Publié
DerniĂšre actualisation
temps de lecture

IACM-Bulletin du 14 novembre 2010

Authors

Science Royaume-Uni — dans la revue scientifique Lancet, des experts en matiĂšre de drogue indiquent que l’alcool est plus dangereux que l’hĂ©roĂŻne, le cannabis et d’autres drogues illĂ©gales

Le 1er novembre, des scientifiques britanniques ont dĂ©clarĂ© que l’alcool, quand les dommages combinĂ©s et collatĂ©raux sur le consommateur sont Ă©valuĂ©s, est plus dangereux que l’hĂ©roĂŻne.

Lors de la prĂ©sentation d’une nouvelle Ă©chelle des dommages induits par les drogues, qui Ă©value les dommages sur le consommateur et son entourage, les scientifiques ont indiquĂ© que l’alcool est la substance la plus dangereuse, et presque trois fois aussi nocif que la cocaĂŻne ou le tabac. Selon cette Ă©chelle Ă©laborĂ©e par une Ă©quipe de scientifiques, incluant le ComitĂ© scientifique indĂ©pendant de Grande-Bretagne sur les drogues (ISCD) et un conseiller expert du Centre EuropĂ©en sur les Drogues et l’Addiction aux Drogues (EMCDDA), l’hĂ©roĂŻne et la cocaĂŻne sont en deuxiĂšme et troisiĂšme positions.

Le Professeur David Nutt, PrĂ©sident de l’ISCD, dont le travail a Ă©tĂ© publiĂ© dans la revue mĂ©dicale

Lancet, a notĂ© que ces rĂ©sultats indiquent qu’ « une campagne ciblĂ©e sur les ravages de l’alcool est nĂ©cessaire dans la stratĂ©gie de SantĂ© Publique. » Il a aussi indiquĂ© que ces rĂ©sultats montraient que la classification actuelle des drogues Ă©tait peu liĂ©e Ă  leurs dommages respectifs. Les drogues Ă©taient mesurĂ©es sur une Ă©chelle de zĂ©ro Ă  cent pour la plus nocive. Les scientifiques ont dĂ©clarĂ© l’alcool la substance la plus nocive avec un score de 72, suivi par l’hĂ©roĂŻne (55), le crack (54). D’autres drogues ont aussi Ă©tĂ© Ă©valuĂ©es : la cocaĂŻne (27), le tabac (26), les amphĂ©tamines ou le speed (23), le cannabis (20), les benzodiazĂ©pines telles que le Valium (15), l’ectasie (9) et les stĂ©roĂŻdes anabolisants (9), le LSD (7) et les champignons magiques (5).

Pour plus d’informations :

http://www.reuters.com/article/idUSTRE6A000O20101101

(Sources: Reuters du 1er novembre 2010; Nutt DJ, King LA, Phillips LD; on behalf of the Independent Scientific Committee on Drugs. Drug harms in the UK: a multicriteria decision analysis. Lancet. 2010 Oct 29. [in press])

Science — efficacitĂ© de l’extrait de cannabis dans la prĂ©vention des nausĂ©es et des vomissements induits par la chimiothĂ©rapie

DiffĂ©rents instituts scientifiques espagnols ont participĂ© Ă  une Ă©tude clinique en double aveugle, croisĂ©e avec placĂ©bo et contrĂŽlĂ©e, sur l’extrait de cannabis Sativex dans le traitement des nausĂ©es et des vomissements induits par diffĂ©rentes formes de chimiothĂ©rapie. Le Sativex contient pratiquement les mĂȘmes teneurs en THC (dronabinol) et en CBD (cannabidiol). Il a Ă©tĂ© distribuĂ© au hasard aux patients qui souffraient de nausĂ©es, malgrĂ© un traitement standard anti vomitif, du cannabis ou un placĂ©bo, pendant les cinq jours suivants la fin de la chimiothĂ©rapie, en plus du traitement habituel anti vomitif. La proportion de patients ayant rĂ©agi partiellement ou totalement a constituĂ© le point final de l’analyse.

