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IACM-Bulletin du 21 septembre 2009
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Hollande â le gouvernement veut interdire la vente de cannabis aux Ă©trangers dans les coffee shops
Le gouvernement nĂ©erlandais a annoncĂ© vouloir poursuivre sa politique de tolĂ©rance concernant la vente de cannabis dans les coffee shops, mais souhaite mettre fin Ă lâattrait de ces lieux sur les touristes. Câest ce quâont communiquĂ© des ministres hollandais dans un courrier du 8 septembre adressĂ© Ă la presse. Ainsi, les ministres de la justice, de lâintĂ©rieur et de la santĂ© ont expliquĂ© que la rĂ©duction du nombre dâĂ©tablissements et lâĂ©loignement des touristes devraient aider Ă rĂ©duire le taux de criminalitĂ© ainsi que les autres nuisances actuellement engendrĂ©s par ces lieux.
Un mĂ©morandum gouvernemental sur la rĂ©vision de la politique appliquĂ©e aux coffee shops et sur dâautres sujets relatifs aux drogues est attendu dâici Ă lâautomne. La volontĂ© du gouvernement est dâintroduire un systĂšme dâadhĂ©sion qui exclurait lâaccĂšs aux touristes. Depuis trente ans, les Pays-Bas mĂšnent une politique de tolĂ©rance dans le domaine de la vente et de la consommation du cannabis, tout en interdisant la culture et la vente en gros. Au mois de juillet, un collĂšge consultatif a dĂ©clarĂ© quâau cours des quinze derniĂšres annĂ©es cette politique aurait Ă©chappĂ© aux responsables. Il serait, dâaprĂšs eux, grand temps de revenir Ă un commerce privĂ© qui privilĂ©gierait la vente aux consommateurs locaux. Les ministres veulent que les communes introduisent un systĂšme dâadhĂ©sion qui autorise les membres Ă acheter jusquâĂ trois grammes de cannabis sâils payent avec une carte bancaire nĂ©erlandaises. Les ministres souhaitent Ă©galement expĂ©rimenter une augmentation de la quantitĂ© de cannabis stockĂ©e dans les coffee shops qui est actuellement plafonnĂ©e Ă 500 grammes.
Plus dâinfos sur :
http://www.nrc.nl/international/article2354008.ece/Tourists_no_longer_welcome_in_cannabis-selling_coffee_shops
(Source : NRC Handelsblatt du 9 septembre 2009)
Science â remise en place dâune Ă©paule dĂ©boitĂ©e rĂ©ussie chez un alpiniste aprĂšs inhalation de cannabis
Des mĂ©decins de lâuniversitĂ© de Zurich et de lâhĂŽpital cantonal de Zoug (Suisse) ont rapportĂ© que lâinhalation de cannabis a facilitĂ© le replacement dâune Ă©paule dĂ©boitĂ©e chez un alpiniste. Ce jeune patient sportif, ĂągĂ© de 22 ans, prĂ©sentait un tonus musculaire trĂšs Ă©levĂ© empĂȘchant la remise en place de lâĂ©paule. AprĂšs 20 minutes de tentatives sans succĂšs, un autre alpiniste, Ă©galement prĂ©sent Ă lâhĂŽpital, a indiquĂ© quâil dĂ©tenait du cannabis et quâil pouvait ĂȘtre essayĂ© en vue de dĂ©tendre les muscles de lâaccidentĂ©. Ce dernier a donnĂ© son accord et a inhalĂ© profondĂ©ment plusieurs bouffĂ©es de la fumĂ©e de cannabis. Environ 5 minutes plus tard, lâintensitĂ© des douleurs ainsi que le tonus musculaire ont significativement diminuĂ© permettant ainsi aux mĂ©decins de remettre lâĂ©paule en place, et ce sans difficultĂ© et dĂšs la premiĂšre tentative.
Les mĂ©decins ont Ă©crit que dans le « cas prĂ©sent, lâeffet relaxant du cannabis sur les muscles a Ă©tĂ© assez remarquable puisque lâĂ©paule dĂ©boitĂ©e a pu ĂȘtre remise en place trĂšs facilement aprĂšs lâinhalation de la substance ». Ils en ont conclu que les « composants du cannabis peuvent ĂȘtre efficaces dans certaines situations dâurgence afin de rĂ©duire le tonus musculaire ».
(Source : Schweizer A, Bircher HP. Reposition of a dislocated shoulder under use of cannabis. Wilderness Environ Med 2009;20(3):301-2.)
Science â controverse sur la prĂ©sence de rĂ©cepteurs CB2 sur les cellules nerveuses du cerveau
En citant plusieurs chercheurs qui travaillent sur le cerveau, le magazine The Scientist a publiĂ© un article concernant une controverse sur lâexistence de rĂ©cepteurs CB2 sur les cellules nerveuses du cerveau. Par exemple, le Dr. Keith Sharkey, neurobiologiste Ă lâuniversitĂ© de Calgary (Canada), a expliquĂ© : « Jâai lâimpression que, dans des conditions normales, il nây en a pas beaucoup [de CB2] au niveau du cerveau », en revanche, le nombre de rĂ©cepteurs augmente au cours dâune lĂ©sion ou dâune inflammation. Le Dr. Sharkey et ses collaborateurs ont constatĂ© une faible densitĂ© de rĂ©cepteurs CB2 sur quelques cellules nerveuses situĂ©es au niveau du tronc cĂ©rĂ©bral ainsi que du cervelet, et sur quelques cellules du systĂšme immunitaire, telles que les cellules microgliales. Un constat en accord avec lâhypothĂšse selon laquelle les rĂ©cepteurs CB2 ne sont pas prĂ©sents de façon notable dans les tissus cĂ©rĂ©braux.
