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IACM-Bulletin du 14 juin 2011

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Allemagne — Sativex attendu dans les pharmacies pour le traitement de la spasticitĂ© associĂ©e Ă  la sclĂ©rose en plaques en juillet

Selon un communiquĂ© de presse des compagnies espagnole Almirall et anglaise GW Pharmaceuticals, le sativex a Ă©tĂ© approuvĂ© par les autoritĂ©s allemandes. Il indique que cela concerne le traitement de la spasticitĂ© associĂ©e Ă  la sclĂ©rose en plaques des patients qui ne peuvent ĂȘtre soulagĂ©s par d’autres mĂ©dicaments. Le sativex devrait ĂȘtre disponible en juillet 2011. Cet extrait de cannabis contient en quantitĂ© Ă©gale du THC (dronabinol) et du CBD (cannabidiol).

En Allemagne, cette approbation fait suite Ă  une demande d’approbation commune, rĂ©alisĂ©e en mars 2011, via la ProcĂ©dure de Reconnaissance Mutuelle de 6 pays europĂ©ens ; l’Allemagne, le Danemark, la SuĂšde, l’Italie, la RĂ©publique tchĂšque et l’Autriche.. En plus de l’Allemagne, le Sativex est attendu avant la fin de 2011, au Danemark et en SuĂšde. Pour l’Italie, la RĂ©publique TchĂšque, et l’Autriche, la mise sur le marchĂ© est prĂ©vue en 2012. Il est possible qu’une soumission supplĂ©mentaire pour approbation sera effectuĂ©e avant la fin de 2011 par d’autres pays europĂ©ens. Le sativex est dĂ©jĂ  disponible pour le traitement de la spasticitĂ© de la sclĂ©rose en plaques en Grande-Bretagne et en Espagne. Le sativex est un mĂ©dicament qui a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© par GW Pharmaceuticals et dont Almirall dĂ©tient les droits de commercialisation en Europe (hors Grande-Bretagne).

Pour plus d’information:

http://www.gwpharm.com/media.aspx

(Source: communiquĂ© de presse de GW Pharmaceuticals et d’Almirall du 26 mai 2011)

Hollande — le gouvernement interdit l’accĂšs aux coffee-shops aux Ă©trangers

Le gouvernement des Pays-Bas a indiquĂ© son intention le 27 mai d’interdire aux touristes d’acheter du cannabis dans les coffee-shops, et d’imposer des restrictions aux consommateurs hollandais. Les Pays-Bas sont connus pour avoir, en Europe, les lois les plus libĂ©rales en matiĂšre de drogue douce, ce qui a fait des coffee-shops une attraction touristique, particuliĂšrement Ă  Amsterdam. Soutenue par la droite du parti extrĂ©miste de Geert Wilders, la coalition gouvernementale nouvellement Ă©lue a annoncĂ© des plans de rĂ©duction du tourisme liĂ© Ă  la drogue afin de promouvoir la santĂ© et de combattre la dĂ©linquance.

Les nouvelles lois stipulent que seuls les ressortissants hollandais pourront s’inscrire comme membre des coffee-shops. Ils devront signer leur appartenance Ă  un coffee-shop, pour une durĂ©e de un an minimum, et chaque coffee-shop ne sera pas autorisĂ© Ă  avoir plus de 1500 membres, a indiquĂ© le porte-parole du ministre de la Justice. La police surveillera les provinces du sud, Limburg, Noord Brabant et Zeeland, d’ici la fin de l’annĂ©e et le reste du pays l’annĂ©e prochaine.

Pour plus d’information :

http://www.reuters.com/article/2011/05/30/uk-dutch-cannabis-idUSLNE74T00Y20110530

(Source: Reuters du 30 mai 2011)

Monde — la Global Commission on Drug Policy demande la lĂ©galisation du cannabis

Une commission internationale de haut niveau a dĂ©clarĂ© que la guerre globale contre les drogues Ă©tait une impasse et a demandĂ© aux nations de considĂ©rer la lĂ©galisation du cannabis et d’autres drogues afin de combattre le crime organisĂ© et de protĂ©ger la santĂ© des citoyens. La Global Commission on Drug Policy a requis une nouvelle approche, afin de rĂ©duire la consommation abusive de drogues, et de modifier la stratĂ©gie de criminalisation des drogues et d’incarcĂ©ration des consommateurs pour mieux combattre les cartels criminels qui contrĂŽlent ce marchĂ©. « La guerre aux drogues n’a pas Ă©tĂ© efficace, a amenĂ© dans le monde des consĂ©quences dĂ©vastatrices pour les personnes et les sociĂ©tĂ©s» a indiquĂ© le rapport issu de la commission tenue le 2 juin.

