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IACM-Bulletin du 10 avril 2007

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Science — le THC offre un effet calmant sur le gros intestin et pourrait ĂȘtre bĂ©nĂ©fique dans le traitement des douleurs abdominales

Une Ă©tude, conduite Ă  la clinique Mayo (USA), a rĂ©vĂ©lĂ© que l’administration de THC offre un effet calmant sur le gros intestin. Les 52 participants volontaires Ă  cette Ă©tude ont reçu soit une dose unique de 7,5 mg de THC administrĂ©e par voie orale soit un placebo. Les effets du THC sur le gros intestin ont Ă©tĂ© mesurĂ©s 1 heure aprĂšs l’administration de la substance pendant la pĂ©riode Ă  jeun, et 1 heure aprĂšs avoir consommĂ© un repas riche en calories (1000 kcal). Le THC a entraĂźnĂ© une amĂ©lioration significative de l'Ă©lasticitĂ© du gros intestin, une augmentation non significative en terme de relĂąchement du tonus musculaire du gros intestin pendant la pĂ©riode Ă  jeun et une inhibition significative du tonus musculaire du gros intestin aprĂšs le repas.

Les auteurs ont conclu que le THC offre un effet calmant sur le gros intestin et réduit son élasticité et son tonus aprÚs avoir mangé : « Le potentiel thérapeutique des récepteurs aux cannabinoïdes sur la fonction motrice du gros intestin dans les diarrhées, comme les douleurs abdominales, nécessite des travaux de recherche supplémentaires ».

(Source : Esfandyari T, Camilleri M, Busciglio I, Burton D, Baxter K, Zinsmeister AR. Effects of a cannabinoid receptor agonist on colonic motor and sensory functions in humans: a randomized, placebo-controlled study. Am J Physiol Gastrointest Liver Physiol, du 29 mars 2007; [publication Ă©lectronique avant impression)

Etats-Unis — rejet de la loi sur le cannabis mĂ©dical par la Chambre des reprĂ©sentants du New Hampshire

A l’issu d'un rĂ©sultat serrĂ©, les lĂ©gislateurs du New Hampshire ont rejetĂ© le 28 mars dernier un projet qui visait Ă  autoriser l’utilisation du cannabis Ă  des personnes atteintes d’une maladie grave ou encore Ă  d’autres fins mĂ©dicales. Avec 186 voix contre 177 voix, la Chambre des reprĂ©sentants a ainsi suspendu la poursuite du projet de loi qui aurait permis de dĂ©pĂ©naliser les patients atteints d’un cancer, du sida ou de la sclĂ©rose en plaques, qui souhaitent utiliser la substance sous suivi mĂ©dical.

Depuis, c’est une initiative similaire qui vient de passer le premier obstacle dans le Connecticut. Dans cet Etat, la Commission des lois s'est exprimĂ©e en faveur du projet avec 31 voix contre 8. Le contenu Ă©laborĂ© cette annĂ©e du texte autorise les citoyens de l’Etat, ĂągĂ©s d’au moins de 18 ans, Ă  cultiver et Ă  consommer du cannabis pour soulager leurs souffrances Ă  condition qu’une maladie grave ait Ă©tĂ© diagnostiquĂ©e par un mĂ©decin.

A ce jour, l’Alaska, l’Arizona, la Californie, le Colorado, HawaĂŻ, le Maine, le Nevada, l’Oregon, Rhodes Island, le Vermont et Washington ont dĂ©jĂ  lĂ©galisĂ© l’utilisation mĂ©dicale du cannabis. En mars 2007, le lĂ©gislateur de l’état du Nouveau Mexique a Ă©galement adoptĂ© un projet de loi sur la lĂ©galisation du cannabis Ă  des fins mĂ©dicales et attend maintenant la signature du gouverneur Bill Richardson, qui au prĂ©alable avait dĂ©jĂ  dĂ©clarĂ© son soutien au projet.

(Sources : Concord Monitor du 29 mars 2007, Associated Press, du 21 mars 2007)

En bref

Canada — douleurs neuropathiques

Lors d’une prise de position, la SociĂ©tĂ© canadienne de la douleur a publiĂ© des directives relatives aux traitements pharmacologiques des douleurs neuropathiques chroniques. Selon elles, les traitements de premier choix sont certains antidĂ©presseurs et mĂ©dicaments antispasmodiques (gabapentine et prĂ©gabaline). Les traitements de deuxiĂšme choix sont les inhibiteurs de recapture de la sĂ©rotonine-noradrĂ©naline et la lidocaĂŻne en application locale. Les opiacĂ©es sont recommandĂ©s comme traitement de troisiĂšme choix. Les substances de quatriĂšme choix comprennent les cannabinoĂŻdes, la mĂ©thadone et des substances antispasmodiques ayant un faible taux de preuve d'efficacitĂ©. (Source : Moulin DE, et al. Pain Res Manag 2007;12(1):13-21.)

Science — Acouphùne

Dans un modĂšle animal de l’acouphĂšne, les rĂ©cepteurs CB1 ont provoquĂ© une diminution du nombre de cellules nerveuses dans une rĂ©gion cĂ©rĂ©brale spĂ©cifique (noyau cochlĂ©aire ventral). Cette rĂ©gion cĂ©rĂ©brale joue un rĂŽle essentiel dans le fonctionnement du systĂšme auditif. Les chercheurs ont conclu que les rĂ©sultats obtenus laissent supposer « que les rĂ©cepteurs CB1 dans le noyau cochlĂ©aire ventral pourraient ĂȘtre significatifs quant aux processus de l’audition et qu’une rĂ©gulation provoquant la diminution du nombre de rĂ©cepteurs CB1 dans le noyau cochlĂ©aire ventral pourrait avoir une incidence sur le dĂ©veloppement d’acouphĂšne. (Source : Zheng Y, et al. Hear Res, du 16 fĂ©vrier 2007; [publication Ă©lectronique avant impression])