux pris indĂ©pendamment.

Le premier jour, les patients ont reçu 20 mg de dĂ©xamĂ©thasone par voie orale et 16 mg d’ondansĂ©tron par voie intraveineuse. Ils ont aussi reçu soit un placebo, soit 2,5 mg de dronabinol par voie orale, avant et aprĂšs chaque chimiothĂ©rapie. Le deuxiĂšme jour, les mĂ©decins leur ont administrĂ© soit le placebo, soit des doses fixes Ă  10 mg de dronabinol, de 16 mg d’odansĂ©tron ou une thĂ©rapie combinĂ©e. Du troisiĂšme au cinquiĂšme jour, les patients ont reçu soit du placebo, soit des doses variables de 10 Ă  20 mg de dronabinol, de 8 Ă  16 mg d’odansĂ©tron soit une combinaison des deux.

Globalement, les rĂ©actions Ă  cette Ă©tude ont Ă©tĂ© dĂ©finies par des nausĂ©es d’une intensitĂ© infĂ©rieure Ă  5 sur une Ă©chelle « auto-dĂ©clarative », pas de nausĂ©es ni de vomissement et aucun besoin en traitements antiĂ©mĂ©tiques complĂ©mentaires. 64 patients ont participĂ© Ă  l’étude et les rĂ©sultats de 61 d’entre eux ont pu ĂȘtre analysĂ©s. Les rĂ©actions ont Ă©tĂ© constatĂ©es de maniĂšre Ă©quivalente pour le dronabinol (54 %), l’odansĂ©tron (58 %), la thĂ©rapie combinĂ©e (47 %) versus le placebo (20 %). L’absence de nausĂ©es Ă©tait proportionnellement supĂ©rieure dans les groupes ayant des traitements actifs, 71 % avec le dronabinol, 64 % avec l’odansĂ©tron et 53 % avec la thĂ©rapie combinĂ©e, versus 15 % avec le placebo. L’intensitĂ© des nausĂ©es et les vomissements Ă©tait moins importante chez les patients traitĂ©s avec du dronabinol. Tous les traitements actifs ont Ă©tĂ© bien tolĂ©rĂ©s.

On peut consulter le rĂ©sumĂ© de l’étude Ă  l’adresse suivante :

http://www.cannabis-med.org/studies/study.php

(Source: Meiri E, Jhangiani H, Vredenburgh JJ, Barbato LM, Carter FJ, Yang HM, Baranowski V. Efficacy of dronabinol alone and in combination with ondansetron versus ondansetron alone for delayed chemotherapy-induced nausea and vomiting. Curr Med Res Opin 2007;23(3):533-43.)

Etats-Unis — la Cour FĂ©dĂ©rale renie les droits fondamentaux Ă  l’usage de mĂ©dical Ă  des fins mĂ©dicales

Le 14 mars 2007, une Cour d’appel fĂ©dĂ©rale a conclu en jurisprudence qu’une femme Californienne, atteinte d’une tumeur neurologique inopĂ©rable, ne devrait pas recourir Ă  l’usage du cannabis pour soulager ses douleurs, malgrĂ© qu’une loi Californienne l’y autorise. La Cour d’appel fĂ©dĂ©rale pense qu’il n’y a pas de droit fondamental Ă  utiliser du cannabis Ă  des fins mĂ©dicales, dans cette affaire du « 9Ăšme district ». Cette dĂ©cision va dans le mĂȘme sens que celle prise en 2005 par la Cour SuprĂȘme.

Le juge a exprimĂ© de la sympathie pour quelques arguments dĂ©veloppĂ©s par Angel Raich, la plaignante. La dĂ©cision de la cour reconnaĂźt que l’usage de cette drogue Ă  des fins mĂ©dicales est de plus en plus soutenu bien que la loi fĂ©dĂ©rale l’interdise toujours. Cette dĂ©cision prĂ©cise : « Nous reconnaissons avec Madame Raich, que la sagesse mĂ©dicale et conventionnelle qui reconnaĂźt l’usage de cannabis Ă  des fins mĂ©dicales crĂ©e de plus en plus de pression, y compris sur les lois. Pour l’instant, la loi fĂ©dĂ©rale est aveugle Ă  cette sagesse d’un jour futur ou le droit d’utiliser de la marijuana pour diminuer des douleurs atroces sera reconnu comme fondamental ».

(Source : Reuters du 14 mars 2007)

En bref

Royaume-Uni — lois sur les drogues

Un panel d’experts, la commission sur les drogues illĂ©gales, les communautĂ©s et les politiques publiques du RSA, ont lancĂ© un appel pour une rĂ©forme des lois sur les drogues, du fait qu’elles ne sont pas basĂ©es sur des connaissances scientifiques. Dans un rapport de 335 pages, ils concluent que : « Le cannabis se situe en gros au centre de tout index mesurant les nuisances (
). Sa position, en terme de dommages et de risques, largement infĂ©rieure Ă  celle de l’alcool et du tabac suggĂšre donc que ce type de contrĂŽle devrait tenir compte de la façon dont le tabac et l’alcool sont rĂ©glementĂ©s ». Le rapport complet est disponible sur ce lien :

http://www.rsadrugscommission.org/ (Source : Rapport du RSA du 8 mars 2007)

Science — douleurs

Lors d’essais sur l’animal, il a Ă©tĂ© constatĂ© que le blocage de certaines protĂ©ines (cyclooxygĂ©nase), par l’indomĂ©thacine par exemple, augmente l’effet antidouleur d’un cannabinoĂŻde synthĂ©tique (WIN55,212-2). L’indomĂ©thacine est frĂ©quemment utilisĂ©e comme anti-inflammatoire. (Source : Ahn DK, et al. Pain du 22 fĂ©vrier 2007) [publication Ă©lectronique avant impression]