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IACM-Bulletin du 12 janvier 2000

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Espagne — Acquittement pour usage mĂ©dical du hachisch

Acquittement pour usage médical du hachisch

Pour la premiĂšre fois une cour espagnole a admis le cannabis comme mĂ©decine. Un Autrichien arrĂȘtĂ© en juillet Ă  l'aĂ©roport de Barcelone avec deux kilos de hachisch a Ă©tĂ© acquittĂ© par la juge Araceli Aiguaviva.

Elle a jugé que Roland H., 54 ans, désirait utiliser le cannabis pour contrer les effets secondaires d'une thérapie du cancer. Il n'y avait aucune preuve que l'homme atteint d'un cancer de l'estomac ait eu l'intention de vendre du hachisch.

"Il y a de nombreuses preuves scientifiques qui montrent que le hachisch peut avoir des effets positifs chez les personnes ayant le cancer," indique Aiguaviva. "C'est le cas pour lutter contre les effets secondaires de la chimiothérapie, comme les vomissements, les vertiges et les malaises."

Le procureur avait requis quatre ans de prison. Généralement, les cours espagnoles considÚrent qu'un accusé possédant plus de un kilo de cannabis est un trafiquant. Immédiatement aprÚs le jugement sensationnel, l'homme a été libéré.

(Source: dpa du 31 décembre 1999)

Australie — Un juge autorise le cannabis comme analgĂ©sique

Un magistrat d'Alice Springs a épargné la prison à un entrepreneur en bùtiments aprÚs lui avoir autorisé de posséder et cultiver du cannabis dans un but médical. Nicholas Gallitch, 54 ans, a été à la place condamné à 28 jours de détention à domicile et au test anti-drogue aléatoire par le magistrat M. Warren Donald de la cour d'Alice Springs le 4 janvier.

M. Donald a admis que fumer de la marijuana puisse avoir des effets positifs et a autorisé Gallitch à continuer de fumer pour soulager ses douleurs. "Ce sont les douleurs dont vous souffrez qui vous ont mené à violer la loi," a t-il déclaré lors de la sentence.

Lors du procĂšs en novembre, un mĂ©decin a tĂ©moignĂ© que Gallitch avait essayĂ© diffĂ©rents autres mĂ©dicaments classiques pour ses douleurs dorsales - qui rĂ©sultent de ses annĂ©es de travail comme manƓuvre - mais ils n'Ă©taient pas efficaces ou provoquaient des rĂ©actions allergiques. Les recherches sur l'effet mĂ©dical de la marijuana ont Ă©galement Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es comme preuves.

AprĂšs la sentence, Gallitch a dĂ©clarĂ© qu'il devra ĂȘtre plus prudent Ă  l'avenir quand il fumera de la marijuana. Il a indiquĂ© qu'il l'utilisait seulement pour bien dormir la nuit.

En fĂ©vrier de l'annĂ©e derniĂšre, la Cour SuprĂȘme de Queensland a Ă©galement autorisĂ© que le cannabis soit utilisĂ© pour soulager la douleur aprĂšs avoir entendu l'affaire d'un homme de Mackay qui cultivait 150 plants de marijuana, qu'il a dĂ©clarĂ© ĂȘtre pour son propre usage pour soulager ses douleurs dorsales.

(Source : Sydney Morning Herald du 5 janvier 2000)

En bref

Suisse

Un conseil consultatif gouvernemental suisse a déclaré le 5 janvier qu'il était en faveur de la dépénalisation de l'usage des drogues, une démarche qu'il désigne comme "une approche pragmatique". La Commission Fédérale pour la Délinquance Juvénile maintient que la loi actuelle pénalise en premier lieu les personnes jeunes et celles qui consomment, plus qu'ils ne trafiquent, des drogues dures et des drogues douces. La commission a déclaré qu'elle soutient le modÚle néerlandais. Le gouvernement mÚne actuellement des consultations pour la révision de la loi fédérale sur les stupéfiants et on s'attend à ce qu'il présente ses recommandations au Parlement cette année. Les partis politiques suisses ont également pris part à la consultation. La dépénalisation était soutenue par deux partis sur les quatre qui font partie du gouvernement de coalition. L'un des deux autres partis était en faveur de la dépénalisation du cannabis uniquement, alors que l'autre ne voulait pas que la loi soit modifiée.

(Sources: AP du 5 janvier 2000, Basler Zeitung du 6 janvier 2000)

Etats-Unis

Darrell E. Putman, un ancien Béret Vert de l'Armée et Républicain conservateur qui s'est tourné vers la marijuana médicale pour traiter son cancer, est décédé le 29 décembre de lymphome non-Hodgkinien. Durant les derniers mois de sa vie, M. Putman était devenu un défenseur de la légalisation de la marijuana médicale. Il la fumait pour retrouver l'appétit et reprendre du poids en préparation au traitement anti-cancéreux et voulait que d'autres patients puissent en bénéficier.

(Source: Baltimore Sun du 30 décembre 1999)