Sept patients ont pris le placĂ©bo, et neuf du Sativex. Un des patients issus du groupe Sativex s’est retirĂ© de l’étude suite Ă  des effets secondaires. Une proportion plus importante des patients issus du groupe Sativex a fourni une rĂ©ponse complĂšte pendant la pĂ©riode d’observation (71.4 pour cent) par rapport au groupe placĂ©bo (22.2 pour cent). L’incidence des effets secondaires indĂ©sirables a Ă©tĂ© supĂ©rieure sur le groupe Sativex : 86 % contre 67 %. Aucun effet secondaire important n’a Ă©tĂ© mentionnĂ©. La dose moyenne administrĂ©e Ă©tait de 4.8 pulvĂ©risations, soit 12mg de THC pour le groupe Sativex. Les auteurs ont conclu que « le Sativex administrĂ© en complĂ©ment du traitement standard anti vomitif a Ă©tĂ© bien tolĂ©rĂ© et a amenĂ© une amĂ©lioration de la condition » quant aux nausĂ©es et aux vomissements.

(Source: Duran M, Pérez E, Abanades S, Vidal X, Saura C, Majem M, Arriola E, Rabanal M, Pastor A, Farré M, Rams N, Laporte JR, Capellà D. Preliminary efficacy and safety of an oromucosal standardized cannabis extract in chemotherapy-induced nausea and vomiting. Br J Clin Pharmacol 2010;70(5):656-63.)

IsraĂ«l — trĂšs prochainement, le cannabis en pharmacies

Selon un bulletin de l’ambassade d’IsraĂ«l en Allemagne, un comitĂ© ministĂ©riel sur la santĂ© pour l’usage mĂ©dical du cannabis a recommandĂ©, le 3 novembre dernier, d’inclure cette substance dans la liste des mĂ©dicaments. D’ici six mois, le cannabis devrait ĂȘtre disponible dans les pharmacies d’IsraĂ«l. A la suite des recommandations du prĂ©sident du comitĂ©, le docteur Yehuda Baruch, un comitĂ© interministĂ©riel sera formĂ© afin de clarifier toute une sĂ©rie de questions relatives Ă  ce sujet.

Baruch a indiquĂ© que le cannabis est utile dans les thĂ©rapies de la douleur, dans le cas de certaines maladies telles que la sclĂ©rose en plaques, et qu’il contribue Ă  la suppression des nausĂ©es dans les traitements chimiothĂ©rapies des cancers. En septembre 2010, le ministĂšre de la SantĂ© a autorisĂ© cinq mĂ©decins supplĂ©mentaires Ă  prescrire du cannabis, alors que jusqu’à prĂ©sent un seul (le Dr. Baruch) Ă©tait habilitĂ© Ă  le faire. Le ministĂšre estime qu’en 2010, l’accroissement des permis sera de l’ordre de 66%, ce qui permettrait Ă  5000 patients d’ĂȘtre traitĂ©s. Dans le futur, le ministĂšre s’attend Ă  ce que des dizaines de milliers de patients soient traitĂ©s avec du cannabis.

Pour plus d’informations :

http://nlarchiv.israel.de/index2.htm

(Source: Newsletter of the Israelian embassy in Germany du 4 novembre 2010)

En bref

Etats-Unis — Californie

Le 2 novembre, les Ă©lecteurs de Californie ont dĂ©cidĂ© de ne pas lĂ©galiser le cannabis. L’initiative californienne, qui aurait permis a toute personne ĂągĂ©e de plus de 21 ans de possĂ©der et de cultiver de petites quantitĂ©s de cannabis, a Ă©tĂ© rejetĂ©e par 54% des votes contre 46%. (Source: Associated Press du 3 novembre 2010)

Etats-Unis — Dakota du Sud et Oregon

Dans le Dakota du Sud, les Ă©lecteurs ont rejetĂ© pour la seconde fois une mesure sur l’usage mĂ©dical du cannabis, un premier pas qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© franchi par la Californie en 1996, et puis par 13 autres Etats. Les Ă©lecteurs de l’Oregon ont refusĂ© d’étendre leur programme mĂ©dical de cannabis et de crĂ©er un rĂ©seau de dispensaires Ă  but non lucratif et approuvĂ©s par l’Etat. (Source: Associated Press du 3 novembre 2010)

Nouvelle-ZĂ©lande — Sativex

Comme au Royaume-Uni, en Espagne, et au Canada, le Sativex est maintenant approuvé pour le traitement de la spasticité de la sclérose en plaques. (Source: communiqué de presse de GW Pharmaceuticals du 3 novembre 2010)

