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IACM-Bulletin du 11 juillet 2009
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IsraĂ«l â un nombre croissant de patients sont autorisĂ©s Ă consommer du cannabis Ă des fins mĂ©dicales
Environ 700 patients sont autorisĂ©s Ă consommer du cannabis mĂ©dical et on sâattend Ă ce que ce nombre soit portĂ© Ă 1000, dâici la fin de lâannĂ©e. Câest en 1999 que les premiers patients ont reçu du cannabis, aprĂšs que le ministre de la SantĂ© en a lĂ©galisĂ© lâusage pour des patients gravement malades. « Je prescris une quarantaine de nouvelles ordonnances chaque mois, avec un dosage moyen de 100 grammes par patient et par mois, » indique le docteur Yehuda Baruch, directeur du centre de lâhĂŽpital psychiatrique Arbanel Ă Bat Yam. Baruch est le seul mĂ©decin dĂ©signĂ© par le ministĂšre de la SantĂ© pour autoriser lâusage du cannabis. Le comitĂ© du ministĂšre de la SantĂ© qui a dĂ©cidĂ© de permettre lâusage du cannabis en 1999 a stipulĂ© que ce mĂ©dicament ne soit prescrit quâaux patients prĂ©sentant des symptĂŽmes aigus.
Jusquâen 2005, les ordonnances de cannabis mĂ©dical ne furent prescrites quâĂ une dizaine de patients. Le ministre leur permet de cultiver un maximum de dix plants, et dâĂȘtre en possession de 200 grammes de cannabis. De plus, les patients peuvent obtenir gratuitement du cannabis de cultivateurs anonymes qui ont reçu lâautorisation de fournir les patients. Des bĂ©nĂ©voles habilitĂ©s amĂšnent le cannabis aux diffĂ©rents lieux de rĂ©sidence des patients. Aujourdâhui, Baruch prescrit du cannabis pour toute une gamme de maladies, telles que la sclĂ©rose en plaques, les douleurs chroniques, le syndrome de Tourette, et certains cas de cancer. Le producteur de cannabis ne reçoit aucune rĂ©munĂ©ration de lâĂtat pour sa production, et les patients ne payent rien. Mais Ă©tant donnĂ©s la demande croissante et le prix de production, les experts soulignent que cette situation ne peut durer. Actuellement, on ne sait pas qui devra payer. Baruch propose que les patients payent entre 5 et 10 shekel (de 0,9 Ă 1,8âŹ) le gramme.
Pour plus dâinformation :
http://www/haaretz.com/hasen/spages/1094284.htlm
(Source :Haaretz du 27 juin 2009)
Science â Le nombre des nouveaux cas de schizophrĂ©nie au Royaume-Uni ne justifie pas lâhypothĂšse selon laquelle lâusage du cannabis accroĂźtrait le risque de schizophrĂ©nie
Selon la recherche de scientifiques Ă lâuniversitĂ© de Keele dans le Staffordshire, au Royaume-Uni, le nombre de cas de schizophrĂ©nie diagnostiquĂ©s dans les annĂ©es 1996 Ă 2005, ne soutient pas lâhypothĂšse selon laquelle la consommation de cannabis augmente le risque de dĂ©veloppement de la schizophrĂ©nie ou dâune psychose. Une analyse dâinformations issues de 183 consultations de mĂ©decin dâAngleterre, du Pays de Galle, dâĂcosse et dâIrlande du Nord a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e pour cette Ă©tude. LâĂ©tude couvre annuellement une moyenne de 600 000 malades, reprĂ©sentant approximativement 2.3% de la population du Royaume-Uni ĂągĂ©e de 16 Ă 44 ans. Entre 1996 et 2005, les cas de schizophrĂ©nie et de psychose ont Ă©tĂ© stables ou en baisse.
