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IACM-Bulletin du 18 août 2009
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Science — une vaste étude épidémiologique montre que le risque de cancer du cou et de la tête est réduit chez les consommateurs de cannabis
Un groupe de travail constitué de scientifiques issus de plusieurs universités américaines (universités de Rhode Island, du Massachusetts, de la Louisiane, et du Minnesota) ont étudié les effets de la consommation de cannabis sur le développement d’un type de cancer de la tête et du cou (carcinome malpighien squameux). Les informations sur la consommation de cannabis de 434 patients ont été comparées avec celles de 547 sujets en bonne santé. Après avoir évalué les autres facteurs à risques potentiels (notamment la consommation de tabac et d’alcool), on a pu associer l’usage du cannabis à une baisse significative du taux de développement de ce cancer, soit une diminution de 48 % du risque.
Ce travail a donné des résultats cohérents pour les différentes données sur la consommation de cannabis (consommation ancienne ou actuelle, durée et fréquence). Pour les participants qui ont consommé du cannabis pendant 10 à 20 ans, le taux de risque a représenté près d’un tiers comparé à celui des non consommateurs. La diminution du risque a été plus prononcée pour les sujets qui avaient commencé à consommer après l’âge de 20 ans en comparaison de ceux qui avaient commencé plus jeunes. Les auteurs ont conclu que « l’étude suggère qu’une consommation modérée de marijuana est associée avec une réduction du risque de développer un cancer carcinome malpighien squameux ». Ils ont noté que les résultats issus de recherches expérimentales montrent que les cannabinoïdes limitent le développement du cancer.
(Source : Liang C, McClean MD, Marsit C, Christensen B, Peters E, Nelson HH, Kelsey KT. A Population-Based Case-Control Study of Marijuana Use and Head and Neck Squamous Cell Carcinoma. Cancer Prev Res (Phila Pa), du 28 juillet 2009 [publication électronique avant impression])
Allemagne — Bionorica cherche à faire approuver sa préparation de dronabinol pour 2010
Le directeur de Bionorica, le professeur Michael Popp, espère que la préparation médicinale à partir du composé du cannabis dronabinol sera approuvée l’an prochain pour traiter des symptômes du SIDA, du cancer et de la sclérose en plaques. Il a évoqué cette possibilité lors de la visite du Chancelier Angela Merkel à la manufacture de plantes médicinales basée à Neumarkt, le 17 juillet. La société effectue actuellement des études cliniques en Allemagne.
Bionorica fabrique du dronabinol (THC) depuis 2002 et fournit les pharmacies afin qu’elles puissent préparer des médicaments. Le dronabinol de la société Bionorica est obtenu par la transformation du cannabidiol extrait des fibres du cannabis. La société emploie 870 employés et présente un chiffre d’affaires annuel de près de 130 millions d’euros (environ 180 millions de dollars américains). Elle conduit ses propres recherches pharmacologiques et cliniques en attachant une importance particulière à la qualité, à l’efficacité et à la sécurité des préparations à base de plantes utilisées.
Pour plus d’information (en allemand) :
http://www.aerztezeitung.de/praxis_wirtschaft/unternehmen/?sid=558547
(Source : Aerztezeitung, du 19 juillet 2009)
En bref
Canada — Prairie Plant Systems
Une mine abandonnée dans le nord du Canada risque de perdre son statut de site unique de production de cannabis approuvé par le gouvernement. Le site de production à la mine Flin Flon, à Manitoba, a du être déplacé car il n’était plus assez grand, comme l’a indiqué le 22 juillet le directeur de Prairie Plant Systems. Le cannabis y était cultivé depuis près d’une dizaine d’années dans le but de permettre à certains patients de s’en procurer légalement pour des raisons médicales. Aucune décision n’a été prise encore quant au futur site de production. (Source : Reuters, du 22 juillet 2009)
Etats-Unis — Colorado
Le Bureau de la Santé du Colorado a rejeté une motion demandant la limitation à cinq du nombre de patients par fournisseur de cannabis. Cette décision permet aux dispensaires de continuer à fournir le médicament aux malades. Le 20 juillet, le Bureau a voté à 6 contre 3, la proposition du Département de la Santé. Les opposants à la limite maximum de cinq personnes ont fait savoir que le Bureau n’avait pas le droit de modifier la loi que les électeurs avaient approuvée en 2000. Cette loi faisait du Colorado un des treize États à autoriser l’usage médical du cannabis aux États-Unis. (Source : Associated Press, du 20 juillet 2009)
Science — stabilité génétique du cannabis
Les chercheurs de l’université du Mississipi (Etats-Unis) ont montré que leur méthode de clonage du cannabis assurait un profil génétique stable quand on le compare à la plante mère. Les clones et la plante-mère ont un profil cannabinoïde similaire et une différence insignifiante de la teneur en THC. (Source : Lata H, et al. Planta Med., du 27 juillet [publication électronique avant impression])
Science — cancer
Les chercheurs de l’Institut Universitaire Hospitalier de Karolinska et de la Clinique universitaire de Stockholm (Suède) ont montré que les céramides augmentaient l’aptitude des cannabinoïdes à détruire des cellules cancéreuses. Ils ont utilisé certaines cellules cancéreuses (cellules d’un certain type de lymphome), et les ont traitées avec le cannabinoïde synthétique méthanandamide qui a augmenté les niveaux de céramides. Si le métabolisme des céramides amène à une accumulation des céramides, la destruction des cellules cancéreuses par le cannabinoïde a été augmentée. Les céramides sont une famille de molécules lipides que l’on trouve en larges concentrations dans la membrane cellulaire des cellules. (Source : Gustafsson K, et al. Mol Cancer Res 2009;7(7):1086-98.)