L’étude demande aux gouvernements d’essayer « une expĂ©rience avec des modĂšles lĂ©gaux de rĂ©gulation des produits », et ajoute « que cette recommandation s’applique tout spĂ©cialement au cannabis, mais qu’elle n’exclut pas d’autres tentatives de dĂ©criminalisation et de rĂ©gulation lĂ©gislative. » Les 19 membres de cette commission incluent Cesar Gaviria (ancien PrĂ©sident de la Colombie), Giorgos Papandreou (premier ministre grec), Kofi Annan ( ancien secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des Nations Unies), George Shultz ( ancien ministre des Affaires Ă©trangĂšres des Etats-Unis), Ernesto Zedillo ( ancien PrĂ©sident du Mexique), Ruth Dreifuss ( ancien PrĂ©sident de la Suisse), Fernando Henrique Cardoso ( ancien PrĂ©sident du BrĂ©sil), Mario Vargas Llosa ( Ă©crivain pĂ©ruvien), Thorvald Stoltenberg ( ancien commissionnaires aux rĂ©fugiĂ©s des Nations Unies, NorvĂšge) et Javier Solana ( ancien Haut ReprĂ©sentant de l’Union EuropĂ©enne pour la Police de SĂ©curitĂ© Commune EtrangĂšre, Espagne). La commission ajoute que l’argent dĂ©pensĂ© par les gouvernements, actuellement utilisĂ© Ă  de futiles efforts pour rĂ©duire l’approvisionnement et l’emprisonnement des dĂ©linquants, serait plus efficace pour rĂ©duire la demande et pallier les consĂ©quences des abus de consommation.

La totalitĂ© du rapport peut ĂȘtre lue sur :

http://www.globalcommissionondrugs.org/Report

(Source: Reuters du 2 juin 2011)

En bref

Etats-Unis — Californie

Selon un communiquĂ© de presse de California NORML, il y a entre 750,000 et 1 125 000 patients autorisĂ©s Ă  consommer du cannabis Ă  des fins mĂ©dicales, ce qui reprĂ©sente entre 2 et 2,5 % de la population totale de Californie. Seule une petite partie de ces patients est rĂ©pertoriĂ©e par le programme d’identification par carte de l’Etat. Par consĂ©quent, le nombre de patients californiens doit ĂȘtre estimĂ© Ă  partir d’autres sources. Parmi les Etats oĂč le nombre de patients enregistrĂ©s est le plus significatifs, on trouve le Colorado et le Montana, qui comptent respectivement 2, 5 et 3% de la population. Selon les donnĂ©es gouvernementales, le nombre total de consommateurs dans l’Etat de Californie, y compris ceux qui utilisent le cannabis pour un usage rĂ©crĂ©atif, serait de 6,7% de la population le mois dernier, ou 11,3 % l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente, ce qui est lĂ©gĂšrement supĂ©rieur aux moyennes nationales de 6% et 10,4%. (Source: communiquĂ© de presse de California NORML du 30 mai 2011)

Etats-Unis — gouvernement fĂ©dĂ©ral

Le ministre de la Justice a promis, le 2 juin, de clarifier la position de l’Etat sur les lois relatives au cannabis Ă  usage mĂ©dical, aprĂšs que les procureurs fĂ©dĂ©raux ont rĂ©cemment averti qu’ils pourraient poursuivre toute personne liĂ©e Ă  cette consommation, des cultivateurs autorisĂ©s aux membres des organes de rĂ©gulation. « Nous allons clarifier la situation pour que les gens comprennent ce que cette rĂšgle signifie et comment elle sera appliquĂ©e, » a indiquĂ© Holder. Holder n’a pas apportĂ© de dĂ©tail quant au plan de clarification. Mais, il a indiquĂ© que le ministĂšre se mĂ©fiait des dispensaires de cannabis, car ils Ă©taient perçus comme une forme de lĂ©galisation de fait. Le 27 mai, le procureur gĂ©nĂ©ral de l’Arizona, Tom Horne, a poursuivi le ministĂšre de la Justice, au nom de l’Etat et du gouverneur Jan Brewer, en demandant Ă  un juge fĂ©dĂ©ral de dire si la loi sur le cannabis mĂ©dicinal de l’Arizona protĂšge de poursuites fĂ©dĂ©rales ou non. (Sources: Associated Press du 27 mai et du 2 juin 2011)