Une Ă©tude rĂ©cemment publiĂ©e stipule que la consommation de cannabis a Ă©tĂ© multipliĂ©e par quatre entre 1972 et 2002, et par 18 pour les jeunes de moins de 18 ans. Comme le suggĂšre une autre Ă©tude, si le risque de schizophrĂ©nie est multipliĂ© par 1.8 parmi les consommateurs lĂ©gers, et par 3.1 pour de plus gros consommateurs, en acceptant un risque plus Ă©levĂ© pendant 20 ans, on aurait dĂ» constater une augmentation de 29% de lâincidence de la schizophrĂ©nie, entre 1996 et 2005. Les chercheurs ont conclu que « cette Ă©tude ne permet pas de lier le cannabis Ă la schizophrĂ©nie et aux psychoses», et que « les facteurs sous-jacents de la schizophrĂ©nie et des psychoses restent stables, voire en baisse durant la pĂ©riode de lâĂ©tude. »
(Source : Frisher M, Crome I, Martino O, Croft P. Assessing the impact of cannabis use on trends in diagnosed schizophrenia in the United Kingdom from 19996 to 2005. Schizophr Res. 2009 Jun 26.
[publication Ă©lectronique avant impression])
Etats-Unis â des mesures relatives Ă lâusage du cannabis sont prĂ©sentĂ©es Ă la House of Representatives (Chambre des DĂ©putĂ©s)
Le dĂ©putĂ© Barney Frank a prĂ©sentĂ©, Ă la Chambre, deux mesures concernant lâusage du cannabis.
La premiĂšre modifierait la loi fĂ©dĂ©rale, afin de permettre Ă chaque Ătat de lĂ©gifĂ©rer Ă propos du cannabis mĂ©dical sans que le gouvernement fĂ©dĂ©ral intervienne. La seconde rĂ©duirait de maniĂšre dĂ©cisive les pĂ©nalitĂ©s pour les possesseurs de cannabis.
La proposition de loi sur lâusage mĂ©dical du cannabis a pour but de rĂ©gler un problĂšme de classification. La loi fĂ©dĂ©rale prime toujours sur la loi de lâĂtat, et la loi fĂ©dĂ©rale dit que le cannabis est illĂ©gal, mĂȘme quand il est destinĂ© Ă un usage mĂ©dical. La loi fĂ©dĂ©rale stipule aussi que le cannabis nâa pas de valeur mĂ©dicale, et par consĂ©quent, les mĂ©decins qui le prescrivent risquent dâĂȘtre hors la loi. La premiĂšre des propositions de loi de Frank : « the Marijuana Patient Protection Act » empĂȘcherait les reprĂ©sentants de lâautoritĂ© fĂ©dĂ©rale de poursuivre les pharmacies, les cultivateurs et les consommateurs de cannabis mĂ©dical dans les Ătats oĂč lâusage de cette substance est lĂ©gal pour des raisons mĂ©dicales.
Pour plus dâinformation :
â http://www.house.gov/frank/pressreleases/2009/06-19-09- marijuana-bills.htlm
-http://www.huffingtonpost.com/chris-weigant/barney-frank-introduces-m_b_219263.htlm
(Sources: Communiqué de presse de Barney Frank du 19 juin 2009, Huffington Post du 22 juin 2009)
En bref
Science â ostĂ©oporose
Il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que des variantes du gĂšne qui encode le rĂ©cepteur cannabinoĂŻde-2 existent chez les sujets prĂ©sentant une ostĂ©oporose et une densitĂ© minĂ©rale osseuse faible. Une nouvelle Ă©tude de lâuniversitĂ© de Bonne, en Allemagne, montre que les variations de ce gĂšne sont associĂ©es avec la force des os de la main. (Source : Karsak M, et al.hum Genet 2009 Jun 30. [publication Ă©lectronique avant impression])
Science â dĂ©pendance aux opiacĂ©s
