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IACM-Bulletin du 19 décembre 2012
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Science/Homme — une étude indique que le cannabis soulage certains patients souffrant de céphalées chroniques
Une étude incluant 139 patients souffrant de céphalées chroniques suggère que le cannabis peut soulager certains d’entre eux. Le questionnaire a été distribué et évalué par les scientifiques du centre d’urgence céphalées, hôpital Lariboisière, Paris, France. 63 de ces patients, c'est-à-dire 45,3 % connaissaient déjà le cannabis.
Parmi les 27 patients (19,4 % du groupe pris dans sa totalité) qui avaient essayé de traiter leurs maux de tête, 25,9 % ont indiqué une certaine efficacité, 51,8 % des effets variables et incertains, et 22,3 % des effets négatifs. Les auteurs ont conclu : « la consommation de cannabis est très fréquente chez les patients qui souffrent de maux de tête récurrents, mais l’efficacité est limitée. Moins d’un tiers des consommateurs de cannabis qui ont spontanément indiqué leur consommation ont été soulagés suite à l’inhalation de cannabis. » Etant donné la sévérité de la douleur et les effets limités des traitements habituels, de nouvelles options de traitement sont nécessaires et bienvenues.
Le pouvoir législatif de la Tchéquie a voté, le 7 décembre, la distribution du cannabis et de ses dérivés dans les pharmacies d’ici un an. Pour son obtention, une ordonnance sera nécessaire. La première année, le cannabis sera importé. Puis, l’Institut tchèque pour le contrôle des drogues allouera des autorisations de culture à des producteurs locaux. Le Sénat doit maintenant voter cette loi, qui devra par la suite être signée par le Président.
« Cette loi est destinée à rendre le cannabis accessible aux patients qui en consomment déjà, même si cela est illégal », a indiqué Pavel Bem du groupe de députés qui est à l’origine de cette législation. Il est déjà possible, en Tchéquie, de posséder et de faire pousser sa consommation . En revanche, il est interdit de vendre. La possession de moins de 15 grammes de cannabis est légale.
Etats-Unis — Obama tolère la légalisation du cannabis dans les Etats du Colorado et de Washington
Lors d’une interview télévisée du 14 décembre, il a été demandé au Président Barack Obama s’il soutenait la légalisation du cannabis. Il a répondu : « Je n’irai pas si loin. » Mais, le Président ne fera pas poursuivre les consommateurs dans les Etats où le cannabis, de par la loi de l’État, est devenu légal, lors des élections de novembre. Du point de vue de la loi fédérale, le cannabis reste illégal.
Obama a ajouté : « qu’il n’est pas sensé, d’un point de vue des priorités, de se focaliser sur les Etats où les électeurs l’ont légalisé ». Le cannabis est devenu légal en décembre dans l’État de Washington et le sera en janvier dans le Colorado.
En bref
Royaume-Uni — les codificateurs enquêtent sur les lég en matière de drogues
Des autorités législatives ont indiqué, le 10 décembre, que la Grande-Bretagne envisage la légalisation de la consommation de marijuana, et que les procédés adoptés par les autres pays étaient examinés à cette fin. Le comité Home Affairs du Parlement a indiqué que la politique actuelle en matière de drogue ne fonctionnait pas et a demandé au gouvernement de créer une commission pour revoir la question. “Nous estimons qu’il faut revoir maintenant, plus que jamais, la politique en matière de drogues en Grande-Bretagne, en fonction du contexte international. Le rapport indique : ‘qu’il faudra établir un ensemble de mesures efficaces pour combattre les maux que causent les drogues, sur notre territoire, et à l’étranger.’
Etats-Unis — La majorité des Américains est favorable à la légalisation du cannabis
Le Quinnipiac University Polling Institute indique que 51 % des Américains, contre 44 %, sont favorables à la légalisation du cannabis. Les chiffres pour les hommes sont : 59 % pour et 36 % contre alors que chez les femmes 29 % seulement sont favorables et 52 % sont contre.56 % des sondés de plus de 65 ans y sont opposés, et 35 % favorables.
Science/Homme — la consommation de cannabis pourrait augmenter le risque de pneumothorax
Lors d’une analyse incluant 20 patients présentant un pneumothorax, 13 sont des consommateurs réguliers de cannabis. Les consommateurs de cannabis présentent un risque plus élevé de pneumothorax. Les auteurs ont écrit ‘que malgré le faible nombre des participants, il semble bien qu’il existe un lien entre consommation de marijuana et pneumothorax. Il n’est pas déterminé si la marijuana participe au développement du pneumothorax, ou si ce n’est qu’un facteur aggravant d’une condition parenchyme pulmonaire fragile.”
Pécsi Tudományegyetem, Klinikai Központ, Pécs, Hungary.
Jakab L, et al. Magy Seb 2012;65(6):421-5.
Science/Animal — la perte des récepteurs CB1 entraine un déclin de la mémoire
La capacité d’apprendre de souris en bonne santé à été comparée à celle de souris sans récepteur CB1. Pendant les premiers mois de vie des souris, il n’a été noté aucune différence. Après un an, les souris sans récepteur ont montré des performances moindres pendant les tests d’apprentissage. Les auteurs ont conclu que la perte de CB1 ‘conduit à un rapide déclin de la mémoire.’
Institute of Molecular Psychiatry, University of Bonn, Germany.
Albayram O, et al. Front Aging Neurosci 2012;4:34.
Science/Homme — Relations entre consommation de cannabis et psychose
Une étude incluant 2120 adolescents examinés à 14, 16 et 19 ans, a montré que la consommation de cannabis fait légèrement augmenter le risque de psychose, et que la psychose augmente le risque de consommation de cannabis. Les auteurs ont écrit : ‘La consommation de cannabis introduit une vulnérabilité psychique chez les adolescents, et vice-versa, ce qui suggère qu’il existe une association causale bidirectionnelle entre les deux.’
Department of Clinical Child and Adolescent Studies, Faculty of Social Sciences, Leiden University, the Netherlands.
Griffith-Lendering MF, et al. Addiction. 2012 Dec 7. [in press]
Science/Animal — un endocannabinoïde pourrait aider à traiter l’épilepsie
Sur le modèle du rat, en absence d’épilepsie, l’endocannabinoïde palmitoylethanolamine (PEA) a montré des propriétés ‘antiabsence’ Cela pourrait venir de l’activation des récepteurs CB1, puisqu’un bloquant du récepteur CB1 augmente les effets d’absence.
Department of Health Science, School of Medicine and Surgery, University "Magna Graecia" of Catanzaro, Catanzaro, Italy.
Citraro R, et al. Neuropharmacology. 1er décembre 2012. [in press]