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IACM-Bulletin du 3 février 2011

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Dans une décision du 21 janvier, la Cour Administrative de Cologne s’est prononcée en faveur d’un patient souffrant de sclérose en plaques. Il avait demandé l’autorisation de cultiver son propre cannabis afin de se soigner. Le refus en date du 10 aout 2010 de l’Institut Fédéral des Médicaments et des Produits Pharmaceutiques (BfArM), sous tutelle du ministre fédéral de la Santé, n’est pas conforme à la loi, a indiqué la Cour. Maintenant, le BfArM doit examiner à nouveau la demande du patient. La notification du 10 août 2010 était motivée par des raisons de sécurité liée à la culture domestique, l’usage de substance non standardisée, et la réputation internationale de l’Allemagne autorisant la culture privée du cannabis. Le’BfArM avait aussi indiqué que le demandeur pouvait acheter du cannabis médicinal dans une pharmacie. Michael Fischer, originaire de Mannheim, en avait fait la demande depuis plusieurs années. Il a été acquitté d’une procédure criminelle en 2003, pour violation de la loi sur les narcotiques, car il avait été stipulé qu’il avait alors agi en état d’urgence.

Ce même patient avait obtenu du BfArM une exemption pour pouvoir consommer du cannabis délivré en pharmacie. Ce médicament est importé des Pays-Bas. Une quarantaine de patients allemands bénéficient actuellement d’une telle autorisation. En raison de son besoin important de cannabis, M. Fischer ne peut en assumer le coût. La Cour administrative a indiqué qu’il n’existe pas de raisons impératives pour refuser une autorisation de production individuelle. Les mesures de sécurité que le plaintif a l’intention de mettre en place semblent suffisantes. La culture, sur une année, prouverait que le traitement ne lui nuit pas. La violation des conventions internationales sur les stupéfiants liée à l’autorisation n’exigerait pas la révocation de son autorisation de culture. Même dans le cas de violation des Conventions, le BfArM aurait un pouvoir discrétionnaire, puisque les intérêts du plaintif doivent être pris en compte. L’association allemande du cannabis à usage médical (ACM) qui finance le procès à accueilli positivement la décision.

Le rejet de la décision du 10 août était basé sur une directive du Ministère fédéral de la Santé. Les notes dans le dossier de Mr Fischer au BfArM indiquent que la permission de cultiver était motivée par le fait qu’il n’existait, dans son cas, d’autre alternative, et que l’Institut se devait de suivre la directive. Le Ministère doit donc maintenant faire face à une défaite judiciaire, mais doit aussi répondre à ce sujet à des questions critiques des membres du Bundestag.

Pour plus d’information:

- http://www.pharmazeutische-zeitung.de/index.php

- http://www.justiz.nrw.de/Presse/presse_weitere/PresseOVG/21_01_2011/index.php

- http://www.123recht.net/article.asp?a=84464&ccheck=1

(Sources: Communiqué de presse de la Cour administrative de Cologne du 21 janvier 2011, dpa de 21 janvier 2011)

En bref

Science — mécanismes de l’action

D’après une étude menée à l’Université de Coimbra, Portugal, de nombreux cannabinoïdes modifie l’action de la dopamine et de l’adénosine par les synapses. Un synapse est la jonction qui permet à une cellule nerveuse de transmettre le signal à une autre cellule nerveuse. L’inhibition de l’action de ces deux substances par les cannabinoïdes est indépendante des récepteurs cannabinoïdes. Les scientifiques indiquent que « ces effets devraient être considérés comme un mécanisme supplémentaire de l’interprétation des effets synaptiques des cannabinoïdes. » (Source: Pandolfo P, et al. Eur J Pharmacol 22 janvier 2011. [in press])

Science — lésion de la moelle épinière

Selon une étude menée à l’Université de Kiel, Allemagne, le nombre de récepteurs cannabinoïdes-1 CB1 est modifié suite à une lésion de la moelle épinière. Ce nombre augmente dans certaines zones du cerveau, alors qu’il décroît dans d’autres. (Source: Knerlich-Lukoschus F, et coll. J Neurotrauma 25 janvier 2011. [in press])

