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IACM-Bulletin du 19 avril 2011
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Science â une Ă©tude pilote indique que le cannabis pourrait rĂ©duire lâessoufflement des patients atteints de maladie pulmonaire obstructive chronique
Des chercheurs britanniques se sont intĂ©ressĂ©s, dans une Ă©tude croisĂ©e en double aveugle versus placĂ©bo, aux effets dâun extrait du cannabis sur lâessoufflement de cinq sujets sains et de quatre patients atteints de maladie pulmonaire obstructive. Il leur a Ă©tĂ© administrĂ© lâextrait de cannabis Sativex par voie sublinguale ou un placĂ©bo. Les doses maximales administrĂ©es de cannabinoĂŻdes Ă©taient de 10.8 mg de THC (dronabinol) et de 10 mg de CBD (cannabidiol). Lâessoufflement a Ă©tĂ© provoquĂ© en utilisant du dioxyde de carbone. Les mesures relevĂ©es ont Ă©tĂ© lâessoufflement (Ă©chelle visuelle analogue et descripteurs de lâessoufflement), lâhumeur, lâactivation, la tension du dioxyde de carbone, et les paramĂštres de ventilation. Les mesures ont Ă©tĂ© effectuĂ©es au dĂ©part, et 2 heures aprĂšs lâadministration du placĂ©bo ou du mĂ©dicament. Les descripteurs de lâessoufflement indiquaient par exemple : « je respire difficilement, je nâai pas assez dâair, je nâarrive pas Ă trouver mon souffle, jâai une impression dâoppression pulmonaire. »
Il nâa Ă©tĂ© notĂ© aucune diffĂ©rence entre les sujets sains et les malades concernant lâessoufflement visuel et les mesures respiratoires avant et aprĂšs lâadministration du mĂ©dicament ou du placĂ©bo. AprĂšs lâadministration du mĂ©dicament, les malades ont tirĂ© moins souvent le descripteur « je nâai pas assez dâair » comparĂ© Ă ceux Ă qui il avait Ă©tĂ© administrĂ© un placĂ©bo. Les auteurs ont conclu : « nous avons montrĂ© que les descripteurs dâessoufflement peuvent enregistrer une rĂ©duction de la difficultĂ© respiratoire, grĂące aux cannabinoĂŻdes, sans modification des paramĂštres dâessoufflement conventionnels. Il serait nĂ©cessaire dâutiliser un stimulus plus spĂ©cifique pour le manque de souffle afin de dĂ©montrer directement lâeffet du mĂ©dicament sur lâessoufflement. »
(Source: Pickering EE, Semple SJ, Nazir MS, Murphy K, Snow TM, Cummin AR, Moosavi S, Guz A, Holdcroft A. Cannabinoid effects on ventilation and breathlessness: A pilot study of efficacy and safety. Chron Respir Dis. 24 mars 2011. [in press])
Le 1er avril, les dĂ©putĂ©s polonais ont votĂ© une loi qui donne au procureur lâoption de ne pas poursuivre les personnes en garde Ă vue pour possession dâune petite quantitĂ© de drogue. Lâamendement Ă la loi a Ă©tĂ© votĂ© par 258 membres contre159, et 6 se sont abstenus. La nouvelle lĂ©gislation permet donc au procureur de ne pas poursuivre un individu possesseur de drogue destinĂ©e Ă sa consommation personnelle, et si celui-ci nâest pas un revendeur. En revanche, la quantitĂ© nâest pas spĂ©cifiĂ©e et nâabroge pas le fait que la possession de narcotiques reste illĂ©gale.
« Le code stipule que la possession de narcotiques, quels quâils soient, est illĂ©gale et passible de sanction, » a insistĂ© le ministre de la Justice Krzysztof Kwiatkowski, lors de son intervention au Parlement, le 1er avril. Dans les cas de possession de plus grandes quantitĂ©s, le suspect peut Ă©viter la poursuite en acceptant une thĂ©rapie de dĂ©sintoxication. Les lĂ©gislateurs polonais indiquent que cet amendement permet au ministĂšre public de se concentrer sur les trafiquants de drogue tout en incitant les toxicomanes Ă se soigner.
