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IACM-Bulletin du 24 février 2001
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Science — Les cannabinoïdes endogènes jouent un rôle important dans les circuits à l'origine des vomissements
Les cannabinoïdes endogènes produits par le corps humain jouent un rôle important dans les circuits émétiques cérébraux. C'est la conclusion d'une étude menée par des chercheurs du Département de Pharmacologie du Kirksville College of Osteopathic (Missouri / Etats-Unis), publiée dans le numéro de février de Neuropsychopharmacology.
Le mécanisme d'action antiémétique des cannabinoïdes a été étudié chez un modèle animal, à savoir des musaraignes dont on avait provoqué les vomissements.
Etant donné que les cannabinoïdes qui se lient aux récepteurs aux cannabinoïdes empêchent les vomissements, on a émis l'hypothèse que bloquer soit le récepteur CB1 aux cannabinoïdes, soit le récepteur CB2 aux cannabinoïdes provoquerait des vomissements. Ce résultat a en effet été obtenu avec le SR 141716A un antagoniste du récepteur CB1, et la fréquence des vomissements ainsi que le pourcentage d'animaux ayant des vomissements ont augmenté avec l'augmentation des doses. Un antagoniste du récepteur CB2 n'a pas eu d'effet.
Ces résultats suggèrent que l'action antiémétique du THC réside dans sa capacité à stimuler le récepteur CB1. En outre, les cannabinoïdes endogènes semblent jouer un rôle important dans les circuits à l'origine des vomissements.
(Source : Darmani NA. Delta-9-tetrahydrocannabinol and synthetic cannabinoids prevent emesis produced by the cannabinoid CB(1) receptor Antagonist/Inverse agonist SR 141716A. Neuropsychopharmacology 2001;24(2):198-203.)
En bref
Science
Chez huit patients atteints de glaucome résistant aux thérapies conventionnelles, un cannabinoïde synthétique, le WIN55212-2, a diminué la pression intraoculaire de 20 à 30%. Ces données confirment que les récepteurs CB1 sont directement impliqués dans la régulation de la pression intraoculaire chez l'homme. (Source: Porcella A, et al. Eur J Neurosci 2001;13(2):409-412.
Etats-Unis
La législature de l'état du Maryland va débattre la question de la légalisation de la marijuana à usage thérapeutique. Les patients seraient autorisés à posséder jusqu'à sept plantes et une once de marijuana. Vingt neuf délégués, dont neuf Républicains, ont signé le projet de loi qui doit être présenté le 1er mars. Le Directeur du Marijuana Policy Project, Robert Kampia a déclaré que sur les 25 états qui envisagent de légaliser la marijuana à usage médical cette année, le Maryland fait partie des trois états les plus susceptibles de le faire. (Sources : Washington Times du 9 février 2001, NORML du 15 février 2001)
Science
Le THC augmente le désir sexuel chez les rats femelles. L'effet du THC a été inhibé par l'antagoniste de la progestérone et l'antagoniste des récepteurs D1 dopaminergiques. Les études montrent que le THC agit sur le récepteur CB1 aux cannabinoïdes, ce qui provoque une réaction par transmission d'un message sollicitant les membranes des récepteurs à la dopamine et à la progestérone intracellulaire pour un déclenchement efficace du comportement sexuel. (Source: Mani SK, et al. Proc Natl Acad Sci U S A. 2001;98(3):1249-1254.)
Suisse
53% des Suisses sont pour la légalisation de l'usage et de la possession du cannabis. Ce chiffre a été publié le 15 février par l'Institut Suisse privé pour les problèmes d'alcool et des autres drogues. Parmi les 1.600 personnes interrogées, âgées de 15 à 74 ans, 27% ont déclaré avoir essayé le cannabis au moins une fois dans leur vie. Environ 1,2% ont déclaré en faire usage quotidiennement, tout comme 5% des personnes interrogées âgées de 20 à 25 ans. (Source : Associated Press du 15 février 2001)
Science
Une nouvelle étude contredit l'idée selon laquelle la marijuana serait un "tremplin" vers les drogues dures, phénomène qui, semble t-il, ne s'est vérifié que pour la génération du baby-boom, avec un pic aux alentours de 1960. Andrew Golub et Bruce Johnson, du National Development and Research Institutes de New York, déclarent dans un article du numéro de février de l'American Journal of Public Health que les adolescents des générations pré et post baby-boomers ayant fumé de la marijuana ne semblent pas nécessairement enclins à passer aux drogues dures. Selon les chercheurs, ces découvertes suggèrent que le phénomène de tremplin reflète des normes répandues parmi les jeunes uniquement à un endroit et une période bien précis. (Source : Xinhua News Agency du 5 février 2001)