Science — stress post-traumatique

Selon une étude réalisée aux National Centers for Post-traumatic Stress Disorder, Etats-Unis, menée sur 432 militaires vétérans souffrants de trouble post-traumatique, ceux dont les résultats au traitement étaient moins bons, ont plus de chance de consommer du cannabis par la suite (4 mois après la fin de prise en charge par un centre). Les chercheurs ont noté que « ces effets étaient attachés au cannabis seul, et pas aux autres substances examinées. » (Source: Bonn-Miller MO, et coll. Psychol Addict Behav 24 janvier 2011. [in press])

Science — maladie d’Alzheimer

Selon une étude menée à l’Université de l’Etat de Louisiane, Nouvelle-Orléans, Etats-Unis, l’endocannabinoïde 2 arachidonoylglycérol 2-AG protège les cellules nerveuses des dommages induits par le Béta amyloïde. La maladie d’Alzheimer augmente la production de bêta-amyloïde. Les chercheurs ont noté que « les résultats suggèrent que l’élévation du taux de 2-AG endogène, en inhibant son hydrolyse, est une nouvelle approche thérapeutique potentielle et efficace pour la prévention, l’amélioration et le traitement de la maladie d’Alzheimer.» (Source: Chen X, et coll. Neuroscience 19 janvier 2011. [in press])

Science — maladie d’Alzheimer

Selon une étude menée par des chercheurs italiens, l’endocannabinoïde palmitoyléthanolamide présente des propriétés anti-inflammatoires capables de s’opposer à l’effet de l’amyloïde-béta qui induit des effets toxiques sur les astrocytes. Ils suggèrent « un nouveau traitement pour les processus neuro-dégénératifs er neuro-inflammatoires. » (Source: Scuderi C, et al. J Cell Mol Med 2011 Jan 21. [in press])

Science — Sepsie

Selon une étude espagnole, le cannabinoïde naturel cannabidiol (CBD) évite les conséquences négatives de la sepsie, dans le modèle animal. Il évite la dilation de petites artères et des veines. (Source: Ruiz-Valdepenas L, et al. J Neuroinflammation 2011;8(1):5.)

Science — administration du THC

Des scientifiques de l’Université du Kentucky, Etats-Unis, se sont intéressés à l’administration par voie nasale d’une préparation contenant du THC, sur un modèle animal. Les valeurs moyennes de la biodisponibilité ont atteint 13,3% pour la solution nasale et 15,4% pour le gel. Source: Al-Ghananeem AM, et coll. Drug Dev Ind Pharm 18 janvier 2011. [in press])

Science — Interaction

Des scientifiques de l’Université de Guelph, Canada, ont démontré que le cannabinoïde cannabigérol (CBG) inhibe les effets du cannabidiol (CBD) dans les cas de nausée et de vomissements, dans le modèle animal (rats et musaraignes). Ils ont conclu que « les interactions entre des doses modérées de CBG et de CBD pourraient s’opposer au x effets liés aux récepteurs 5-HT(1A) dans la régulation des nausées et des vomissements. » (Source: Rock EM, et al. Psychopharmacology (Berl) 18 janvier 2011 Jan 18. [in press])

Science — appétit

Des chercheurs de l’Université de São Paulo, Brésil, ont démontré que le cannabidiol (CBD) inhibe l’augmentation de l’appétit induit par les agonistes du récepteur CB1. Ils suggèrent que « son rôle de régulateur de prise de nourriture devrait être étudié plus en détail. » (Source: Scopinho AA, et coll. Pharmacol Biochem Behav 14 janvier 2011. [in press])

Science — Cancer

Des scientifiques de l’Université de Complutense, Madrid, Espagne, se sont intéressés aux raisons pour lesquelles les cellules du gliome pourraient être résistantes à l’action anti tumorale des cannabinoïdes. Ils ont observé qu’un certain mécanisme, la stimulation du Midkine/ALK rend les cellules du gliome résistantes à l’action du cannabinoïde et suggèrent que « la cible choisie du Mdk/ALK pourrait améliorer l’efficacité du traitement au THC des tumeurs. » (Source: Lorene M, et coll. Cell Death Differ 14 janvier 2011. [in press]).