Science — VIH

Selon une recherche sur les rhĂ©sus des macaques, menĂ©e au Centre Scientifique de la SantĂ© de l’UniversitĂ© d’Etat de Louisiane Ă  la Nouvelle-OrlĂ©ans, Etats-Unis, l’administration de THC pourrait rĂ©duire la progression du modĂšle HIV. Les singes ont Ă©tĂ© infectĂ©s par le virus SI, qui est l’équivalent du virus HI chez les hommes. L’administration du THC a commencĂ© 30 jours avant l’infection. L’administration de THC a diminuĂ© la mortalitĂ© premiĂšre, ce qui a Ă©tĂ© associĂ© avec une charge virale diminuĂ©e et sans rĂ©duction de la masse corporelle. Les auteurs supposent que « les niveaux rĂ©duits de SIV, le mainien de la masse corporelle et l’attĂ©nuation de l’inflammation sont probablement des mĂ©canismes de modulation transmis par le THC et justifient la poursuite de recherches complĂ©mentaires. » (Source: Molina PE, et coll. AIDS Res Hum Retroviruses. 28 septembre 2010. [in press])

Science — Allergie

Selon une Ă©tude menĂ©e Ă  l’UniversitĂ© de MĂ©decine de Taipei, Taiwan, l’administration de cannabidiol (CBD) a rĂ©duit, chez des souris, les rĂ©actions d’hypersensibilitĂ© retardĂ©es d’une protĂ©ine (ovalbumine). Les scientifiques ont observĂ© que le CBD modifie les rĂ©actions d’hypersensibilitĂ© retardĂ©e en supprimant l’infiltration et l’activitĂ© fonctionnelle de certaines cellules immunes (cellules T et macrophages) de la rĂ©gion inflammĂ©e. Ces rĂ©sultats suggĂ©rent « un potentiel thĂ©rapeutique pour le CBD dans le traitement de l’hypersensibilitĂ© de type IV », un certain type de rĂ©action allergique. (Source: Liu DZ, et coll. Acta Pharmacol Sin. 1er novembre 2010. [in press])

Science — Ă©pilepsie

Un groupe de chercheurs de l’UniversitĂ© du Commonwealth Ă  Richmond, Virginie, s’est intĂ©ressĂ© aux effets du paracĂ©tamol dans une expĂ©rimentation sur les cellules nerveuses des dĂ©charges Ă©pileptiformes. Le paracĂ©tamol a bloquĂ© l’activitĂ© similaire Ă  l’épilepsie, un effet bloquĂ© par un antagoniste du rĂ©cepteur CB1. Les chercheurs ont conclu que « Le paracĂ©tamol transmet ses effets anticonvulsivants Ă  travers les rĂ©cepteurs CB1. » (Source: Deshpande LS, Delorenzo RJ. Neuroreport. 28 octobre 2010. [in press])

Science — graines de chanvre

Des chercheurs du DĂ©partement des Sciences de la Nutrition de l’UniversitĂ© de Toronto, Canada, se sont intĂ©ressĂ©s Ă  la composition et Ă  la qualitĂ© des protĂ©ines contenues dans les graines de chanvre. Ils ont conclu que les donnĂ©es indiquent que ces protĂ©ines ont une digestibilitĂ© Ă©gale ou supĂ©rieure Ă  certaines graines, noix, et lĂ©gumineuses. (Source: House JD, et al. J Agric Food Chem. 26 oct 2010. [in press]).

Science — maladie de Parkinson

Selon une Ă©tude menĂ©e Ă  l’UniversitĂ© d’Exeter et Plymouth, Royaume-Uni, le THC et le cannabidiol (CBD) sont neuroprotecteurs dans la culture cellulaire humaine de la maladie de Parkinson. (Source: Carroll Ce et coll. J Neurol Neurosurg Psychiatry. 2010;81(11):e60.)

Science — dyskinĂ©sie et maladie de Parkinson

Selon une Ă©tude menĂ©e Ă  l’Institut de Recherche de Toronto Western, Canada, l’inhibition de l’acide gras amide hydrolase (FAAH) inhibe l’hyperactivitĂ© similaire Ă  la dyskinĂ©sie, chez le singe atteint de Parkinson. Le FAAH est responsable de la dĂ©gradation de l’endocannabinoĂŻde anandamide. L’inhibition du FAAH accroĂźt la concentration de l’endocannabinoĂŻde. Le traitement de la maladie de Parkinson par le L-DOPA est souvent associĂ© Ă  des effets secondaires, incluant une diskynĂ©sie, dĂ©sordre du mouvement difficile Ă  traiter. (Source: Johnston TH, et coll. J Pharmacol Exp Ther. 25 octobre 2010. [in press])