Science — Variantes du rĂ©cepteur CB1

Un groupe de scientifiques d’Espagne et des Etats-Unis se sont intĂ©ressĂ©s au lien possible entre certaines souches du gĂšne qui encode le rĂ©cepteur CB1 et le diabĂšte de type 2 et aux maladies coronaires. 2411 personnes, ĂągĂ©es en moyenne de 60 ans, issues de l’étude Framingham, participaient Ă  cette Ă©tude. Aucune association entre certaines souches du gĂšne du rĂ©cepteur cannabinoĂŻde et ces maladies n’a Ă©tĂ© mis en Ă©vidence. (Source: de Miguel-Yanes JM, et coll. Obesity (Silver Spring). 2 juin 2011. [in press])

Science — douleur

Selon une Ă©tude sur la recherche animale de l’UniversitĂ© du Minnesota, Ă  Minneapolis, Etats-Unis, un agoniste sĂ©lectif du rĂ©cepteur CB1 (arachidonylcyclopropylamide) et un agoniste sĂ©lectif du rĂ©cepteur CB2 (AM1241) ont eu un effet sur les deux rĂ©cepteurs et ont rĂ©duit de maniĂšre synergique la douleur due Ă  la tumeur. Il a Ă©tĂ© conclu que les rĂ©cepteurs cannabinoĂŻdes pĂ©riphĂ©riques constituent une voie prometteuse pour la gestion de la douleur due aux cancers et que les agonistes des rĂ©cepteurs cannabinoĂŻdes mĂ©langĂ©s (CB1, CB2) peuvent prĂ©senter un avantage thĂ©rapeutique en comparaison d’agonistes sĂ©lectifs. (Source: Khasabova IA, et coll. Behav Pharmacol. 21 mai 2011. [in press])

Science — Inflammation

Selon une Ă©tude menĂ©e Ă  l’UniversitĂ© de Catania, Italie, les endocannabinoĂŻdes inhibent la libĂ©ration du facteur croissance du nerf des mastocytes. Le facteur croissance du nerf induit une angiogenĂšse (formation de vaisseaux sanguins). Les chercheurs ont conclu que « les cannabinoĂŻdes pourraient ĂȘtre considĂ©rĂ©s pour un traitement antiangiogĂ©nique des dĂ©sordres caractĂ©risĂ©s par une inflammation marquĂ©e. » (Source: Cantarella G, et coll. Biochem Pharmacol. 12 mai 2011. [in press])

Science — AnxiĂ©tĂ©

Selon une Ă©tude rĂ©alisĂ©e Ă  l’UniversitĂ© de Georgia, AthĂšnes, Etats-Unis, le blocage de l’enzyme qui dĂ©grade l’endocannabinoĂŻde 2-arachidonoylglycĂ©rol (2-AG) produit des effets anxiolytiques sur le rat. (Source: Sciolino NR, et al. Pharmacol Res. 11 mai 2011. [in press])

Science — Psychose

Les scientifiques de l’UniversitĂ© d’Utrecht, Pays-Bas, se sont intĂ©ressĂ©s Ă  la relation entre la teneur en cannabidiol (CBD) du cannabis et des expĂ©riences psychiatriques subcliniques sur 1877 consommateurs de cannabis. Une relation nĂ©gative entre les symptĂŽmes positifs (dĂ©sillusion, hallucinations, etc.) et la teneur en CBD a Ă©tĂ© Ă©tablie, mais pas avec les symptĂŽmes nĂ©gatifs (lassitude, impossibilitĂ© Ă  ressentir du plaisir, manque de motivation). Les chercheurs ont conclu que « bien que les effets observĂ©s sont lĂ©gers, la consommation de cannabis Ă  forte teneur en cannabidiol est associĂ©e Ă  des degrĂ©s plus faibles de symptĂŽmes psychotiques, ce qui permet une possible considĂ©ration pour le potentiel antipsychotique du cannabidiol. » (Source: Schubart CD, et coll. Schizophr Res. 16 mai 2011. [in press])