Pour plus dâinformation :
http://www.warsawvoice.pl/WVpage/pages/article.php/16244/news
(Source: The Warsaw Voice du 4 avril 2011)
En bref
Etats-Unis â Montana
Le 30 mars, le sĂ©nat du Montana a votĂ© une loi abrogeant la loi sur le cannabis mĂ©dicinal. Il lâa remplacĂ©e par une loi plus restrictive afin que lâobtention des cartes, qui permettent dâutiliser du cannabis Ă des fins thĂ©rapeutiques, soit rendue plus difficile. En fĂ©vrier, les dĂ©putĂ©s avaient dĂ©jĂ acceptĂ© ce changement. Le projet doit maintenant ĂȘtre prĂ©sentĂ© au gouverneur Brian Schweitzer, un dĂ©mocrate qui soutient le programme actuel sur lâutilisation mĂ©dicale du cannabis. (Source: Missoulian du 30 mars 2011)
Etats-Unis â Arizona
En Arizona, une nouvelle loi dĂ©finit les dĂ©marches lĂ©gales nĂ©cessaires que les citoyens doivent effectuer pour faire pousser, vendre, ou consommer du cannabis mĂ©dicinal. Le DĂ©partement des services de la santĂ© de cet Ă©tat a Ă©tabli les rĂšgles relatives Ă lâutilisation mĂ©dicale du cannabis et les inscrites sur son site internet. (Source: Eastern Arizona Courier du 3 avril 2011)
Etats-Unis â National Cancer Institute
Au cours du mois de mars, le National Cancer Institute, une entité du National Institutes of Health, géré par le gouvernement fédéral, a posté une page sur son site internet, dans laquelle il était indiqué les bienfaits possibles du cannabis dans les cas de cancer. Quelques jours aprÚs sa mise en ligne, la page a été modifiée, et les termes favorables ont été supprimés. La nouvelle page indique toujours que le cannabis est potentiellement bénéfique « pour traiter les symptÎmes de cancer », une assertion innovante pour une organisation affiliée au gouvernement. En revanche, la nouvelle page ne contient plus les informations sur la potentialité des effets anticancéreux du cannabis. (Source: Washington Times du 30 mars 2011)
Science â VIH
Au Centre du Louisiana State University Health Sciences de la Nouvelle-OrlĂ©ans, des singes infectĂ©s par le SIV (lâĂ©quivalent animal du VIH chez les singes), ont Ă©tĂ© traitĂ©s avec diffĂ©rentes doses de THC. Il a Ă©tĂ© montrĂ©, lors des diffĂ©rents tests, que les rĂ©sultats Ă©taient peu fonction de la dose administrĂ©e, et quâune tolĂ©rance Ă©tait dĂ©veloppĂ©e dans les 28 jours. Cette derniĂšre a Ă©tĂ© maintenue pendant les mois suivants. Le THC nâa pas entrainĂ© dâaugmentation des concentrations virales dans le sang, le liquide cĂ©rĂ©brospinal, et les tissus cĂ©rĂ©braux en comparaison des singes porteurs du VIH non traitĂ©s. Les chercheurs ont conclu que le « THC administrĂ© de maniĂšre rĂ©guliĂšre produit une tolĂ©rance aux effets disruptifs comportementaux relatifs aux tĂąches complexes, alors quâil nâaffecte pas la charge virale, ni dâautres marqueurs de la progression de la maladie pendant les premiers stades de lâinfection. » (Source: Winsauer PJ, et al. Exp Clin Psychopharmacol 2011;19(2):154-72.)