Selon la recherche animale effectuĂ©e par un groupe de Français, le THC a une incidence diffĂ©rente sur la vulnĂ©rabilitĂ© aux opiacĂ©s chez les rats Ă©levĂ©s normalement et ceux qui ont Ă©tĂ© sĂ©parĂ©s de leur mĂšre Ă la naissance. Le THC augmente la vulnĂ©rabilitĂ© aux opiacĂ©s chez les animaux normalement Ă©levĂ©s, mais compense les manques chez les rats privĂ©s de leur mĂšre. Les auteurs ont notĂ© que « ces rĂ©sultats conduisent Ă la prise de cannabis en automĂ©dication dans les groupes issus dâun environnement postnatal dĂ©favorable. » (Source : Morel LJ, et al. Neuropsychopharmacology 2009 Jun 24. [publication Ă©lectronique avant impression])
Science â dĂ©gĂ©nĂ©rescence maculaire
La dĂ©gĂ©nĂ©ration maculaire liĂ©e Ă lâĂąge est une cause de cĂ©citĂ©. Les cellules Ă©pithĂ©liales pigmentĂ©es de la rĂ©tine jouent un rĂŽle majeur au dĂ©but et au cours de cette maladie. La macula est lâĂ©lĂ©ment central de la rĂ©tine. Les chercheurs de lâuniversitĂ© de Shanghai, en Chine ont dĂ©montrĂ© que certains cannabinoĂŻdes synthĂ©tiques, en agissant sur les rĂ©cepteurs CB1 et CB2 protĂ©geaient ces cellules. Ils ont conclu « que lâincidence du rĂ©cepteur cannabinoĂŻde permet dâenvisager des stratĂ©gies futures pour le ARMD. » (Source : Wei Y, et al. Mol Vis 2009 ; 15 : 1243-51.)
Science â schizophrĂ©nie
Une recherche prĂ©cĂ©dente sur le modĂšle animal avait dĂ©montrĂ© que le THC accroĂźt le taux de sĂ©crĂ©tion de dopamine dans le striatum (une rĂ©gion du cerveau), ce qui entraine une vulnĂ©rabilitĂ© aux psychoses. Une nouvelle recherche de lâhĂŽpital Hammersmith de Londres montre que lâadministration de 10 grammes de THC oral sur 13 volontaires en bonne santĂ© nâa pas conduit Ă la sĂ©crĂ©tion dâune quantitĂ© significative de dopamine. Les scientifiques ont conclu que ces doses modĂ©rĂ©es de THC nâamĂšnent pas Ă une sĂ©crĂ©tion significative de dopamine et que leurs observations « contredisent lâidĂ©e courante que la consommation de cannabis est un facteur Ă risque de la schizophrĂ©nie par augmentation de la production de dopamine du striatum. (Source : Strokes PR, et al. Neuroimage 2009 Jun 16. [publication Ă©lectronique avant impression])
Science â migraine
Les chercheurs de lâuniversitĂ© de Manchester, au Royaume-Uni ont dĂ©montrĂ© que les variations du gĂšne qui encode le rĂ©cepteur CB1 prĂ©disposent Ă la migraine. Ils ont fait la comparaison entre 684 personnes en bonne santĂ© avec195 personnes souffrant de migraine. (Source : Juhasz G, et al. Neurosci Lett 2009 Jun 17. [publication Ă©lectronique avant impression])
Science â sarcome de Kaposi
Les chercheurs de lâuniversitĂ© de Catane, en Italie, ont montrĂ© que le cannabinoĂŻde synthĂ©tique (WIN 55,212-2), qui est liĂ© Ă la fois au rĂ©cepteur CB1 et CB2 diminue la viabilitĂ© des cellules du sarcome de Kaposi. Le sarcome de Kaposi est un cancer que lâon rencontre souvent chez les patients atteints du virus HIV. (Source : Lua T, et al. Eur J Pharmacol 2009 Jun 17. [publication Ă©lectronique avant impression])
Science â douleur
Selon une recherche menĂ©e Ă lâuniversitĂ© de Miami, aux Ătats-Unis, chez le rat atteint dâun traumatisme de la moelle Ă©piniĂšre le soulagement de la douleur par le cannabinoĂŻde synthĂ©tique (WIN 55,212-2) est stable pendant les 7 jours oĂč le cannabinoĂŻde a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©. Par ailleurs, lâefficacitĂ© de la morphine dĂ©croit au cours de la mĂȘme durĂ©e. (Source : Hama A, et al. J Rehabil Res Dev 2009 ; 46(1) : 135-43.)