Or, les dĂ©couvertes dâun autre chercheur dĂ©montrent le contraire. Le Dr. Emmanuel Onaivi, microbiologiste Ă lâuniversitĂ© William Paterson de Wayne (Ătats-Unis) et ses collĂšgues ont observĂ© une forte expansion des rĂ©cepteurs CB2 sur des cellules nerveuses. En revanche, Ă ce jour, aucun laboratoire nâa encore rĂ©ussi Ă confirmer les observations du Dr. Onaivi. Ă ce sujet, le dĂ©bat relatĂ© par lâarticle a surtout concernĂ© un problĂšme de mĂ©thodes de mesure. Par ailleurs, les rĂ©cepteurs CB2 pourraient jouer un rĂŽle de toute premiĂšre importance dans certains traitements, notamment ceux des maladies auto-immunes dont la sclĂ©rose en plaques.
Plus dâinfos sur :
http://www.the-scientist.com/news/print/55969/
(Source : The Scientist du 10 septembre 2009)
En bref
Etats-Unis â Californie
Selon un communiquĂ© de presse du Bureau du procureur du district de San Diego, la police a organisĂ© des descentes dans 14 « dispensaires illĂ©gaux », dans 6 appartements associĂ©s et a arrĂȘtĂ© au total 23 personnes. Dans ce communiquĂ©, les dispensaires sont dĂ©crits comme « des points de distribution cherchant seulement Ă faire du profit, tenus par des trafiquants qui prĂ©textent agir conformĂ©ment Ă la loi sur le cannabis mĂ©dical ». L'association Marijuana Policy Project a rĂ©pondu en indiquant que le communiquĂ© de presse « tentait de justifier les actions policiĂšres par une interprĂ©tation Ă©triquĂ©e de la loi de lâĂtat ». (Sources : CommuniquĂ© de presse du Bureau du procureur du district de San Diego du 10 septembre 2009, MPP du 10 septembre 2009)
Science â dĂ©pistage de la consommation de cannabis
Selon des chercheurs new yorkais, les tests au tĂ©trahydrocannabivarine (THCV) ne sont pas systĂ©matiquement fiables quant Ă la diffĂ©renciation entre le THC seul (dronabinol) et le cannabis. Des tests de THCV dans les urines ont Ă©tĂ© proposĂ©s afin de diffĂ©rencier une consommation mĂ©dicale dâune consommation illicite de cannabis. Dans une Ă©tude incluant 117 consommateurs de cannabis, tous les tests dâurine au THC-COOH, un produit de dĂ©gradation du THC, ont Ă©tĂ© positifs tandis que seulement 50 % des rĂ©sultats ont rĂ©vĂ©lĂ© des traces de THCV-COOH, un produit de dĂ©gradation du THCV. (Source : Levin FR, et al. Drug Alcohol Depend du 2 septembre 2009 [publication Ă©lectronique avant impression])
Science â colite
Des chercheurs de lâuniversitĂ© de Barcelone (Espagne) ont dĂ©couvert une modification du systĂšme endocannabinoĂŻde dans les tissus du gros intestin chez des patients atteints dâune colite ulcĂ©reuse. Ils en ont conclu que « la voie de transmission des signaux des endocannabinoĂŻdes par les rĂ©cepteurs CB2 pourrait rĂ©duire une inflammation associĂ©e Ă une colite, ce qui laisse suggĂ©rer que ces rĂ©cepteurs constituent une cible potentielle pour les mĂ©dicaments contre les maladies inflammatoires de lâintestin ». (Source : MarquĂ©z L, et al. PLoS One 2009;4(9):e6893.)
Science â douleurs Ă la suite de blessures
Des travaux menĂ©s Ă lâuniversitĂ© de Munich (Allemagne) indiquent que des patients atteints du syndrome de Sudeck (syndrome complexe rĂ©gional douloureux) Ă la suite dâune blessure traumatisante prĂ©sentent un taux dâanandamide (un endocannabinoĂŻde) dans le sang plus Ă©levĂ© que des personnes en bonne santĂ©. Ils ont conclu que le systĂšme endocannabinoĂŻde pĂ©riphĂ©rique Ă©tait activĂ© en prĂ©sence du syndrome de Sudeck. (Source : Kaufmann I, et al. Eur Surg Res 2009;43(4):325-329.)
Science â addiction au cannabis
Des chercheurs de lâuniversitĂ© de la Caroline du Sud Ă Charleston (Ătats-Unis) ont Ă©tudiĂ© lâefficacitĂ© de la buspirone en relation avec une addiction au cannabis. Pour cela, ils ont menĂ© une Ă©tude contrĂŽlĂ©e versus placebo incluant 50 personnes dĂ©pendantes du cannabis. Les participants qui ont reçu la buspirone ont indiquĂ© ne pas avoir consommĂ© du cannabis dans 45,2 % des jours de lâĂ©tude, comparĂ©s aux 51,4 % des jours chez les personnes du groupe tĂ©moin. (Source : McRae-Clark AL, et al. Drug Alcohol Depend du 20 aoĂ»t 2009 [publication Ă©lectronique avant impression])