Science â maladie dâHuntington
Selon une Ă©tude menĂ©e sur le modĂšle animal (rat) de la maladie dâ Huntington Ă lâHĂŽpital Universitaire de Louvain, Belgique, il existe des dysfonctions locales prĂ©coces du signal endocannabinoĂŻde du cerveau. Les auteurs ont notĂ© que « ces mesures de concentration desrĂ©cepteurs CB1 pourraient constituer un bio marqueur efficace pour la maladie dâHuntington. » (Source: Casteels Ce et coll. Exp Neurol. 2011 Mar 31. [in press])
Science â sclĂ©rose en plaques
Selon une Ă©tude menĂ©e sur la souris par des chercheurs dâIsraĂ«l, le cannabinoĂŻde naturel cannabidiol (CBD) pourrait ĂȘtre bĂ©nĂ©fique dans les cas de sclĂ©rose. Les scientifiques ont observĂ© que lâadministration de CBD au commencement de la maladie diminue la sĂ©vĂ©ritĂ© de celle-ci, ainsi que les dommages synaptiques, les inflammations et lâactivation de la microgli. (Source: Kozela E, et coll. Br J Pharmacol. 2011 Mar 30. [in press])
Science â sclĂ©rose en plaques
A lâUniversitĂ© de Toronto, Canada, les effets de la consommation de cannabis sur les fonctions cognitives ont Ă©tĂ© analysĂ©s sur des patients atteints de sclĂ©rose en plaques. Deux groupes de 25 patients (consommateurs ou non consommateurs) atteints de sclĂ©rose ont participĂ© Ă des tests neuropsychiques. Les consommateurs de cannabis ont obtenu des rĂ©sultats plus faibles que les non-consommateurs quant Ă la vitesse dâanalyse de lâinformation, la mĂ©moire, les fonctions exĂ©cutives, et la perception spatiale. Deux fois plus que les non-consommateurs, ils pourraient ĂȘtre classĂ©s dans ceux qui globalement ont des difficultĂ©s dâapprentissage. Les chercheurs ont conclu que : « quels que soient les bĂ©nĂ©fices obtenus avec le cannabis (ex. : diminution de la spasticitĂ© et de la douleur), les patients doivent envisager ce produit en ayant connaissance des effets cognitifs diminuĂ©s. » (Source: Honarmand K, et coll. Neurology 2011;76(13):1153-60.)
Science â Inflammation des intestins
Des chercheurs de lâUniversitĂ© de Pavie, Italie, se sont intĂ©ressĂ©s au taux dâendocannabinoĂŻde dans les muqueuses de patients souffrants dâinflammation intestinale. Le taux dâanandamide (AEA), mais pas celui de 2-AG (2-arachidonoyl-glycĂ©rol), Ă©tait significativement plus faible chez ceux dont les intestins Ă©taient enflammĂ©s. Ce taux Ă©tait accompagnĂ© dâune activitĂ© moindre de lâenzyme responsable de la synthĂšse de lâAEA et dâune activitĂ© plus importante de lâenzyme dĂ©gradant lâAEA. (Source: Di Sabatino A, et coll. Mucosal Immunol. 6 avril 2011. [in press])
Science â blessure au foie
Lors dâune expĂ©rimentation cellulaire, le delta-8-tĂ©trahydrocannabivarine (delta-8-THCV) a rĂ©duit une blessure au foie suite Ă la diminution de lâapport sanguin Ă cet organe, partiellement par lâactivation du rĂ©cepteur CB2 . Il a rĂ©duit la blessure du tissu et lâinflammation. Le Delta-8-THCV est une molĂ©cule synthĂ©tique analogue Ă celle prĂ©sente dans la plante cannabinoĂŻde delta-9-THCV. (Source: BĂĄtkai S, et coll. Br J Pharmacol. 6 avril 2011. [in press])
Science â cerveau
Selon une Ă©tude menĂ©e Ă lâUniversitĂ© de Wollongong, Australie, la consommation rĂ©guliĂšre de cannabis est associĂ©e Ă une diminution du volume de la substance blanche du cervelet, par rapport aux non-consommateurs. La matiĂšre grise, quant Ă elle, ne prĂ©sentait pas de diffĂ©rence. (Source: Solowij N, et coll. Psychol Med. 5avril 2011:1-11. [in press])
Science â Cancer du canal biliaire
Un groupe de chercheurs des Etats-Unis et de la Chine ont montrĂ© que lâendocannabinoĂŻde anandamide exerce des actions anticancĂ©reuses sur le canal biliaire en activant le rĂ©cepteur GPR55, un rĂ©cepteur cannabinoĂŻde putatif. (Source: Huang L, et coll. Lab Invest. 4 avril 2011. [in press])
Science â Douleur
Selon une Ă©tude menĂ©e sur le modĂšle animal Ă lâUniversitĂ© du Texas, Ă San Antonio, Etats-Unis, les canaux TRP pourraient ĂȘtre impliquĂ©s dans la rĂ©duction de la douleur pĂ©riphĂ©rique due Ă certains cannabinoĂŻdes. Lors de cette Ă©tude, les chercheurs ont utilisĂ© le cannabinoĂŻde synthĂ©tique ACEA. (Source: Ruparel NB, et coll. Mol Pharmacol. 25 mars 2011. [in press])