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IACM-Bulletin du 10 janvier 2009

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Science — la consommation de cannabis n’est pas associĂ©e Ă  une augmentation du risque de dĂ©velopper un sarcome de Kaposi chez les personnes infectĂ©es par le VIH

Selon une analyse de donnĂ©es issues de l’étude amĂ©ricaine MAC (Multicenter-AIDS-Cohort-Study), menĂ©e entre 1984 et 2002, la consommation de cannabis n’est pas associĂ©e Ă  une augmentation du risque de dĂ©velopper un sarcome de Kaposi (SK). Parmi 1335 hommes de race blanche co-infectĂ©s par le VIH et le HHV-8 (herpĂšsvirus humain), les chercheurs ont identifiĂ© 401 cas de SK. L’étude a portĂ© sur les effets de plusieurs drogues et, pour le cannabis, il n’a pu ĂȘtre Ă©tabli aucune relation entre la consommation de la substance et le SK. Les chercheurs ont conclu que « ces rĂ©sultats sont en contradiction avec l’hypothĂšse selon laquelle il existerait une association biologique entre la consommation de cette substance et le dĂ©veloppement d’un SK chez des sujets homosexuels co-infectĂ©s par le VIH et le HHV-8 ».

En 2007, des expĂ©riences sur des cellules en culture avaient rĂ©vĂ©lĂ© que la prĂ©sence de THC Ă  faible concentration, comme lors d’une utilisation mĂ©dicale du THC ou du cannabis, Ă©tait Ă  l’origine de la progression de l’infection par l’herpĂšsvirus humain associĂ© Ă  un sarcome de Kaposi dans les cellules endothĂ©liales. De plus, le THC, en fonction du dosage, avait favorisĂ© d’autres Ă©tapes qui conduisent Ă  l’apparition d’un sarcome de Kaposi, une forme de cancer principalement prĂ©sente chez des patients atteints du sida. Les chercheurs avaient alors exigĂ© la conduite d’études Ă©pidĂ©miologiques afin de clarifier la question de la sĂ©curitĂ© concernant l’utilisation mĂ©dicale du THC par ces patients.

(Source : Chao C, Jacobson LP, Jenkins FJ, Tashkin D, Martínez-Maza O, Roth MD, Ng L, Margolick JB, Chmiel JS, Zhang ZF, Detels R. Recreational Drug Use and Risk of Kaposi's Sarcoma in HIV- and HHV-8-Coinfected Homosexual Men. AIDS Res Hum Retroviruses, du 24 décembre 2008 [publication électronique avant impression])

Hollande — une cour d’appel statue que la possession de cinq plants de cannabis ne devrait pas entraüner de poursuite judiciaire

Toute personne qui possĂšde jusqu’à cinq plants de cannabis dans son appartement ne fera plus l’objet d’aucune poursuite judiciaire, quelle que soit la quantitĂ© de substance produite par ces plantes. C’est ce qu’a dĂ©cidĂ© une cour d’appel de Den Bosch. Cette pratique, dite de la tolĂ©rance qui consiste Ă  ne pas considĂ©rer comme un dĂ©lit la possession de plants de cannabis si leur nombre ne dĂ©passe pas les cinq pieds a Ă©tĂ© suivie par la police depuis de nombreuses annĂ©es. Quand cette limite n’est pas dĂ©passĂ©e, on peut considĂ©rer qu’il s’agit de plantes d’agrĂ©ment ou destinĂ©es Ă  la consommation personnelle et non pas Ă  la commercialisation. Or, dans le cas qui nous intĂ©resse, le procureur gĂ©nĂ©ral a considĂ©rĂ© ces critĂšres comme non pertinents du fait que deux prĂ©venus, un couple d’Uden, possĂ©daient chez eux 6712 grammes de cannabis.

Cette pratique de la tolĂ©rance, basĂ©e sur la jurisprudence et des instructions des procureurs, spĂ©cifie en outre qu’il est tolĂ©rĂ© de possĂ©der chez soi jusqu’à 30 grammes de marijuana ou jusqu’à cinq plants de cannabis. C’est la raison pour laquelle la cour d’appel a tranchĂ© en indiquant qu’il n’est Ă©crit nulle part qu’il y avait une limite concernant la quantitĂ© de produit rĂ©coltĂ© grĂące aux cinq plantes tolĂ©rĂ©es. De ce fait, les citoyens peuvent se fier au nombre de plantes cultivĂ©es sans risquer d’ĂȘtre poursuivis. C’est d'ailleurs ainsi qu’avait statuĂ© une cour infĂ©rieure. Or le procureur a fait appel de cette dĂ©cision en demandant une amende de 350 € (env. 490 $) mais rĂ©clamait qu’en premier lieu soit clarifiĂ© une fois pour toutes la question de la limite afin d’interprĂ©ter, Ă  l’avenir au plus juste, les procĂ©dures futures. Le procureur envisage maintenant de saisir la Cour SuprĂȘme afin de demander l’annulation du jugement prononcĂ© par la cour d’appel.

L’article est disponible sur :

http://www.nisnews.nl/public/201208_2.htm

(Source : NIS-News-Bulletin, du 20 décembre 2008)

En bref

Etats-Unis — graines de cannabis

Le New York Times a publiĂ© une interview du Dr. Mahmoud A. ElSohly, professeur au Centre national de recherche sur les produits naturels de l’universitĂ© du Mississippi. Le centre est chargĂ©, entre autres, de la culture du cannabis pour l’INAD (Institut amĂ©ricain de l’Abus des Drogues) qui l’utilise Ă  des fins scientifiques. À la question sur l’origine des graines de cannabis, le professeur a rĂ©pondu : « La plupart du matĂ©riel illĂ©gal a Ă©tĂ© apportĂ© du Mexique dans les annĂ©es 1960. C’est ainsi que nous, conjointement avec la DEA (Agence amĂ©ricaine de lutte contre la drogue) et le gouvernement mexicain, avons acquis les graines. Plus tard, nous nous sommes procurĂ© d’autres graines de Colombie, de ThaĂŻlande, de JamaĂŻque, d’Inde, du Pakistan et de divers endroits au Moyen-Orient. Cela nous a permis d’étudier les diffĂ©rences botaniques et chimiques entre les plantes. En 1976, nous avons cultivĂ© 96 variĂ©tĂ©s diffĂ©rentes. » L’interview est disponible en ligne sur :

http://www.nytimes.com/2008/12/23/health/23conv.html?_r=1 (Source : New York Times, du 23 décembre 2008)

Science — lĂ©sion du foie

Des chercheurs israĂ©liens ont Ă©tudiĂ© les effets de quelques cannabinoĂŻdes et antagonistes des rĂ©cepteurs cannabinoĂŻdes dans le modĂšle animal (souris) de la lĂ©sion du foie provoquĂ©e par une substance chimique appelĂ©e thioacĂ©tamide. L’endocannabinoĂŻde 2-AG, un agoniste synthĂ©tique des rĂ©cepteurs CB2 et un antagoniste des rĂ©cepteurs CB1 ont amĂ©liorĂ© la fonction hĂ©patique comparĂ©e Ă  celle des rongeurs du groupe tĂ©moin. Les chercheurs supposent que ces effets thĂ©rapeutiques sont transmis par les rĂ©cepteurs CB2 et/ou les rĂ©cepteurs vanilloĂŻdes. (Source : Avraham Y, et al. Am J Gastroenterol 2008;103(12):3047-56.)